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Le couvre-feu, toujours discuté, mais sérieusement envisagé


Tavana, confessions religieuses, syndicats et patronat… Dominique Sorain et Édouard Fritch ont multiplié les rencontres ce lundi, pour discuter des mesures à prendre face à l’accélération de l’épidémie. Parmi les idées les plus débattues, celle du couvre-feu : beaucoup d’élus y sont favorables. Les acteurs économiques, eux, demandent de la prudence. 

Discuter avant d’acter. C’était l’idée du cycle de rencontres organisé ce lundi au Haut-commissariat, en présence du président Édouard Fritch, visiblement remis de sa contamination au Covid-19, voilà 10 jours. Si les mesures déjà mises en place par le Pays ont été prolongées jusqu’au 30 octobre, le durcissement de certaines règles annoncé par le Haussariat vendredi n’a pas encore fait l’objet d’arrêtés. Aussi, ces rencontres ont été l’occasion de préciser les nouvelles restrictions de rassemblement, notamment pour les célébrations de la Toussaint, d’informer sur la gravité de la situation sanitaire, de recueillir les avis sur stratégie à adopter pour affronter le « pic épidémique » de fin d’année… Mais si un sujet a retenu l’attention, c’est bien celui du couvre-feu.

Déjà mis en place, en tant que déconfinement partiel, entre le 20 avril et le 21 mai au fenua, activé depuis ce weekend dans plusieurs grandes agglomérations métropolitaine, il a été évoqué dès vendredi par Dominique Sorain. Le Haut-commissaire a assuré aux élus, comme aux partenaires sociaux, que la réactivation de l’état d’urgence national lui laissait bien la possibilité de mettre en place une telle restriction de circulation. « Ce n’est pas si simple, mais c’est une mesure envisagée », explique Mireille Duval, déléguée CSTP-FO à l’hôpital du Taaone, qui participait à la réunion. Les autorités auraient insisté sur le fait que « les clusters se trouvaient souvent dans des soirées où il y avait trop de monde, avec un non-respect des gestes barrière, dans des espaces clos ».

« Flexibilité » sur les horaires

Le couvre-feu « envisagé », donc, mais pas confirmé. Beaucoup de tavana se disent favorable à la mesure, déjà loué, par le passé, par Édouard Fritch en ce qu’elle permet de limiter les rassemblements nocturnes et, bien souvent alcoolisés. Toutefois, « aucune décision n’a été actée, ni par le Haut-commissariat, ni par le Pays », insiste Maxime Antoine-Michard, vice-président de la CPME, présent, lui-aussi, au Haussariat ce lundi soir. L’organisation patronale ne s’est pas opposés frontalement à l’idée du couvre-feu, mais a appelé à la prudence sur cette mesure, et demandé, si elle était mise en place, « une certaine flexibilité » au niveau des « horaires et de la circulation des employés ».

Si le décret national ouvre la porte à des couvre-feu de 21 heures à 6 heures, des horaires moins stricts, de 22 heures à 4 heures, ont été évoqués. Mais le couvre-feu, qui anime un important débat en France, aura quoiqu’il arrive des conséquences économiques, sur des secteurs qui ont déjà souffert dans cette crise. Culture, évènementiel, mais aussi, bien sûr, restauration et débits de boisson… Maxime Antoine-Michard, qui est aussi président du syndicat des restaurants, bars et snack-bars, rappelle que ces secteurs vivent déjà avec d’importantes contraintes sanitaires. « Ce qu’on demande c’est que les secteurs d’activité qui sont concernés soient consultés, qu’il y ait un échange », pointe le responsable.

Appel à plus de clarté et plus de transparence sur le sanitaire

Un appel à la prudence visiblement partagé par le Medef et par certains représentants de salariés. Pour Mireille Duval, qui se félicite d’un débat « ouvert », « ce sont des décisions qui sont délicates à prendre ». Les partenaires sociaux ont tous en tête l’impact d’un confinement strict sur les entreprises et sur les travailleurs. Et l’État et le Pays rappellent à qui veut l’entendre que l’objet même des mesures de prévention est d’éviter un reconfinement. Dans ce même objectif, plusieurs intervenants ont pointé du doigt la communication sanitaire du Pays. Tests, isolement, clusters, gestes barrières… Pour Mireille Duval, il faut « plus de clarté, plus transparence, moins d’ambigüité ».

Parmi les rares annonces rassurantes des autorités, celle d’une augmentation des capacités de tests, dans les jours et semaines à venir, grâce à des nouvelles machines de tests RT-PCR, et du matériel permettant des tests rapides antigéniques.

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