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Les ados abusent-elles de la pilule du lendemain ?

Dans son étude sur le "Portrait social de la France", l’Insee montre que les adolescentes sont quatre fois plus nombreuses qu’il y a dix ans à utiliser la pilule du lendemain. © MAXPPP

Dans son étude sur le « Portrait social de la France », l’Insee montre que les adolescentes sont quatre fois plus nombreuses qu’il y a dix ans à utiliser la pilule du lendemain. © MAXPPP

L’utilisation de cette contraception a été multipliée par 4 en 10 ans chez les mineures. C’est grave ?

L’étude. Elle connaît un succès fulgurent chez les ados. Dans son étudesur le « Portrait social de la France » publiée jeudi, l’Insee montre que les filles de moins de 18 ans sont en effet quatre fois plus nombreuses qu’il y a dix ans à utiliser la pilule d’urgence, dite « pilule du lendemain ». La hausse s’explique notamment par la gratuité et la mise à disposition de cette pilule dans les infirmeries scolaires depuis 2001.

Mais elle aboutit tout de même à un chiffre exceptionnellement fort : aujourd’hui, 42% des adolescentes françaises ont déjà consommé ce type de contraception. À titre de comparaison, selon la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), seules 24% du total des femmes « sexuellement actives » y ont déjà eu recours.

>> Faut-il s’en inquiéter ? Petite piqure de rappel sur les risques, mais aussi les avantages, de la pilule du lendemain.

Les ados trop habituées à la pilule du lendemain

La pilule du lendemain, c’est quoi déjà ? Composée de progestérone, une hormone qui empêche ou retarde l’ovulation, la pilule du lendemain doit être prise dans un délai maximum de 72 heures après un rapport non protégé ou suivant un oubli de sa pilule habituelle. Plus elle est prise tôt, plus elle est fiable, mais elle ne l’est jamais à 100% (environ à 90% si c’est dans les 12h). Commercialisée en vente libre sous les marques NorLevo ou EllaOne, elle est donnée anonymement et gratuitement en pharmacie aux mineures. Pour les autres, elle est prise en charge à 65 % par la Sécurité sociale. Il existe aussi une pilule dite du « surlendemain », nécessitant une ordonnance. Cette dernière est plus efficace les premiers jours et peut être prise jusqu’à cinq jours après le rapport.

À quel âge peut-on commencer à la prendre ? Il n’y a pas de contre-indication d’âge particulière. Au contraire, certains spécialistes estiment qu’il faut même promouvoir la contraception d’urgence chez les plus jeunes. « S’ils sont utilisés rapidement, ces moyens contraceptifs permettent de soulager ou de consoler une jeune femme ou un homme qui a fait une erreur, mais ne veut pas vivre avec cette erreur toute sa vie », plaidait ainsi en 2012 le Dr Cora Breuner, membre d’un comité sur la santé des adolescents de l’American Academy of Pediatrics, pour défendre une campagne de prévention dans les collèges new-yorkais. Car dans le même temps, les mineures multiplient les rapports à risques. En France, 8 % des jeunes filles de 15-19 ans ont récemment déclaré une grossesse non prévue, selon l’Insee. Un chiffre qui grimpe à 15% chez les 20-24 ans. « En France une interruption volontaire de grossesse sur trois est pratiquée chez des jeunes femmes », s’alarme ainsi le médecin Sophie Lemonier, dans une tribune sur le site Pourquoi docteur.


Pilule du lendemain by Europe1fr

Quels sont les risques ? Le risque premier est que l’usage fréquent d’une contraception d’urgence détourne des contraceptions habituelles. Les chiffres de l’Insee sont d’ailleurs inquiétants : si l’emploi du préservatif reste élevé, l’institut enregistre une baisse de 5% de consommation de la pilule habituelle en 10 ans chez les adolescentes. La baisse atteint même 10% chez les 20-24 ans. Or, si elle reste efficace en cas d’oubli, la pilule du lendemain ne doit surtout pas se substituer à la pilule habituelle, même en cas de rapports sexuels peu fréquents. « Les pilules du lendemain ne sont jamais efficaces à 100% et peuvent entraîner un trouble du cycle, avec des ovaires qui ne vont plus savoir quoi faire, qui vont se mettre à démarrer, à s’arrêter etc », insiste le docteur David Elia, gynécologue, sur le site Doctissimo.com.

Y a-t-il des effets secondaires ? La pilule du lendemain peut entraîner des maux de tête ou de ventre, des petits saignements ou encore des nausées. Il ne faut pas forcément s’en inquiéter, sauf si les effets persistent dans le temps. « Il n’existe, par ailleurs, pas de contre-indications particulières pour les pilules du lendemain. Pour celle du surlendemain, c’est possible qu’il y en ait pour des cas très particuliers. Elle est encore peu connue, c’est pourquoi il faut se la faire prescrire par son médecin », recommande Dr David Elia.

Source: Europe1

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