ACTUS LOCALES

Le nucléaire et la « dette » de l’État envers la Polynésie parmi les priorités du nouveau Haut-commissaire

Lors d’une brève allocution à son arrivée à l’aéroport, ce matin, Éric Spitz a expliqué qu’il entrait dans une « phase d’écoute » des acteurs et élus du Pays avant toute décision en tant que Haut-commissaire. Parmi ses points prioritaires : l’accompagnement du « redressement économique » du Pays, mais aussi l’avancée des engagements de l’État en matière de nucléaire, y compris sur la question du « remboursement de la CPS ».

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Pas question de faire des annonces à la descente de l’avion. Ce matin, Éric Spitz a pris soin de réserver pour plus tard toute décision ou prise de position sur les grands dossiers polynésiens. Le nouveau Haut-commissaire de la République, qui connait déjà bien le fenua puisqu’il était secrétaire général du Haut-commissariat entre 2008 et 2010, rentre avant tout dans une « phase d’écoute », insiste-t-il. La phase d’action devrait arriver « rapidement », a toutefois précisé le successeur de Dominique Sorain, qui a quitté le pays à la fin du mois de juillet.

©Presidence

La méthodologie du nouveau représentant de l’État a en fait déjà été discutée à Paris, lors de la visite d’Édouard Fritch et de plusieurs membres du gouvernement, entre fin août et début septembre. Le président du pays et le ministère de l’Outre-mer avaient alors annoncé la formalisation d’une « feuille de route » État-Pays  qui devrait être élaborée d’ici la fin octobre. Au menu, déjà déroulé par Édouard Fritch devant l’assemblée : les grandes orientations du partenariat financier avec l’État pour la période 2024 – 2027, le renouvellement des conventions bilatérales qui arrivent pour la plupart à expiration, les mesures exceptionnelles de l’État au titre du financement de la PSG, l’accompagnement environnemental… Ou encore les conditions d’octroi du fonds de transition énergétique, ou fonds Macron, qu’Édouard Fritch veut utiliser pour construire des centrales hybrides dans les îles, alors que le président du Medef, Frédéric Dock préfèrerait le voir en partie attribué à la transition énergétique des entreprises. Mais c’est le dossier du nucléaire qui vient d’abord en tête du nouveau Haussaire quand il est interrogé sur ses priorités. « Avec toutes ses composantes », précise-t-il.

L’ouverture des archives pour « savoir exactement ce que nous devrons faire »

Indemnisation, dépollution… Éric Spitz cite aussi « le remboursement de la CPS pour les soins qui ont été faits » à l’attention des patients atteints de maladies radio-induites. Un dossier qui, malgré beaucoup de débats et de déclarations ces dernières années, est quasiment « à l’arrêt », confiait la semaine dernière le président du conseil d’administration de la CPS Patrick Galenon à Radio1. Les actions exactes prises par l’État devraient dépendre du contenu des archives dont l’ouverture a été promise par Paris dans la foulée de la table ronde Reko Tika, à la mi-2021. Ces « 80000 ou 90000 documents qui étaient classés et archivés » doivent « permettre de savoir véritablement ce qui en a été ». « Comme l’a dit le président de la République, très clairement, nous avons une dette vis-à-vis de la Polynésie et quand nous aurons lu l’ensemble de ces documents nous saurons exactement ce que nous devrons faire ».

Preuve de cet intérêt particulier pour le dossier du nucléaire et de ses conséquences, Éric Spitz prévoit, parmi ses premiers déplacements officiels, de se rendre à Hao. « Pour avoir des discussions » avec les autorités locales sur l’après-nucléaire, mais aussi, probablement, pour inaugurer le nouveau groupement du RSMA qui vient de s’installer sur l’île des Tuamotu.

L’accompagnemnet économique avant les questions statutaires

La mission d’Éric Spitz devrait aussi être marquée, ces prochaines années, par les questions statutaires. Des réflexions ont en effet été lancées, au niveau national, sur une évolution globale du statut des outre-mer. La perspective d’une modification de la Constitution pour la Nouvelle-Calédonie – qui doit adopter un statut pérenne après plus de trois décennies « d’accords » – devrait pousser Paris à proposer des réformes pour d’autres collectivités comme la Polynésie. Interrogé notamment sur l’introduction d’une citoyenneté locale – un sujet de campagne pour le Tavini comme le Tapura lors des dernières législatives et qui n’est plus aujourd’hui jugé « prioritaire » par Édouard Fritch – Éric Spitz reste néanmoins très prudent.

Après les plus de deux ans de crise Covid « qui a porté un coup terrible en Polynésie, et pas seulement », le nouveau Haut-commissaire préfère axer son discours sur l’accompagnement de l’État pour assurer le « redressement économique » du fenua, « en partenariat avec le Pays ». « J’ai la faiblesse de penser que notre priorité c’est de donner de l’emploi, le logement, les aspects économiques…, énumère-t-il. Nous soutiendrons également les collectivités locales, sur l’eau, l’assainissement les déchets. C’est ce qu’ attendent les Polynésiens, des améliorations dans leur vie quotidienne, à moins que mes entretiens des prochaines semaines me démontrent le contraire ».

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