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Le Païen, récit d’un retour au culte des ancêtres

Sunny Walker et Ariirau. © Radio 1

Sunny Walker se livre dans Le Païen, une « biographie romancée » écrite par Ariirau, publiée par Au vent des îles. On suit cette figure du paysage culturel polynésien de Rurutu au marae Tupuhaea, dans la vallée de Hamuta, du protestantisme familial à l’éveil à une spiritualité polythéiste. Sunny Walker se défend de tout prosélytisme, il veut seulement que le « paganisme soit mieux connu » et « dédiabolisé ».

Né dans une famille protestante, descendant de missionnaires, Sunny Walker est aujourd’hui « païen », comme il se définit lui-même. Choqué et déçu par « des dérapages observés au sein de l’Église protestante », il est parti en quête d’autres systèmes de croyance qui « pourraient (le) satisfaire ». D’abord intéressé par le bouddhisme, c’est finalement vers la pratique religieuse des tupuna qu’il s’est tourné, l’année de ses 35 ans. Il dénonce une « dévalorisation injuste » de la religion polythéiste pratiquée aux temps anciens.

Désormais, pour Sunny Walker, chaque année est marquée par « deux à trois cérémonies, lors desquelles il y a des invocations aux dieux anciens, des danses et des offrandes ». Le reste de l’année est l’occasion d’effectuer un « travail intellectuel » : apprentissage de chants, de orero, et pratique de l’artisanat. Avoir renié le Dieu des protestants l’a éloigné de certains proches, et notamment de sa mère, qui lui « en a voulu », raconte Sunny Walker, mais ce choix l’a rendu « serein ».

Ce choix du retour au culte des ancêtres a passionné Ariirau, qui a écrit le roman de la vie de Sunny Walker à partir d’entretiens et « en interprétant sa vie, comme si (elle) avait fait un film sur lui ». L’auteure souligne que Sunny Walker n’a pas opté pour le syncrétisme, son choix a été radical.

Sunny Walker raconte que dans son groupe, « beaucoup de gens viennent juste pour le côté culturel, et pas pour l’aspect cultuel ». Au fenua, mais aussi en Nouvelle-Zélande et à Hawaii, il observe que les anciens dieux sont invoqués lors de cérémonies pour le « folklore, sans conviction profonde ». Conscient que la question de la religion est sensible, il assure ne pas faire de prosélytisme et appelle seulement à la tolérance.

Ariirau précise que si Sunny Walker a accepté de se livrer à elle pour l’écriture du livre, c’est pour « laisser une trace pour sa famille et pour être peut-être mieux compris ».

Pratique :

Ariirau et Sunny Walker seront en dédicace samedi 2 décembre à la librairie Klima, place de la cathédrale, de 8h30 à midi.

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