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Le Tavini sort sa pétition sans l’aval de l’EPM et 193

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Le Tavini a diffusé la version française de sa pétition sur les actions menées par l’Eglise protestante maohi (EPM), l’association 193 et le parti bleu ciel contre l’Etat après les essais nucléaires. Mais si l’EPM et 193 sont d’accord sur le fond, les deux entités tiquent sur la forme de la démarche.

Près de trois semaines après la diffusion de sa pétition en version tahitienne, le Tavini vient d’en sortir la version française. Une pétition qui a d’ores et déjà été distribuée aux adhérents du parti bleu ciel et qui, selon Oscar Temaru, doit faire le tour du Pacifique et même « du monde ».

Comme pour la version en reo tahiti, la pétition demande de soutenir l’initiative de l’Eglise Protestante Ma’ohi en fin d’année dernière devant le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies à Genève pour la « violation des droits à la vie, à la santé et à un environnement sain, consécutive à ces 30 ans d’essais nucléaires imposés par l’Etat français ». La pétition demande également de soutenir la démarche de l’association 193 en faisant référence au référendum proposé par cette dernière pour demander à l’Etat français « d’assumer toutes les conséquences sanitaires, environnementales, écologiques et sociales de ses 193 bombes atomiques ». Enfin, la pétition évoque une « plainte pour crime contre l’humanité » déposée le 2 octobre dernier devant la Cour pénale internationale par le Tavini, même si le parti indépendantiste a expliqué n’avoir effectué pour l’heure qu’une « communication » sur cette plainte.

L’EPM et 193 pas officiellement associés à la pétition

Seul problème, qui avait déjà été à l’origine des retards au niveau de la rédaction de la pétition, l’Eglise protestante maohi et l’association 193 restent pour l’heure en retrait de cette pétition. En effet, les deux entités se disent d’accord « sur le fond » de ce combat commun, mais regrettent « la forme de cette pétition ».

Contacté, le président de l’Eglise protestante maohi, Taaroanui Maraea, explique qu’il ne voit pas « l’intérêt » d’une pétition. « Pour nous, la question a été réglée à partir du moment où on a vu les instances internationales (à Genève, NDLR). » Le président de l’EPM explique que sa démarche s’est effectuée dans la continuité des conclusions du Synode et qu’il n’a « pas reçu de mandat » pour participer à l’élaboration de cette pétition.

Du côté de l’association 193, on est moins prolixe mais le sentiment est le même. L’association explique avoir prévenu le Tavini que son conseil d’administration devait se prononcer avant toute décision de s’associer à cette pétition. Comme l’EPM, l’association regrette aujourd’hui de se retrouver devant le fait accompli.