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Le développement des archipels à la peine

La chambre territoriale des comptes vient de publier son analyse sur le développement des archipels et le soutien aux communes en Polynésie entre 2010 et 2014. Elle pointe les difficultés à mettre en place les démarches de décentralisation de l’administration amorcées en 2000, notamment concernant la politique de développement des archipels.

Selon la juridiction financière, la décentralisation est encore loin d’être une réalité en Polynésie. Certains textes de loi mis en place dans ce sens ne sont pas appliqués et le rapport pointe du doigt les tavana hau qui peinent à jouer leur rôle au sein de leur circonscription. Les tavana hau eux-mêmes estiment être mal considérés et le rapport révèle en effet qu’ils ne sont quasiment jamais sollicités dans les décisions prises entre les administrations centrales et leurs services déconcentrés. La chambre considère qu’ils manquent de légitimité et qu’ils n’ont pas trouvé leur place dans le dispositif administratif polynésien. En conséquence, ils ne sont pas de réelles forces de propositions et ne conduisent que très peu d’actions en faveur du développement économique social et culturel de leurs archipels.

Le financement du fret mal contrôlé

Le rapport de la CTC pointe aussi du doigt l’autre principale mesure mise en œuvre pour le développement des archipels : le financement de certains transports de marchandises (coprah, eau douce, produits de première nécessité…) de, et vers, les îles pour encourager leur développement économique. Alors que le Pays y consacre plus de 800 millions de Fcfp de son budget, les contrôles effectués sont jugés « insuffisants et inopérants ». Les services de la Direction générale des affaires économiques (DGAE) se contentent de vérifier la conformité des dossiers de prise en charge et aucun contrôle n’est effectué sur place. Il n’y a donc aucun moyen de vérifier l’absence de fraudes. En effet sur les 8 871 dossiers contrôlés entre 2010 et 2014, pas une seule fraude n’a été déclarée. La chambre rappelle qu’« en plus du risque de surfacturation par majoration des volumes déclarés, il ne peut pas non plus être écarté le risque d’abus par transport de fret différent de celui déclaré et n’ayant pas vocation à être pris en charge par la collectivité ». Elle recommande donc de mettre en place un dispositif de contrôle effectif et mentionne que selon ses informations, ces contrôles pourraient être mis en place « à brève échéance ».

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