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« Le tatouage marquisien est un art inclusif qui se partage »

Le 3 novembre au Grand théâtre de la Maison de la culture aura lieu une projection du documentaire « Patutiki, l’art du tatouage aux îles Marquises », dans une version remasterisée en vue de conquérir les marchés et festivals internationaux. Un film qui a reçu le prix du public au FIFO 2019, et dont le making-of intitulé « Ata Vii Henua » sera projeté lors de la même soirée. Rencontre avec un de ses réalisateurs, Heretu Tetahiotupa.

Heretu Tetahiotupa, 30 ans, à la fois réalisateur, tatoueur et musicien est, avec Christophe Cordier, à l’origine de ce documentaire qui est une plongée au cœur de la culture de la Terre des hommes et plus particulièrement du tatouage, ou Patutiki. Un documentaire sur lequel ils ont travaillé durant deux années et écumé une bonne partie des 14 îles que compte l’archipel marquisien afin de recueillir l’essence même de cet art ancestral. Pour cette soirée du 3 novembre, il ne s’agit pas d’une simple rediffusion de ce documentaire présenté en 2019, mais d’une version remastérisée « en 4k » avec une colorimétrie revue. L’objectif de ce travail, mené dans les studios de Sony Pictures en Californie : partir à la conquête des marchés internationaux et pourquoi pas être vendu à des plateformes de streaming. Une version américaine a d’ailleurs été tournée, avec des acteurs Samoans pour faire les doublage, explique Heretu Tetahiotupa.

Patutiki, avec ses scènes de reconstitution qui permettent aux novices d’appréhender le tatouage de la « Terre des Hommes » dans toute sa spiritualité, avait connu un succès bien mérité lors de sa sortie. Le documentaire avait fait sensation au Fifo 2019,et avait attiré l’attention lors de sa diffusion télévisée… Mais c’est plus largement le tatouage marquisien qui suscite un certain engouement en occident. Nombre d’artistes, stars du foot, et autres people arborent ces motifs sans qu’aucun n’ait jamais mis les pieds sur l’archipel ou même parfois dans le Pacifique. Pourquoi un tel succès ? Pour Heretu, c’est une évidence, « ils sont magiques ». Et d’argumenter : « Ces symboles ont été développés durant des milliers d’années par des tuhuna patutiki, des shamans, qui invoquaient les divinités pour pratiquer cet art et ils ont donc forgé ces symboles dans la magie. (…) cette magie, même si on utilise plus ce mot, même si on ne la voit pas, elle est toujours active. Et c’est ce qui rend ces tatouages intrigants et qui fait leur succès aujourd’hui. »

Loin de critiquer ce que l’on pourrait appeler une « appropriation culturelle », Heretu assure que « pour nous Marquisiens on est fiers de voir les gens à l’extérieur porter nos symboles (…) Le tatouage marquisien est un art inclusif qui se partage, ce n’est pas quelque chose qui a fonction de séparer, et ce qu’il exprime est universel. »

« Patutiki, l’art du tatouage des îles Marquises », un documentaire réalisé par Heretu Tetahiotupa et Christophe Cordier et produit par Les Studio Hashtag, Eka Eka Productions, Association Patutiki, Sidélia Guirao et France Télévisions. Le 3 novembre à 18 heures au Grand Théâtre de la Maison de la Culture de Tahiti. Réservations dans les quatre magasins Carrefours (Arue / Faaa / Punaauia / Taravao), à Radio 1 et Tiare FM (Fare Ute) ou en ligne sur www.ticketpacific.pf.

 

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