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Le Village tahitien, c’est signé… Cette fois-ci c’est la bonne ?


Wane, Moux, Pacific Beachcomber et City ou encore la SAS Poe Ura… Les investisseurs retenus pour construire le complexe hôtelier et commercial du Village tahitien ont signé ce matin leur contrat de bail avec le Pays, qui doit encore réaliser d’importants travaux de viabilisation et de remblayage sur le site. Malgré la longue série d’annonces sans lendemain autour du Village tahitien, tous, comme le tavana de Punaauia, l’assurent : « cette fois, c’est la bonne ».

Lire aussi : Village Tahitien : le détail des investisseurs et des projets sélectionnés

Des sourires et un optimisme affiché ce matin à la présidence pour la signature des contrats de bail du Village tahitien. Car dans l’appel à projets, les règles étaient clair : le Pays, qui a racheté le site de l’ex Sofitel Maeva Beach au groupe Accord en 2013, fournit les terrains, les viabilise. Aux promoteurs d’y construisent commerces et hôtels. Six lots ont ainsi été attribués en février pour un total de 943 clés et près de 60 milliards de francs d’investissement privé. À la présidence, les porteurs de projets ont chacun à leur tour salué les avancées « rapides » de l’administration sur ce dossier, en tout cas depuis le lancement du dernier appel à projet en septembre dernier. Les visuels des six hôtels, du 3 au 5 étoiles, avaient déjà été diffusés, une vidéo de présentation du complexe est venue compléter la présentation. « Ça fait rêver, non ? s’enthousiasme Nancy Wane, qui portera, avec sa soeur et « le soutien complet » de son père Louis Wane, le projet du groupe familial : un 3-étoiles, un 4-étoiles, et une quarantaine de commerces à proximité directe du centre commercial Moana Nui qui doit au passage être rénové. À l’entendre, ce projet de complexe « c’est une note positive pour notre génération et celle à venir par rapport à ces démarches de progrès et de développement, parce que ça valorise le littoral d’une manière intéressante et qu’il y a énormément d’emplois qui vont être créés ».

1 700 emplois, au total, pendant la construction, à peu près autant, de manière pérenne, une fois les hôtels entrés en phase d’exploitation. Et c’est sans compter les équipements publics liés au projet, qui maintient, au terme d’âpres négociations, un grand parc et une plage accessibles à tous. Les chiffres, effectivement, ont de quoi faire rêver.

10 ans de discours et de vues d’architectes

Mais au vu des commentaires, nombreux, qui ont suivi les annonces de lauréats, mi-février, alors que la campagne pour les territoriales était en plein décollage, tout le monde n’est pas convaincu, ni par les chiffres, ni par la viabilité du projet. Il faut dire que des annonces, des vues d’architectes voire des signatures, il y en a eu. Du Mahana Beach et ses investisseurs hawaiiens à « l’accord » ramené de Gaston Flosse d’Abu Dhabi, en passant par le consortium chinois, les financeurs néozélandais ou samoans, et l’appel à projets international déclaré infructueux en 2021, rien de concret n’avait émergé. Mais pour le tavana Simplicio Lissant, longtemps critique du projet, cette fois c’est sûr, c’est la bonne. « Aujourd’hui j’y crois à 100%, parce que je vois que ce sont nos investisseurs locaux, et depuis le début je crois en eux » assure le maire qui se félicite que certains de ces investisseurs « viennent de la commune ».

Une référence à la SAS Poe Ura, constituée par la Socredo, Joël Allain, Éric Minardi, mais aussi François Coudert ou les consorts Fuller, qui proposent un 4 étoiles de 88 chambres et 40 villas. Était aussi présent à la signature ce matin Albert Moux, qui avec sa société Manarava doit construire deux 4-étoiles pour plus de 300 clés et 20 milliards de francs d’investissement. Un retour aux sources, a précisé l’entrepreneur, qui « avait fait de l’hôtellerie voilà 25 ans » et une diversification pour le patron de Shell, qui sait que le pétrole « n’est pas éternel », et qui compte laisser les rênes du projet à sa fille. Juste à côté de ses lots, celui du groupement Pacific Beachcomber, représenté ce matin par Yann Bailey et qui s’alliera au groupe City, seule entité non polynésienne dans ces projets, pour construire 40 villas sur pilotis et 143 unités du F2 au F4, juste à côté de l’Intercontinental.

« J’ai l’assurance que le projet va bien démarrer »

Un projet hors normes, donc, sur lequel la commune a longtemps eu du mal à peser face au Pays. Aujourd’hui Simplicio Lissant, qui s’affiche beaucoup plus fréquemment avec le gouvernement ou le Tapura ces derniers temps, se dit « rassuré », « satisfait » même. Le tavana dit avoir obtenu, outre le « partage » du site entre le public et les touristes, l’intégration d’un aspect « culturel et artisanal » dans le projet, une démarche d’accompagnement des chercheurs d’emplois de la zone dans le cadre de la construction et de l’exploitation et des efforts du Pays pour développer les quartiers environnants. « On n’a que trop attendu, mais j’ai l’assurance que le projet va démarrer ».

Le premier pas, pourtant reste bien du côté des autorités avec les travaux de viabilisation et de remblai « qui ont commencé », comme l’assure René Temeharo. « La prochaine étape c’est de mettre à disposition dès 2024 des porteurs de projets les lots 1,2 et 3 viabilisés afin de pouvoir commencer les travaux », explique le ministre des Grands travaux. Une date qui a semble-t-il été avancée de près d’un an grâce à une « optimisation du calendrier », au plus grand plaisir d’Albert Moux et du groupement PBSA/City. « Ensuite suivra les lots 4, 5 et 6, reprend le ministre. Les projections dans la réalisation mèneraient à 2028 la réalisation des trois premiers hôtels, et les trois autres à l’horizon 2031″.

Le Pays doit lui-même investir environ 10 milliards de francs pour ces travaux et les équipements publics du Village Tahitien. Les financements restent à boucler de ce côté.

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Journal de 12h, le 09/03/2023

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