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L’économie polynésienne au beau fixe

©Pascal Bastianaggi

L’Institut de la statistique de la Polynésie française (Ispf), l’Institut d’émission d’outre-mer (Ieom) et l’Agence française de développement (AFD) ont présenté, mercredi, les comptes économiques rapides 2018 de la Polynésie française. Selon leurs responsables « tous les indicateurs sont au vert ».  Le Produit intérieur brut (PIB) progresse de 2.5% en un an, et atteint pour 2018 le chiffre de 616 milliards. La consommation des ménages et les investissements, privés ou publics, en sont les principaux moteurs.

Selon les économistes, c’est la cinquième année consécutive que la croissance est positive, même si l’on n’a pas encore rattrapé le niveau de 2008, avant la crise internationale. Pour autant, depuis 2012 la croissance polynésienne est légèrement supérieure à celle de la métropole. Est-ce du à un contexte international favorable ou à une stratégie éclairée du Pays ? Les deux, selon le directeur de l’Ispf, Nicolas Prud’homme.

Parmi les principaux moteurs de cette croissance, la consommation des ménages qui a atteint son plus haut niveau en 2018, avec 397 milliards, soit une progression de 2,5%, ce qui en fait la première contributrice à la croissance. Emplois maintenus, hausse des revenus du travail, taux d’intérêt bancaires relativement bas favorisant les crédits à la consommation, en sont les principaux facteurs. Pour autant, la prudence reste de mise. La Polynésie est tributaire du contexte international.

Autres moteurs de la croissance, les dépenses de consommation des administrations publiques qui augmentent de 1,3% et les exportations qui représentent 130 milliards en 2018.

Concernant ce secteur, si les exportations de services augmentent de 9%, grâce en partie à la hausse de la fréquentation touristique (104 milliards), les exportations des biens baissent de 2,3% (26 milliards). En effet, depuis 2008, les exportations de vanille et de poissons connaissent une progression relativement régulière, mais les exportations de perles stagnent depuis 10 ans (2,3 millions d’unités en moins en 2018).

Est-ce à dire qu’il faut tout miser sur le tourisme ? Pas vraiment, selon Nicolas Prud’homme.

Autre moteur de la croissance, les investissements. Les investissements privés (ménages et entreprises) progressent de 3,2% en valeur et les investissements publics de 6%. Conséquence d’une volonté d’inciter entreprises et ménages à investir.

Seul point négatif de ce bilan, la balance commerciale qui reste fortement déficitaire. Avec une augmentation de 8% des importations, via des achats de voitures, de biens d’équipement et la hausse des prix de l’énergie, l’ensemble conjugué à la baisse des exportations de biens contribue à une dégradation de 9% du solde de la balance commerciale. Pour autant, il n’y a pas péril en la demeure puisque selon l’ISPF, « Des importations qui progressent signifient une économie qui se renforce. »

Quoiqu’il en soit, la croissance devrait se poursuivre en 2019 si l’on en croit l’Institut de la statistique.

 

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1 Commentaire

  1. Michel NICOLAS
    22 août 2019 à 18h41 — Répondre

    Super, Bravo , les statiticiens mathématiciens du système , comment expliquer la chèreté de la vie , la diminution des investissements et chantiers , les délais de payements à rallonge + la morosité . Et pourtant tout s’ améliore puis que ont vous le dit . du moins pour leur paye indexée !!!!!

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