ACTUS LOCALESCULTUREÉVÉNEMENTSOCIÉTÉ

Le festival Tahiti ti’a mai lancé sur une note de nostalgie et d’espoir

Le festival Tahiti ti’a mai a été lancé hier soir à Toa’ta. La cérémonie d’inauguration a célébré les 140 ans du tiurai et et a aussi été l’occasion de rendre hommage aux personnalités de la culture polynésiennes disparus ces derniers mois. Ce « taupiti » se veut aussi une célébration du renouveau du Pays après une année difficile : un message positif pour se donner du courage.

Ils sont impatients de monter sur scène après cette période de « disette culturelle ». Les artistes du ori tahiti et des pupu himene de Polynésie étaient tous réunis hier soir dans un esprit de fraternité, rivalisant de joie de vivre sur scène, malgré l’absence de concours cette année. En l’absence de jury, le traditionnel rahiri – vœux de respect des groupes envers le jury – a été remplacé par un inuraa ava – dégustation de cette boisson traditionnelle faite à base de racine qui a une valeur symbolique dans tout le Pacifique – qui a rassemblé tous les chefs et représentants des groupes participants.

Toutes les manifestations du tiurai ont été mises à l’honneur avec le passage sur scène d’athlètes du va’a, des sports traditionnels, de représentants des artisans et ou encore des lauréates de Miss Tahiti 2021. Une pensée particulière a été adressée aux personnes disparues ces dernières années. Coco Hotahota bien sûr, mais aussi Mamie Louise Kimitete, Jean-Claude Teriierooiterai, Tom Urima ou encore Teupoo Taimana. Dans les tribunes, un brin clairsemées par les règles sanitaires, un millier de spectateurs dont plusieurs ministres revenant de la moins populaire cérémonie de la fête de l’Autonomie, tous venus profiter d’un spectacle exceptionnel qui marque le début de ce heiva très particulier.

En direct à l’international

L’objectif cette année : offrir un festival adapté au contexte sanitaire dans un effort particulier pour faire revivre les festivités du tiurai, comme l’explique Yann Teagai, directeur de la Maison de la Culture(TFTN). Le monde de la culture a dû s’adapter aux aléas de la Covid-19 et le festival sera en direct sur les chaînes locales, bien sûr, mais aussi « sur les réseaux et le site heiva.org pour l’international ». « Si on a de la famille à San Diego, au Japon, au Mexique, en métropole, ils pourront nous regarder tous les soirs, jeudi, vendredi samedi de cette semaine et la semaine prochaine », se félicite le responsable.

S’inspirer de notre histoire pour traverser la crise

La cérémonie d’ouverture a été orchestrée par un comité organisateur composé de TFTN, Manouche Lehartel, Mama Iopa et Moanaura Teheiura. Commandé par le Ministre de la Culture, ce festival porte le nom de la chanson écrite par Coco Hotahota en 1983, et chantée par Irma Prince, après le passage dévastateur des cyclones Ve’ena et Reva. Le tiurai avait alors été organisé malgré tout, preuve de la capacité de résilience de la Polynésie. Moanaura Teheiura explique qu’aujourd’hui « on se retrouve différemment dans une douleur communautaire, et il fallait montrer que nous sommes un peuple debout, qui peut se lever et marcher ensemble. On marche vers le passé aussi, car on marche dans les pas de nos anciens en laissant nos traces pour les générations futures. Il faut croire en nous, compter sur nos intelligences et sur l’essentiel. Ce qu’on nous transmet est important et c’est à nous de prendre la responsabilité de transmettre à nouveau. »

Pas de concours donc pas de règlement? Oui, mais… Il y a des règles auxquelles on ne peut pas déroger, pour des raisons évidentes de santé publique. Un quota de membres restreint, une durée des prestations limitée par rapport au couvre-feu : autant de mesures qui sont la condition à l’existence même de cette édition du festival. En revanche, « la création artistique n’a pas de limite ni de frontière et nous comptons sur l’ensemble de nos créateurs, chefs de troupe de danse et de chant pour raconter cette année comme ils le pensent aujourd’hui. C’est ça qui est important. » précise le chorégraphe.

Programme des festivités

Digne du tiurai d’antan, ce festival se tiendra jusqu’au 10 juillet à Toata, avec 7 soirées rassemblant 14 pupu ‘ori et 9 pupu hīmene. Ils se déplaceront ensuite du 17 juillet au 1er août, au Marae Arahurahu, mais aussi à Faaa, et à la pointe Vénus. Enfin ils seront à la pointe des pêcheurs le 7 août. 

Les festivités du tiurai concernent aussi le sport et l’artisanat. Le programme des mois à venir avait été diffusé par La Dépêche de Tahiti :

  • Au Musée de Tahiti et des îles, à Punaauia : Une exposition en hommage au 140e anniversaire du Heiva i Tahiti, « Tahiti ti’a mai, du Tuirai au Heiva », du 29 mai au 31 octobre. L’entrée est payante. Plus de 100 pièces sont exposées, des ateliers et des visites guidées (reo tahiti, français, anglais). Spectacles de chants et danses toute la journée du 7 août.
  • Une exposition urbaine, « A ta’upiti ana’e », 140 photos pour 140 ans de Heiva, du 14 juin au 30 septembre, sur le Tahua Tu-Marama (ex-esplanade Jacques-Chirac). Entrée gratuite.
  • Les Tu’aro ma’ohi, sports traditionnels, seront célébrés les samedi 3 ou dimanche 4 juillet mais aussi les courses de pirogues (9-15 heures), qui auront lieux à la pointe Vénus à Mahina.
  • Le mercredi 14 juillet, jour de fête nationale, des courses de porteurs de fruits se tiendront à partir de midi, dans les jardins de Paofai, à Papeete. Les samedi 17 juillet et dimanche 18, ces sont les sports traditionnels (javelot, grimper de cocotier, etc), que l’ont pourra admirer à partir de 11 heures, au parc Vairai, à Punaauia. Entrée libre.
  • Le Heiva va’a, les samedi 26 et dimanche 27 juin (Tehoro, Mataiea), V1, V3, V6, V16, 2 600 et 3 700 m. puis du 1er au samedi 3 juillet, les courses Va’ahine et Taure’a ainsi que le Faati Moorea. Pour finir, le Super Tauati mémorial, aura lieu le mercredi 14 juillet, à Mataiea.
  • Des courses hippiques aussi, les dimanches 21 juin, 12 juillet et 2 août, de 13 à 17 heures, hippodrome de Pirae. Entrée libre.
  • Le Heiva rima’i organisé sur le thème du cocotier, ou salon de l’artisanat des cinq archipels, ouvert du 25 juin au 19 juillet, au parc-expo Mama’o à Papeete. Entrée libre.
Article précedent

Sept marins secourus dans la nuit au large de Raiatea

Article suivant

Recette du jour : Tarte pommes poires

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Le festival Tahiti ti’a mai lancé sur une note de nostalgie et d’espoir