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Le revenu minimal de solidarité coûterait 7,9 milliards de francs par mois

C’est en tout cas le chiffrage qui a été mis sur la table lors d’une réunion entre les partenaires sociaux et le gouvernement ce jeudi après-midi. Aucune décision n’a été prise pour l’instant, mais « le Pays a désormais les éléments en main pour accompagner la population en cas de décision de confinement par le Haut-commissaire ». Beaucoup s’attendent à l’annonce dans les jours qui viennent.

Après une première réunion hier, les organisations patronales (Medef, CPME) et syndicales (Otahi, CSTP-FO, CSIP, O Oe To Oe Rima, A Tia I Mua) étaient de nouveau reçues au gouvernement ce jeudi après-midi. Ils demandent depuis plusieurs jours un renforcement des mesures de protection sanitaire en Polynésie et un plan de soutien aux entreprises et à l’emploi. Pas entièrement convaincus par la première version du « plan de sauvegarde économique » du gouvernement, les partenaires sociaux continuent d’exiger la mise en confinement immédiate de toute la population – comme les professionnels de santé libéraux, d’ailleurs. Et estiment « indispensable » que ce confinement, synonyme de mise à l’arrêt d’une bonne partie de l’activité du pays, soit accompagné de mesures d’aide aux travailleurs. Leur proposition : un « revenu minimum de solidarité de 120 000 francs nets par mois pour les salariés et les entrepreneurs individuels empêchés de travailler ».

65 800 travailleurs du privé, dont certains continueraient à travailler

Comme convenu, le Vice-président Teva Rohfritsch et les partenaires sociaux se sont donc employés, entres autres, à chiffrer cette proposition cette après-midi. En tablant sur un bassin de 16 800 patentés actifs et quelques 49 021 salariés du privé, la mesure pourrait coûter 7,9 milliards de Fcfp par mois. « C’est un plafond, un maximum, précise Christophe Plée, le président de la CPME.  C’est si toutes les entreprises arrêtaient de travailler ». Or, entre le télétravail et le fonctionnement des services indispensables (services sanitaires, mais aussi, alimentation, électricité…), une partie de l’activité serait maintenue même en cas de confinement décidée par le Haut-commissariat. « Le Pays a les moyens d’assurer ce coût pendant un mois, assure Christophe Plée. Mais on le répète : on en appelle à la solidarité nationale ».

D’autres mesures du plan de sauvegarde restent à chiffrer

Le chiffre de 7,9 milliards de francs, s’il est un maximum, ne tient en revanche pas compte de la fonction publique du Pays. Ni du coût des autres mesures de sauvegarde mises sur la table. Si le gouvernement proposait le moratoire sur les paiements d’impôts (IS, IT, patente) de certaines taxes et des cotisations patronales, les partenaires sociaux, eux, demandent une exonération le temps de la crise sanitaire. Là aussi, le coût est important : les cotisations sociales représentent à elles seules environ 8 milliards de francs par mois, d’après le président de la CPS Patrick Galenon.

À entendre le chef de file de la CSTP-FO, les propositions des partenaires sont tout de même prises « très au sérieux » par le gouvernement. Il parle même d’un « accord de principe » du Pays sur le confinement : « ils savent que c’ est la seule barrière pour protéger la population ». Le gouvernement ne s’est pas officiellement exprimé sur la question.

À peine sortis de la présidence, les partenaires sociaux ont pris la direction du Haut-commissariat, autorité compétente pour déclarer le confinement de la population. Une décision attendue par beaucoup.

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