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Le fleuve Tigre, objectif des troupes irakiennes à Mossoul

Mossoul (Irak) (AFP) – Les forces irakiennes combattaient dimanche les jihadistes dans la partie ouest de Mossoul avec l’objectif d’établir un pont flottant pour traverser le Tigre, le fleuve qui coupe en deux la deuxième ville d’Irak.

Ce pont doit permettre de relier la partie orientale, déjà reprise par les troupes gouvernementales, à l’ouest toujours sous le contrôle du groupe Etat islamique (EI).

Actuellement, il est impossible de traverser le fleuve car ses cinq ponts ont été endommagés par des bombardements depuis le début de l’offensive pour la reprise de Mossoul le 17 octobre. 

« Nous avons effectué une importante opération ce matin pour nous rapprocher de la zone du pont », a expliqué à l’AFP le colonel Falah al-Wabdan, un commandant des Forces de réaction rapide du ministère de l’Intérieur. Le secteur conquis était fortement miné et quelque 44 jihadistes ont été tués dans la seule matinée de dimanche, selon lui. 

« Les unités du génie vont être en mesure d’établir un pont pour nous permettre de faire traverser du matériel et des munitions », a ajouté le colonel.

La mise en service d’un pont de fortune avait été considérée comme une étape déterminante dans la reprise il y a un an aux jihadistes de la ville de Ramadi, dans l’ouest de l’Irak.

Depuis le lancement de l’opération sur l’ouest de Mossoul, le 19 février, les troupes irakiennes ont avancé relativement rapidement à partir du sud-ouest en reprenant l’aéroport désaffecté de Mossoul et une base adjacente avant d’entrer dans la ville.

Elles sont désormais déployées dans le quartier de Jawsaq, repris en grande partie aux jihadistes. Mais la résistance de ces derniers se renforcent à l’approche des quartiers densément peuplés du centre.

– « Boucliers humains » –

Il resterait quelque 2.000 jihadistes dans cette zone encerclée, selon des estimations américaines. Ces combattants, dont des étrangers, recourent à leurs tactiques habituelles de guérilla, à savoir les tireurs embusqués, les explosions d’engins piégés et les attentats suicide.

En outre, « Daech utilise des habitants comme boucliers humains », selon le lieutenant-colonel Abdelamir al-Mohammadawi.

Ces derniers jours, quelques centaines de civils ont fui ces quartiers pour se réfugier à l’extérieur de la ville ou dans les zones déjà reprises de l’est.

« Alors que la bataille de Mossoul-ouest entre dans sa deuxième semaine, nous sommes extrêmement inquiets pour les quelque 800.000 personnes piégées dans les conditions les plus précaires », a déclaré à l’AFP Karl Schembri, porte-parole du Norwegian Refugee Council.

Pour renforcer ses défenses, l’EI a établi des voies de déplacement protégées en creusant des passages entre les habitations. Il a également provoqué de vastes nuages de fumée noire pour couvrir le ciel selon les commandants irakiens.

Les jihadistes essaient aussi de bloquer la surveillance aérienne en étendant de longs tissus au dessus des ruelles étroites du centre, selon des correspondants de l’AFP.

L’explosion d’un engin piégé le long d’une route de l’ouest de Mossoul a provoqué samedi la mort d’une journaliste kurde irakienne, Shifa Gardi, qui couvrait les combats pour la chaîne kurde Rudaw. 

C’est à Mossoul que le chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, avait fait sa seule apparition publique en juillet 2014.

L’EI a occupé un temps un tiers de l’Irak, mais depuis deux ans les régions sous son contrôle ont fondu face aux multiples offensives soutenues par l’aviation et les conseillers au sol de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.

Une perte totale de Mossoul représenterait un terrible revers pour l’EI qui ne contrôlerait plus en Irak  qu’une région autour de Hawija, à 180 km au sud-est de Mossoul, la cité de Tal Afar, à l’ouest, et des localités dans l’ouest du pays.

© AFP ARIS MESSINIS
Un tir de mortier de l’Etat islamique tombe près d’un véhicule des troupes irakiennes, le 25 février 2017

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