AFPINTERNATIONAL

Le PS cherche à balayer les doutes sur la primaire de la gauche

Paris (AFP) – La primaire organisée par le PS aura bien lieu: le premier secrétaire du parti Jean-Christophe Cambadélis a voulu couper court aux spéculations, au moment où des proches de François Hollande mettent en doute l’intérêt du chef de l’Etat d’y participer.

« J’affirme ce matin: il y aura une primaire de la Belle Alliance populaire, c’est une décision du Parti socialiste, et personne ne me fera reculer là-dessus », a déclaré le patron du PS au micro d’Europe 1. Cette primaire se tiendra bien les 22 et 29 janvier.

« Le seul moyen que la gauche soit au deuxième tour de la présidentielle, et c’est nécessaire, vu le Front national et François Fillon, c’est de participer à la primaire de toute la gauche », a expliqué M. Cambadélis, qui espère que cette élection marginalise les candidatures « personnelles » d’Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon.

Le député de Paris a « exclu » que le chef de l’Etat soit candidat à la présidentielle sans passer par la primaire, précisant que François Hollande, s’il ne l’a pas dit « publiquement », lui a « dit oui » pour y participer.

« Le président n’a jamais dit qu’il était opposé au principe d’une primaire la plus large possible en vue de rassembler la gauche », a glissé en écho mardi un proche de François Hollande.

Le Conseil national PS a décidé le 18 juin d’organiser conformément à ses statuts une primaire citoyenne pour désigner son candidat, sur le périmètre de la Belle Alliance populaire (PS, écologistes pro-gouvernement et initialement PRG).

A la veille de cette décision, le chef de l’Etat confiait en privé que s’il était candidat, il « respecterait » la décision du PS.

Mais ces derniers jours, plusieurs de ces proches ont publiquement douté de l’intérêt pour lui de se livrer à un tel exercice, craignant qu’il ne se transforme en « référendum anti-Hollande ».

– ‘L’angoisse’ de Hollande –

« Appeler la droite à participer à la primaire de la gauche pour pouvoir empêcher François Hollande, comme l’a fait Arnaud Montebourg (la semaine dernière, NDLR), cela ne peut pas être accepté. Quant aux radicaux, ils ont décidé de passer outre (en ayant leur propre candidat hors primaire, NDLR), avec les conséquences que cela implique. La primaire ne sert à rien si c’est pour refaire l’histoire du quinquennat », pointe dans Les Echos Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement et proche du président.

« Aujourd’hui, on voit que la primaire, malheureusement, ne permet pas (le) rassemblement », a aussi déploré le président du groupe PS, Bruno Le Roux, sur France3. Tandis que François Rebsamen affirmait sur Public Sénat: « Une primaire, c’est fait pour rassembler, ce n’est pas fait pour disqualifier. »

Pour un fidèle s’exprimant sous couvert d’anonymat, la primaire doit se tenir avec des « garanties réelles, des candidats et de la direction ».

« L’angoisse » de François Hollande, selon un visiteur assidu, ne concerne « pas la campagne » présidentielle mais « une primaire dénaturée par un cumul » de facteurs, dont un vote de l’extrême gauche et de la droite.

Le président envisage-t-il de ne pas passer par la primaire? Personne ne le dit. « Le président qui refuserait un processus qu’il a accepté parce qu’il n’aurait pas l’heur de lui donner la certitude d’être désigné serait un coup de force dont il ne se relèverait jamais », tance Arnaud Montebourg dans Le Monde. 

François Hollande pourrait-il ne pas être candidat du tout, au motif qu’il ne peut passer par la primaire et que le PS s’entête à l’organiser? Le seul à l’envisager est l’avocat Jean-Pierre Mignard, un autre familier de François Hollande.

« Le président de la République sortant ne peut pas aller devant la primaire (…) Si la question de la primaire se pose pour un président sortant, c’est qu’il y a une dissociation de ceux qui l’ont soutenu, un désaccord, il doit peut-être à son tour en tirer les conséquences », a-t-il dit sur RTL lundi matin.

Mardi, M. Cambadélis a de nouveau promis la mise en place de 8.000 bureaux de vote, pour une participation qu’il a estimée à deux millions d’électeurs, soit plus de deux fois moins qu’à la primaire de la droite (4,3 millions de votants).

Jean-Christophe Cambadelis lors d'une conférence de presse à Paris le 29 novembre 2016.. © AFP

© AFP PHILIPPE LOPEZ
Jean-Christophe Cambadelis lors d’une conférence de presse à Paris le 29 novembre 2016.

Article précedent

Santé: Fillon, un tournant radical difficile à mettre en oeuvre

Article suivant

Allemagne: un employé du renseignement arrêté, soupçonné de préparer un attentat islamiste

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Le PS cherche à balayer les doutes sur la primaire de la gauche