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Le puits sans fond de la SEM Vavi à la Presqu’île

La chambre territoriale des comptes (CTC) a publié lundi son rapport aussi incroyable qu’accablant sur la gestion de la Société d’économie mixte Vavi censée apporter l’eau potable à la commune de Taiarapu Ouest depuis 2006. Dix ans plus tard, la SEM a dépensé 60 millions de Fcfp d’études, elle n’a jamais distribué une goutte d’eau potable, elle a payé une turbine à 38 millions qu’elle ne s’est jamais faite livrer, elle perd en moyenne 2 millions de Fcfp par an et « n’est pas en mesure de faire face à ses charges » mais la commune refuse de la liquider…

La chambre territoriale des comptes a publié lundi un nouveau rapport accablant sur une société d’économie mixte (SEM) Vavi détenue à 65% par la commune de Taiarapu Ouest et à 35% par la Sedep de Dominique Auroy. La société a été créée en 2006, sous la mandature de Clarenntz Vernaudon, pour assurer l’approvisionnement des administrés en eau potable et pour produire de l’hydroélectricité afin d’amortir le coût des forages. Problème aujourd’hui pour la juridiction financière : « Les seules réalisations connues de la SEM résident à ce jour dans les études (payées 60,7 millions de Fcfp à la Sedep, NDLR), restées sans suites par rapport à son objet, qu’elle a confiée en totalité à son actionnaire privé ». Et pour cause, le grain de sable dans les rouages de la SEM Vavi a rapidement été le prix de rachat de l’hydroélectricité qui n’avait pas été anticipé dans les fameuses études la SEM. En 2007, la société a demandé à EDT et au Secosud de racheter son électricité entre 20 et 26 Fcfp le Kwh, alors même que le prix de rachat du Kwh électrique avait été déterminé depuis 1999 à 12,06 Fcfp le Kwh en conseil des ministres.

Une SEM sans activité et sans « intérêt financier » depuis 2010

Depuis ce blocage en 2007 sur le coût du rachat de l’hydroélectricité, la SEM n’a plus connu aucune activité. En 2010, Taiarapu Ouest a changé son fusil d’épaule en décidant d’obtenir le financement pour l’adduction en eau potable à travers le contrat de projet Etat-Pays. Une décision qui, pour la CTC, a « privé de tout intérêt la concession du service public de l’eau potable à la SEM ». La mairie allait-elle liquider la société pour autant ? Pas du tout. La SEM Vavi existe toujours et perd en moyenne deux millions de Fcfp par an. En mars 2016, elle s’est elle-même déclarée en cessation de paiement au tribunal de commerce, mais pour finalement revenir sur cette décision un mois plus tard et continuer de générer de nouvelles dettes sans « aucune activité et aucune source de recettes ».

Une turbine commandée, payée mais jamais livrée

L’épisode le plus ubuesque du rapport de la CTC concerne la commande dès 2006 d’une turbine et d’alternateurs par la SEM Vavi. Une commande de 38 millions de Fcfp soldée en totalité en 2008 auprès d’une société allemande, mais jamais livrée en Polynésie française. La chambre évoque plusieurs courriers du fournisseur allemand « indiquant que sans réponse au 31 octobre 2011 la turbine serait détruite ». Aucune réponse n’a été apportée. Aucune nouvelle de la turbine…

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5 Commentaires

  1. Iritahua
    6 décembre 2016 à 5h50 — Répondre

    Encore la même personne qui magouille. Après TAMARAA NUI à Tipaerui et autres. Comment cette ingénieur à la CGEE avait amassé autant et pourtant nous n’avons pas de pétrole.

  2. 6 décembre 2016 à 7h48 — Répondre

    usual suspects

  3. tupai
    6 décembre 2016 à 8h05 — Répondre

    ha ! elle est belle l’autonomie ! vraiment du n’importe quoi et ça ne dérange personne (sauf la CTC) Bravo les zozos, toujours au top des bêtises … Désespérant.

  4. Polux
    6 décembre 2016 à 8h19 — Répondre

    Jolie la photo.
    Une tête de businessman, une tête de politicard pas clair et une autre d’abruti éclairé. La journée commence bien.

  5. MANA'O
    9 décembre 2016 à 6h19 — Répondre

    « Études » : ou communément appelé détournement de fonds…

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