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Le projet de pêche aux Marquises s’invite dans la visite de Girardin

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Des banderoles à Hiva Oa et des manifestants à Nuku Hiva : la ministre des Outre-mer n’a pu échapper au débat qui agite les Marquises depuis des semaines sur le bien-fondé du projet de pêche porté par Eugène Degage. Annick Girardin s’est dite « sensible aux questions maritimes », d’autant que « la surpêche a détruit l’économie de (son) territoire ».

Les opposants au projet de pêche n’ont pas manqué l’occasion, ils ont manifesté à Nuku Hiva le jour de la visite d’Annick Girardin. Après être allé les saluer, la ministre des Outre-mer a confié le soin à ses conseillers de s’entretenir en petit comité avec les manifestants pour entendre leurs arguments. Alain Portal, du Groupe d’étude des mammifères marins (GEMM), explique que la Polynésie française assure la sécurité alimentaire de toutes les îles du Pacifique.

Sans se prononcer sur le fond du dossier, la ministre s’est montrée sensible aux arguments des manifestants.

Les maires des Marquises ont, eux aussi, fait part de leurs arguments à la ministre. « La priorité, c’est le développement économique, on a trop de jeunes qui n’ont pas d’emploi, on doit développer l’archipel », souligne ainsi Benoît Kautai, le maire de Nuku Hiva.

« Ils ne se rendent pas compte que c’est un projet intéressant. Et si ce n’est pas nous qui allons pêcher, ce seront les Chinois et les Coréens », affirme Étienne Tehaamoana, le tavana de Hiva Oa. Les maires rejettent le terme de « pêche industrielle » et assurent, comme Benoît Kautai, qu’ils font tout pour préserver l’environnement.

Malgré les banderoles et les manifestations, pour Étienne Tehaamoana, la population marquisienne n’est pas opposée au projet. « C’est surtout à Tahiti. Ce sont des Marquisiens qui sont installés là-bas depuis des années », affirme le maire. Un argument qui ne risque pas de rétablir la communication à en juger par la réponse de Petero Tetohu, membre du collectif qui rassemble les opposants des Marquises et de Tahiti.

De son côté, le président du Pays estime que « les gens devraient sauter sur l’occasion plutôt que de se révolter, parce que c’est une création d’emplois », mais il se tient à distance. Édouard Fritch pointe du doigt « un problème de communication » et assure ne pas avoir « les tenants et aboutissants du dossier ».

Malgré l’opposition d’une partie de la population et une communication défaillante aux yeux de tous – le président du Pays, mais aussi les opposants et les maires des Marquises s’entendent sur ce point -, le projet avance, selon Benoît Kautai. D’après le maire de Nuku Hiva, « les cinq premiers poti ‘a’ahi, des super bonitiers, seront livrés à Tahiti à la fin du premier trimestre. Après, faut avoir des structures aux Marquises… Mais donc normalement, ça continue ».

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