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« Le Zika est plus dangereux qu’on ne le pensait »

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Un an et demi après l’épidémie de Zika en Polynésie, et juste après le Brésil, la Direction de la santé a communiqué sur le lien quasi établi entre le virus et plusieurs cas de malformations congénitales dont un nombre anormalement élevé de « microcéphalies ». Un lien de cause a effet « très probable », selon le responsable du bureau de veille sanitaire, le docteur Henry-Pierre Mallet. Lien qui tendrait à prouver que le Zika est « un virus plus dangereux qu’on ne pensait ».

Mercredi soir, la Direction de la santé a communiqué aux médias les premiers résultats de l’investigation en cours concernant des cas de malformations congénitales survenues en 2014 et 2015 sur des fœtus ou des bébés dont les mères avaient été exposées au virus du Zika. C’est le cas pour 15 des 18 cas de malformations du système nerveux central identifiées, parmi lesquels de nombreuses microcéphalies, une maladie normalement « extrêmement rare », constate le docteur Henry-Pierre Mallet, responsable du Bureau de veille sanitaire à la Direction de la santé. Si dans un premier temps le virus du Zika n’a pas été suspecté, il est maintenant désigné comme le lien « probable » de cause à effet suite au constat des autorités sanitaires du Brésil où près de 1400 cas de microcéphalies ont été rapportés alors que le pays est en pleine épidémie.

Sur les 18 cas de malformations enregistrés, 13 étaient des microcéphalies. Cette maladie rare se caractérise par l’absence de développement du cerveau et, par extension, de la boite crânienne. Détectable avant la naissance, dix mères ont subi des interruptions médicales de grossesse. Trois ont choisi d’aller au terme. Les cinq autres malformations, indétectables avant la naissance, concernent un dysfonctionnement néonatal du tronc cérébral (DNTC) empêchant le bébé de déglutir et donc d’être alimenté naturellement. Sur les cinq enfants nés avec ce syndrome, deux sont décédés. Un bilan malheureusement provisoire puisque les investigations du BVS se poursuivent et pourraient faire apparaitre d’autres cas.

Si le Zika n’est plus présent en Polynésie, il n’est pas exclu que cet arbovirus soit de retour dans quelques années. Les femmes épargnées lors de l’épidémie de 2013-14 pourraient alors être susceptibles de transmettre le virus à leur fœtus. L’importance de la lutte anti-vectorielle prend ici tout son sens.

Retrouvez l’intégralité de l’interview du docteur Henry-Pierre Mallet dans notre podcast.

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