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Le tapa met l’art contemporain dans tous ses états à l’université

Valmigot et Hereiti Vairaaroa devant une sculpture en pierre des Marquises de Guillaume Machenaud.

Depuis hier l’exposition Mona Lisa TAPA tout dit a pris sa place à la bibliothèque de l’université. Toiles, sculptures, collages, mais aussi film d’animation, jeu vidéo, et même parfum… 43 artistes ont réfléchi à la « philosophie du tapa ». L’exposition, foisonnante d’idées, veut faire découvrir au public, et notamment aux jeunes, la vivacité de l’art contemporain polynésien.

La mémoire, le lien social, le voyage, le labeur, l’amour, même, le passé ou le futur… Le tapa c’est tout ça, pour les artistes du fenua. En leur demandant de réfléchir à ce matériau sur le fond plutôt que sur la forme, les organisateurs de l’exposition Mona Lisa TAPA tout dit ont fait émerger une foule de concepts, de techniques et de sensibilités différentes. L’idée était bien de laisser le champ libre à l’expression, explique Hereiti Vairaaroa, jeune commissaire de l’exposition, mais tout le monde a été surpris par la richesse des contributions.

Mona Lisa… en est déjà à sa seconde vie. D’abord programmée pour la journée mondiale de l’art en avril, l’exposition avait été présentée, confinement oblige, dans une version virtuelle, qui a connu un certain succès. Cette fois, elle a pris physiquement sa place entre les rangées de livres et les studieuses tables de la bibliothèque universitaire. Pour Valmigot, une des exposantes et autre commissaire de l’exposition, ce temps d’attente a finalement été bénéfique. Il a notamment permis d’attirer de nouveaux artistes, dont Titouan Lamazou, invité et parrain de dernière minute.

©UPF

Au fil de l’exposition, la Joconde se pare d’un moko ou d’une fleur de tiare, les pierres et les tissus paraissent bien vivants, les papiers de bonbons ou les battoirs prennent un nouveau sens, les mythes et savoir-faire polynésiens se racontent en dessins ou en parfum… Une expression tonitruante au milieu du silence de la BU. Claire Mouraby, la directrice de la bibliothèque et, elle aussi, exposante, a été tout de suite emballée par cette « expérience » qui « se déroule sous les yeux d’une partie de la jeunesse du pays ». Vaea Dang, designer – et « non-artiste » -, dont la contribution s’intéresse au statut social que confère le tapa, s’est comme beaucoup d’autres participants, plu à investir ce lieu dédié à la transmission du savoir.

Vaea Dang, de Concrètement Design.

L’exposition trouvera tout de même un écho, dans quelques semaines, à la galerie Winkler. Et les organisateurs comptent bien répéter ce genre d’exposition thématique et collective d’année en année. Il faut dire que l’art contemporain, pourtant bien vivant au fenua, n’a pas toujours droit à la visibilité qu’il mérite. Warren Huhina, jeune étudiant marquisien, s’est mêlé à l’exposition en dernière minute, après avoir aperçu les premières œuvres arrivant à la BU. Pour le sculpteur, qui dénonce au passage le manque de structures de promotion de l’artisanat aux Marquises et au fenua, ce genre d’expression collective est nécessaire pour soutenir les jeunes artistes.

Mona Lisa TAPA tout dit  

Du 29 septembre au 24 octobre à la bibliothèque universitaire du campus d’Outumaoro. La BU est ouverte de 7h30 à 19 heures du lundi au vendredi et de 8 heures à 16 heures le samedi. Entrée libre, étudiant ou pas.

Des visites, là aussi gratuites, sont organisées tous les mardis à 10 heures, 11 heures, 14 heures. Elles seront guidées par Hereiti Vairaaroa et Valmigot, les deux commissaires d’exposition, qui sont à l’oirigne du projet avec Claire Mouraby. 19 de ces œuvres seront présentés, du 29 octobre au 10 novembre, à la Galerie Winkler de Papeete.

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