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Le projet d’Institut polynésien du cancer

Le ministre de la Santé Jacques Raynal l’avait brièvement évoqué lundi à l’assemblée. Le conseil des ministres a présenté ce mercredi les grandes lignes du projet d’Institut polynésien du cancer, qui a l’ambition de devenir une référence dans le Pacifique Sud.

L’activité de traitement des patients atteints de cancer a vu le jour sur le territoire en 2004 et n’a cessé de se développer ces dernières années sous l’impulsion du premier plan cancer polynésien (2018-2022). En 2017 et 2018, par un financement dans le cadre de la convention État – Pays relative  à la prise en charge du patient atteint de cancer, le Pays a pu développer les soins à proximité des patients par l’installation d’un mammographe à l’hôpital de Taiohae et la possibilité de réalisation de chimiothérapies délocalisées dans les hôpitaux de Taravao et d’Uturoa, et prochainement dans celui de Taiohae.

Deux avancées prévues pour cette année

Pour 2019, la convention État – Pays vise notamment à l’installation d’un Tep scan et à la réorganisation de l’activité d’anatomo-cytopathologie en Polynésie française. Le Tep scan est un examen isotopique consistant à injecter un produit légèrement radioactif dans le corps, qui va se fixer sur les tumeurs ou les métastases pour  leur détection et la surveillance de leur évolution. Cet examen est utilisé à un but diagnostic ou de traitement. La réalisation de cet examen sur le territoire permettra d’éviter un certain nombre d’evasans notamment à destination de la Nouvelle-Zélande (72 sur 120 en 2018).

Concernant l’activité d’anatomo-cytopathologie, il s’agit d’un élément clef du diagnostic de cancer. Le projet de mutualisation de cette activité d’analyse des laboratoires du CHPF et de l’ILM permettra de consolider et de réorganiser l’activité, ainsi que de réduire les délais d’obtention des résultats et donc le délai des prises en charge.  Ainsi, la prise en charge des patients atteints de cancer se diversifie et s’améliore année après année sur le territoire. Les voisins de la Polynésie dans le Pacifique sont demandeurs de cette nouvelle expertise de proximité qu’ils ne possèdent pas.

Une structure indépendante à vocation régionale

La prise en charge de patients atteints du cancer en provenance d’autres pays du Pacifique pourrait alors devenir une opportunité : pour les pays demandeurs par la proximité du soin et pour la Polynésie française, par une meilleure rentabilité de ses investissements et par le rayonnement dans la zone Pacifique que cela occasionnerait. Aussi, le gouvernement est favorable à un regroupement de l’expertise, des compétences humaines et des équipements au sein d’une structure unique et indépendante, constituant un « Institut polynésien du cancer » (IPC), qui offrirait aux patients une prise en charge de grande qualité, associant la recherche et l’enseignement, qui pourrait intéresser également de nombreux patients atteints de cancer dans le Pacifique.

Pour les professionnels, l’Institut polynésien du cancer serait un établissement performant et réactif, dans un environnement de travail favorable, collaboratif, et innovant. L’encadrement par des professionnels de haut niveau permettra de développer un enseignement pratique moderne de la cancérologie en lien avec l’Université ainsi que la formation continue des personnels médicaux, soignants et administratifs. Pour le Pacifique, l’Institut polynésien du cancer et le laboratoire mutualisé d’anatomocyto-pathologie de l’Institut Louis Malardé et du CHPF représenteraient un pôle d’attractivité dans les domaines du soin et de la recherche. En pratique, cet institut regrouperait l’ensemble des activités actuelles d’oncologie du CHPF, auquel s’ajouteraient, dans le futur, de nouvelles activités telles que la curiethérapie, la radio fréquence, la chimio-embolisation, la cimentoplastie ou encore une unité d’onco-hématologie. Il fonctionnerait en lien avec le CHPF (Centre hospitalier de la Polynésie française).

Avec communiqué.

 

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1 Commentaire

  1. DUBAYLE
    12 juillet 2019 à 10h39 — Répondre

    On ne peut que se réjouir des initiatives dans la lutte contre le cancer, et féliciter l’action gouvernementale dans ce sens. Malheureusement, dans le communiqué il n’est pas fait mention du sous équipement du territoire en IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) outil majeur dans le diagnostic et le suivi des cancers, qui pénalise actuellement très lourdement les patients polynésiens. Le ratio d’installation d’équipement d’IRM en France métropolitaine est de un pour 70000 habitants, en Polynésie Française un équipement pour 280000 habitants. Le PET scanner ne peut supplanter l’IRM dans le diagnostic, le bilan initial et le suivi de très nombreux cancers. Il est louable de vouloir soigner les malades de toutes les iles de l’Océan Pacifique, mais il faut alors offrir un plateau technique complet.
    Dr Pierre DUBAYLE

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