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Les agresseurs de Papy Ley ne retournent pas à Nuutania

Tribunal Papy Ley

Le procès aux assises de trois des cinq agresseurs de Papy Ley en juin 2012 à Arue s’est terminé mercredi. La journée a été majoritairement consacrée aux réquisitions de l’avocat général et aux plaidoiries des avocats de la défense. Toute la difficulté pour les jurés résidait dans la qualification des faits reprochés aux trois accusés. Initialement jugés pour « vol avec violence ayant entraîné la mort », les trois accusés, Patrice, Théodore et Bryan ont été jugés pour « vol avec violence ayant entraîné une infirmité permanente ». Patrice a écopé de cinq ans de prison dont trois ans et six mois avec sursis, Théodore a été condamné à trois ans de prison dont deux ans avec sursis et Bryan de deux ans de prison dont un an avec sursis.

Mercredi matin s’est ouverte la deuxième journée de procès de trois des cinq agresseurs de Papy Ley à son domicile en juin 2012. Dans la nuit du 12 juin, cinq jeunes hommes, dont deux mineurs, s’étaient introduits chez Papy Ley. Le vieil homme, âgé de 74 ans,  s’était fait tabassé et volé. Papy Ley était décédé huit mois plus tard. La deuxième journée de procès a débuté par les rapports d’expertises psychiatriques et psychologiques des trois accusés : Patrice, Théodore et Bryan. Les trois jeunes hommes ont été décrit comme étant « fragiles psychologiquement », « fortement influençables » et « livrés à eux même »… L’expert a précisé que tous trois avaient fait état de sincères regrets et remords.

Le reste de la journée s’est poursuivie sur les réquisitions de l’avocat général et les plaidoiries des avocats de la partie civile et de la défense, avec une question centrale : les coups portés à Papy Ley ont-ils eu pour conséquence la mort du vieil homme ? La cour d’appel avait requalifié les faits pour lesquels les deux mineurs étaient jugés en « vol avec violence ayant entrainé une infirmité permanente ».  Il n’avait pu être établi que la mort de Papy Ley était consécutive à son agression et non pas à la chute qu’il avait fait quelques jours plus tôt et ayant causé un hématome sous-dural. Dans sa plaidoirie, l’avocat de la partie civile, Me Usang a insisté sur le fait qu’il fallait « s’appuyer sur les preuves et non sur des suppositions ». De l’autre côté, l’une des avocates de la défense, Me Toudji, a rappelé « les circonstances particulières » dans lesquelles sont jugés les trois accusés « puisque ce n’est pas eux qui ont porté les coups ». L’avocate a fini sa plaidoirie en posant deux questions subsidiaires : Les violences ont-elles entraîné une infirmité permanente ? Les violences ont-elles entraîné une ITT supérieur à huit jours ? L’avocat de Bryan, Me Quinquis, a quant à lui demandé la relaxe de son client, ce dernier ayant rappelé durant les deux jours de procès qu’il n’avait pas participé aux vols et aux violences.

Dans ses réquisitions, l’avocat général, Bernard Simier, a estimé que c’était faire preuve « de bon sens que de constater que les violences extrêmes faites à l’encontre de Paul Ley avaient aggravé son état ». L’avocat général a qualifié les faits de « particulièrement inacceptables » et a demandé que « ce comportement soit puni au plus haut point ». Sur l’absence coups portés par les trois accusés, le représentant du parquet a indiqué que « l’on peut trouver toutes les circonstances atténuantes mais les cinq étaient là ». L’avocat général avait requis cinq ans de prison ferme à l’encontre de Patrice, trois ans pour Théodore et deux ans pour Bryan, en laissant la porte ouverte à une peine mixte assortie du sursis. Les trois accusés ont finalement été jugés pour « vol avec violence ayant entraîné une infirmité permanente ». Après trois heures de délibéré, les jurés ont condamné Patrice a cinq ans de prison dont trois ans et six mois avec sursis, Théodore a trois ans de prison dont deux ans avec sursis et Bryan a deux ans de prison dont un an avec sursis. Les trois accusés ayant effectué une peine de détention provisoire, aucun d’entre eux ne retournera à Nuutania.

A la sortie de l’audience, la famille de Papy Ley était soulagée que cette histoire prenne fin. L’une des filles de Papy Ley s’est dit un peu déçue par la légèreté des peines prononcées à l’encontre de ceux qui avaient « laissé (son) papa dans cet état ».

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