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Les armateurs et le Pays enfin d’accord sur les licences

© Cédric Valax

La date butoir approche : les licences d’armateur actuelles arrivent à échéance le 26 février 2018. Des licences d’exploitation doivent les remplacer, mais il faut pour cela que le Pays et les armateurs s’entendent. Ça semble bien parti, un projet de délibération doit être examiné jeudi à l’assemblée.

Il y a deux ans, le schéma directeur du transport interinsulaire avait eu beaucoup de mal à passer. Voté en septembre 2015, le texte n’avait été promulgué qu’en février 2016 après un recours suspensif des armateurs devant le Conseil d’État. Depuis, tout le problème était celui de l’application de la réforme. Le schéma directeur prévoyait deux ans pour remplacer les licences d’armateur obsolètes. Les armateurs étaient frileux, et à moins de trois mois de l’échéance, la délibération mettant en place le cadre juridique des nouvelles licences n’a toujours pas été voté.

Pourtant, le changement de ministre en charge des Transports intérieurs, et son approche plus conciliante, semble avoir porté ses fruits auprès des armateurs. Le projet de délibération sera soumis ce jeudi à l’assemblée de la Polynésie française. Et pour le président de la Confédération des armateurs de Polynésie française, Ethode Rey, le « cadre est (aujourd’hui) satisfaisant ».

Pour la desserte de Moorea, par exemple, Ethode Rey explique qu’il y a 1,6 million de passagers par an, alors que l’offre de transport est de 5 millions de sièges par an. « Faire des rotations supplémentaires, ça ne colle pas », explique Ethode Rey. La demande de mettre en place une nouvelle rotation vers 18h30 circule régulièrement, mais selon le président de la Confédération des armateurs il ne serait pas possible d’amortir le coût.

Lors des négociations avec le ministère, les armateurs ont aussi fait valoir que les horaires de débarquement des marchandises étaient trop contraignants dans les atolls et les îles éloignés. Au lieu de se voir obliger de débarquer entre 5 et 20 heures, ils seront tenus de le faire « dans la mesure du possible ». Ce petit bout de phrase change tout, et c’est ce qu’Ethode Rey appelle « l’équilibre ». De son côté, Luc Faatau confirme avoir trouvé avec les armateurs « un très bon terrain d’entente ».

Il est prévu que les licences d’exploitation soient accordées pour une durée définie, qui ne pourra pas excéder 30 ans. L’âge moyen des bateaux qui assurent la desserte maritime est actuellement de 35 ans. S’ils sont aussi vieux, ce n’est pas à cause d’un manque de bonne volonté des armateurs. « Ils sont partants pour renouveler leurs unités, mais pour cela, il leur faut des recettes suffisantes »,  fait valoir Ethode Rey.

La délibération va permettre de poser le cadre juridique. Des arrêtés d’application doivent encore être pris par la suite. « Nous serons très vigilants à ce niveau-là », prévient le président de la Confédération des armateurs.

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