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Le synode demande l’officialisation de la langue Ma’ohi

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Après près d’une semaine de discussions, le 134ème synode de l’église protestante Ma’ohi s’est terminé dimanche. L’église protestante demande à l’Etat « de vraies excuses » par rapport aux essais nucléaires et demande aussi au gouvernement de la Polynésie de ne pas être « les envoyés spéciaux de l’Etat français aux Nations Unies ». Enfin autre demande : l’officialisation de la langue.

« L’unité de l’homme et la création » a été au centre des discussions pendant la semaine du 134ème synode de l’église protestante évangélique Ma’ohi. Une thématique importante pour le président de l’église, Taaroanui Maraea, au « vu du contexte écologique et environnemental » au plan local mais aussi international. De ce thème principal ont découlé ensuite plusieurs autres sujets de réflexion tels que les drogues, le peuple et la contamination nucléaire, ou encore  l’officialisation de la langue Ma’ohi.

L’officialisation de la langue

L’église protestante Ma’ohi appelle le gouvernement à reconnaître la langue Ma’ohi ainsi que sa graphie. Pour rappel, le 26 novembre 1980 le vice-président du conseil du gouvernement, Francis Sanford, avait reconnu la langue tahitienne conjointement avec la langue française comme langue officielle de la Polynésie : « La langue tahitienne est conjointement avec la langue française, langue officielle du territoire de la Polynésie française la première étant toutefois reconnue comme langue du droit puisque dans les actes juridiques, la langue française fait foi ». Un acte d’ailleurs co-signée par le haut-commissaire de l’époque, Paul Cousseran. Douze ans plus tard dans la constitution française est rajouté que « la langue de la République est le français ». Taaroanui Maraea affirme que « tout peuple a droit à sa propre langue » et que cette dernière est le « socle » pour apprendre d’autres langues.

 Le synode demande à l’Etat de présenter de « vraies excuses au peuple Ma’ohi pour tous les dégâts » du nucléaire.    

Lors de ce 134ème synode il a aussi été question bien évidemment du nucléaire. Le synode « exhorte » « l’Etat français à reconnaître le grand mal qu’il a commis dans ce pays et ce peuple et à faciliter les démarches des malades victimes de ses essais nucléaires ». Le synode au travers du pasteur Tarati appelle aussi le gouvernement de la Polynésie à ne pas être « les envoyés spéciaux de l’Etat français aux Nations Unies ».

Une délégation dirigée par le président de l’église protestante Ma’ohi fera l’objet d’une intervention auprès du comité des 24 à l’ONU ainsi qu’au comité des droits de l’homme à Genève concernant le sujet du nucléaire. Le pasteur Tarati souligne d’ailleurs que l’église ne fait pas de politique, même si leur combat est proche de celui du Tavini, « la politique c’est dans les urnes que cela se passe. Là on prend notre bâton de pèlerin » . Par rapport à la procédure juridictionnelle internationale contre l’Etat français déposée en 2016, le pasteur Tarati a affirmé qu’elle était toujours en cours.

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5 Commentaires

  1. Pito
    30 juillet 2018 à 7h32 — Répondre

    Et eux ils demandent des excuses à notre peuple pour les avoir asservies avec la venue des missionnaires qui nous ont interdits toutes nos coutumes. De leur part j’aurai honte de tenir de tels propos.

  2. Microstring
    30 juillet 2018 à 11h07 — Répondre

    Une solution simple à mon avis : demander l’indépendance…

  3. Hotunui
    30 juillet 2018 à 17h20 — Répondre

    Il faut aussi que l’église protentante s’excuse pour avoir anéanti la culture Maohi, et pervertie les esprits…..

  4. FOURRIER, Jean-Luc
    31 juillet 2018 à 2h59 — Répondre

    qui peut croire qu’un débat sur le nucléaire 20 ans après n’est pas une action politique, qui peut croire que demander à l’état une repentance, n’est pas une action politique, il faut tout de même arrêter l’hypocrisie!. Les religions politisées ou les politiques religieuses font actuellement beaucoup de dégâts dans ce monde il faut arrêter de se voiler la face et de considérer l’action du synode comme du pain béni

  5. Pito
    1 août 2018 à 7h02 — Répondre

    L’eglise protestante fait de la politique puisqu’elle se dit proche du tavini, il serait temps que la séparation entre l’eglise et le gouvernement, quelque soit le parti, soit faite. Je n’en ai rien à faire des discours politiques des pasteurs, j’ai mon opinion personnel et se n’est pas eux qui interféreront dans mes choix, comme la plupart des polynésiens.

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