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Le parquet défend Moana Greig et Joseph Kaiha

© Valentine Bluet

Le candidat Tahoeraa aux législatives et ancien ministre de l’Education, Moana Greig, et le maire de Ua Pou, Joseph Kaiha, comparaissaient mardi dans une affaire de « détournement de fonds publics », dans un dossier où l’ancien ministre avait octroyé une dispense d’enseignement au maire marquisien entre 2010 et 2013, alors que l’élu continuait de toucher son salaire d’enseignant. Pour autant, le représentant du parquet n’a pas eu l’air convaincu par le dossier et n’a demandé aucune peine à l’encontre des deux prévenus.

L’ancien ministre de l’Education et actuel candidat Tahoeraa aux législatives dans la 1ère circonscription, Moana Greig, comparaissait mardi pour avoir octroyé une dispense d’enseignement au maire de Ua Pou, également instituteur, Joseph Kaiha, entre 2010 et 2013. Le tavana devait, en contrepartie, effectuer une mission pour l’Education nationale. Mais une mission dont il n’a pu présenter aucun « produit » à l’inspecteur qui lui a demandé des comptes. « Inefficience professionnelle » ou détournement de fonds ? C’est la question posée par le président du tribunal correctionnel mardi à l’audience.

Le parquet au secours des prévenus

Le vice-procureur présent à l’audience, Michel Bonnieu, penchait en tous cas pour la première proposition. C’est assez peu ordinaire pour être signalé, le représentant du parquet s’en est « rapporté » sans requérir aucune peine à l’encontre des deux hommes. « Est-ce que c’est une infraction pénale ou une simple négligence ? Je me rapporte à l’appréciation que vous ferez », a déclaré le représentant du ministère public. « Peut-être peut-on lui reprocher de ne pas avoir produit un produit fini au sens de l’administration farani » a essayé d’expliquer le vice-procureur en justifiant encore : « Entre ses fonctions de maire et de chercheur, les deux se sont peut-être chevauchées. Il a été pris par le temps et dépassé par ses missions. » Concernant Moana Greig, le parquet n’a pas été plus incisif : « Est-ce qu’il ne s’agit pas davantage d’un problème d’appréciation du périmètre de l’autorité d’appréciation des services du Pays ? ».

La défense demande la relaxe

Particulièrement satisfaits de trouver un allié un parquet, les avocats de Joseph Kaiha et Moana Greig ont tous deux plaidé la relaxe de leur client. Me Fidèle, l’avocat du maire des Marquises, a expliqué que Joseph Kaiha avait déjà effectué une telle mission mais que cette sois-ci elle n’avait « pas été assez suivie par l’inspecteur ». Il a également repris l’argument du parquet selon lequel son client avait été « débordé par ses missions d’élus avec la création de la Codim en 2010 ». Pour Me Quinquis, l’avocat de Moana Greig, aucune faute n’a été commise par l’ancien ministre qui avait les compétences pour prendre cette dispense d’enseignement.

Le délibéré a été fixé au 27 avril prochain.

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2 Commentaires

  1. Tiare
    15 février 2017 à 5h46 — Répondre

    Sur ce coup on n’arrive pas à suivre la logique du parquet.En tous cas il est fort M. Kaiha, être rémunéré pour un travail non fait ,trop facile.Et au mois d’avril prochain, sûr qu’il n’aura rien à rembourser.

  2. 15 février 2017 à 7h06 — Répondre

    C’est étrange tout de même cette histoire. Pauvre Cyril « Tatoumis dans ta poche », tes copains s’en sortent mieux que toi.

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