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Le Cesec favorable à la hausse du Smig, les patrons beaucoup moins

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©Léa Faradon

Le Cesec, réuni en urgence, a rendu un avis favorable sur le projet d’arrêté en conseil des ministres relevant le Smig à compter du 1er décembre : 35 voix pour, aucune voix contre, mais 10 abstentions, principalement du côté du patronat. Les représentants de la CPME et du Medef estiment que l’inflation qui s’annonce annulera le gain de pouvoir d’achat de l’augmentation du salaire minimum.

Christophe Plée, de la CGME, fait partie des abstentionnistes. Il regrette que les entreprises, qui avaient donné leur accord pour une augmentation de 2% en janvier ou février, n’aient pas été associées aux ultimes discussions. Pour lui comme pour de nombreux entrepreneurs, 4% d’ici la fin 2022, c’est beaucoup, et cela pourrait même, dit-il, être plus élevé. « Dans ce calcul-là, on oublie de faire le calcul de l’inflation possible qui risque d’arriver sur l’année 2022. (…) Donc on peut très bien finir à 6 ou 7% d’augmentation du Smig dans l’année. »

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D’autant, dit-il, « qu’on est toujours dans une crise sanitaire, avec la possibilité d’une troisième vague, on a des entreprises qui sont toujours en difficulté. »  Christophe Plée voit déjà les signes annonciateurs de cette inflation redoutée, comme les hausses de tarifs du transport maritime et des matières premières.

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« Donc finalement les entreprises, on a l’impression d’être les bonnes poires, ceux qui payent, comme d’habitude, après ces négociations sur un mouvement qui finalement a été suivi par très peu de gens. » Seules décisions qui trouvent grâce à ses yeux, le maintien du projet de réforme de la gouvernance de la CPS avec son conseil d’administration réduit à 15 membres, et le maintien de l’obligation vaccinale, « qui est une chose logique, on ne peut pas s’arrêter au milieu du chemin. Sur le reste, le président a cédé sur tous les points. Je trouve que beaucoup de choses ont été données, comme le doublement des CHSCT alors qu’on nous a promis une simplification du code du travail. » D’accord également pour discuter du fonds de solidarité pour les licenciés économiques, mais là aussi, « on aurait aimé avoir des discussions avec le gouvernement avant cette annonce ».

Côté Medef, Patrick Bagur regrette lui aussi l’absence du patronat durant les négociations et la hausse du Smig au 1er décembre « alors qu’on aurait très bien pu attendre le 1er janvier ». Mais surtout, il estime que le niveau du Smig n’est pas le bon critère : c’est le « panier de la ménagère » qui importe, et si d’autres mesures ne sont pas prises, dit-il, l’augmentation du Smig ne se traduira pas par un gain en pouvoir d’achat.

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Quant aux licenciés économiques, le Medef a une piste : utiliser une partie des sommes cotisées au fonds paritaire de gestion qui finance normalement la formation pour alimenter le fonds de solidarité qui doit être discuté en 2022.

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