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Le CHPF célèbre la vie pour la Journée mondiale de la prématurité

Journée polynésienne de la prématurité. ©Facebook Te U o te ora

Aujourd’hui avait lieu la deuxième Journée polynésienne de la prématurité. Huit à neuf pour cent des naissances sont concernées au fenua, avec une prise en charge qui évolue vers toujours plus de bienveillance et de positivité. On parlait appel aux dons de lait maternel, aux dons financiers ou sensibilisation aux causes de la prématurité dans le grand hall du CHPF aujourd’hui.

La journée de la prématurité s’est tenue aujourd’hui au CHPF pour la deuxième fois. La première édition avait eu lieu en 2019 à l’initiative de Teava Lehartel et Élodie Guillet. Pour Françoise Pawlotsky, chef du service néonatologie, c’est aussi une occasion de célébrer la vie, après la dernière vague de Covid. Les associations du pôle mère et enfant de l’hôpital de Taaone étaient toutes présentes, chacune tenant un stand fleuri avec soin. Une application à l’image de celle des acteurs du monde de la prématurité, qui sont de plus attentifs aux besoins de l’enfant. Françoise Pawlotsky, à l’initiative de l’association A toro te rima, explique « se battre au début de leur vie, pour que celles-ci soient ensuite les plus normales possibles ». Le maître mot : positivité. Son association récolte des fonds via la plateforme Anavai pour les personnes en situation précaire.

L’association A toro te rima accompagne des personnes en situation précaier en collaboration avec les services sociaux. ©MB/Radio1

Le lait maternel, un impératif avant 32 semaines

Une grossesse menée à terme dure 40 à 41 semaines. Parmi les situations de santé précaire des femmes au cours de la grossesse en Polynésie, on compte le tabagisme mais aussi l’obésité et le surpoids. On parle de prématuré en dessous de 37 semaines d’aménorrhée. En Polynésie 8 à 9% des naissances sont concernées. Pour ceux que l’on appelle les grands prématurés, ce sont des bébés nés à 24 semaines soit cinq mois de grossesse. Ils pèsent alors environ 500 à 600 grammes et ne sont pas prêts à vivre à l’extérieur. Pour les accompagner, la couveuse devient un prolongement du ventre maternel, et l’alimentation qui se faisait par le cordon ombilical doit se faire encore par un tuillot mais fort moins agréable : la sonde gastrique qui apporte au bébé le lait maternel pasteurisé. S’il ne s’agit pas du lait de sa propre mère, il vient du lactarium, banque de lait maternel donné par des volontaires. Et ce sera le seul apport nutritionnel avant 32 semaines car il est le plus adapté. Marilyne Major Pasquier, puéricultrice et référente en allaitement maternel en néonatologie explique que « les grands prématurés nourris au lait maternel ont moins d’infections digestives graves, lesquelles peuvent être mortelles, tolèrent mieux leur lait et ont un meilleur développement neurologique ». Elle explique également avoir rarement recours aux réserves de lait venues de métropole car les dons sont importants en Polynésie. L’association Te U o te ora est disponible sur les réseaux sociaux.

L’association Te U o te ora parlait d’allaitement maternel et de don de lait. ©MB/Radio1

Des parents rassurés et présents pour un bon développement neurologique de l’enfant

Les soins de développement consistent à accompagner les parents pour qu’ils repartent autonomes. La naissance telle que s’y attendaient les parents se voit perturbée par les soins hospitaliers tels que le placement en couveuse ou l’installation d’une sonde gastrique pour nourrir l’enfant qui n’est pas encore capable de téter par exemple. Ces derniers sont vitaux mais pas suffisants. Comme l’explique Brigitte Haberstroh, « les enfants prématurés aujourd’hui ont moins de séquelles qu’auparavant ». Infirmière du service de néonatologie depuis 28 ans, elle a vu l’évolution du matériel et des techniques de soin, qui l’ont confortée dans son choix de carrière. Elle met aujourd’hui l’accent sur les soins de développement qui consistent à assurer le bien-être des enfants et des familles pour limiter les séquelles et assurer un bon développement neurologique. C’est l’association Les prémas de Polynésie qui était présente pour parler de la place des parents de prématurés.

Une petite pieuvre dans la couveuse

Pour traverser les mois d’hospitalisation peuplés de machines et de tuyaux, il faut de la patience, de la bienveillance et une pieuvre. Un fe’e confectionné au crochet, en laine non nocive, avec des tentacules d’une longueur calculée. C’est la mission de l’association Te mau fe’eiti no te fenua qui relaie le concept né au Danemark. Les petites pieuvres sont mises à disposition gratuitement. Elles leur permettent de s’agripper, un réflexe qui peut être dangereux quand ils sont entourés de tuyaux. Elles les rassurent aussi, facilitant les soins quotidiens.

À cause de la situation sanitaire le public était limité, mais les quelques invités ont assisté en début d’après-midi à un concert de Raumata, Natihei et Tinalei et reçu des cadeaux. Un événement positif pour ces associations, qui a vocation à perdurer.

L’association Te mau feeiti o te fenua animait un atelier de crochet. ©MB/Radio1

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