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Les Britanniques ont voté la sortie de l’UE

C’est désormais officiel, le Royaume-Uni a voté pour sa sortie de l’Union européenne. L’onde de choc du Brexit se fait déjà sentir sur les marchés financiers et sur l’échiquier politique européen.

Vendredi matin à 7 heures, le gouvernement a publié les chiffres officiels du référendum sur le Brexit : avec 51.8% des suffrages, le « out » l’emporte assez largement alors que les sondages pressentaient plutôt la victoire des partisans du maintien dans l’UE à la fermeture des bureaux de vote jeudi soir. C’est un jour historique pour le Royaume-Uni, mais aussi pour l’Union européenne qui risque d’être durablement marquée par les résultats du scrutin.

LES INFOS A RETENIR

  • Le vote, très suivi avec 72% de participation, a consacré la victoire du « out »
  • Conséquence directe du suffrage, la valeur de la livre sterling a chuté de 10% vendredi matin
  • Les indépendantistes écossais et irlandais demandent un référendum sur leur indépendance

Un décompte haletant. Jeudi, 46,5 millions de Britanniques étaient appelés à voter pour le maintien ou non du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Après une journée de mobilisation citoyenne, le camp du « Leave » (partir) l’a donc emporté assez largement, avec 51.8% des suffrages. Jusqu’à 4 heures du matin, le « Remain » (rester) était pourtant en tête, avant que la tendance s’inverse complètement. Ce vote révèle une fracture territoriale assez nette entre deux Royaume-Uni, l’un urbain et cosmopolite,pro-Europe, l’autre, périphérique et plus âgé, eurosceptique.

Triomphe de Nigel Farage, déroute de Cameron. Ces résultats ont poussé le leader du Ukip et ardent défenseur du Brexit Nigel Farage à sortir de son silence. Lui qui se disait pessimiste sur l’issue du scrutin à la fermeture des bureaux de vote a déclaré commencer à « rêver d’un Royaume-Uni indépendant », affirmant que le 23 juin « rentrera dans les livres d’histoire comme le jour de l’indépendance » du pays. Le Premier ministre David Cameron, à l’initiative de ce référendum et partisan du « in », a perdu son pari. S’il ne s’est pas encore exprimé, nombreux sont les politiques à réclamer sa démission.

Vers un Royaume-désuni ? De son côté, Nicola Sturgeon, la Premier ministre écossaise, tente de tirer partie de ce résultat défavorable après avoir soutenu le maintien dans l’UE. La leader du Scottish National Party (SNP)a rappelé que l’Ecosse, qui avait voté majoritairement pour le « in », « voyait son avenir au sein de l’Union européenne ». Même chose pour le Sinn Fein, le parti unioniste irlandais, qui appelle à un référendum sur une Irlande unifiée après que l’Irlande du Nord a voté en force pour le maintien dans l’UE.

De longues négociations à venir. Dans la foulée, à Bruxelles et dans toutes les capitales européennes, les gouvernements se préparent à négocier les conditions de la sortie du Royaume-Uni de l’UE, un processus long et compliqué, qui pourra prendre plusieurs années. François Hollande s’exprimera à ce sujet dans la matinée.

La livre sterling fortement dépréciée. Conséquence de ce résultat, la livre sterling s’est effondrée en perdant 10% de sa valeur par rapport au dollar vendredi matin et se retrouve à son plus faible niveau depuis 31 ans. La chute de la livre est plus marquée que celle du « Mercredi Noir », cette journée du 16 septembre 1992 au cours de laquelle la monnaie britannique dut sortir de force du mécanisme de change européen. Elle semble confirmer les prédictions du milliardaire George Soros, qui avait anticipé un « vendredi noir » pour l’économie britannique en cas de Brexit. Avant l’ouverture des marchés, la banque d’Angleterre s’adresse aux banques pour tenter de calmer la tempête qui s’annonce.

 

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1 Commentaire

  1. simone grand
    24 juin 2016 à 8h16 — Répondre

    bon voyage

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