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Les communes en meilleure santé financière, mais toujours allergiques à l’emprunt

©CP/Radio1

L’Agence française de développement présentait ce mercredi son Observatoire des communes, le bilan financier de la mandature 2014-2020. Les communes y apparaissent globalement en meilleure santé financière qu’à la fin de la mandature précédente. Mais les perfusions financières de l’État et du Pays restent prépondérantes, et les communes restent largement en-deçà de leurs possibilités d’emprunt alors que les projets structurants se font attendre.

« Le mandat de l’AFD en Polynésie, c’est d’accompagner les politiques publiques et le développement économique », dit sa nouvelle directrice, Mounia Ait Ofkir. À ce titre, l’Agence française de développement publie après chaque mandature communale un observatoire des communes de Polynésie française. Celui concernant la période 2014-2020 était présenté ce mercredi, en présence de plusieurs tavana, notamment Tony Géros, Simplicio Lissant et Damas Teuira.

La santé financière des communes polynésiennes, qui s’est régulièrement améliorée depuis 2014, reste bonne : de 2008 à 2014 elles avaient tiré sur leurs réserves, la mandature 2014-2022 leur a permis de reconstituer leur épargne : elle a doublé et atteint 20,25 milliards de Fcfp, « ce qui donne des marges d’autofinancement en termes d’investissement futur », en tout cas pour les communes les plus importantes, dit Mounia Ait Ofkir.

Le volume d’investissement passe, lui, de 45 à 60 milliards de Fcfp d’une mandature à l’autre. Il repose à 79% sur les subventions du Pays et de l’État. Le recours des communes à l’emprunt reste très marginal : 16,6% contre 80% en métropole et dans les départements d’Outre-mer.

En fonctionnement également, on constate une faible autonomie financière, illustrée par un chiffre :  63% des recettes réelles de fonctionnement des communes provient de dotations, une augmentation de 15% entre la mandature 2008-2014 et celle de 2014 à 2020. Les dépenses d’entretien et de maintenance augmentent « particulièrement vite : 7% par an », souligne le rapport qui apporte deux explications : une volonté d’entretenir davantage les bâtiments communaux, mais aussi des infrastructures en fin de cycle dont la maintenance est plus coûteuse.

L’Observatoire des communes publié par l’AFD identifie les enjeux à venir pour les communes, et ce sont toujours les mêmes d’un rapport à l’autre : les communes devront « jouer un rôle décisif dans les secteurs de l’eau et de l’énergie », « poursuivre les efforts d’investissement pour répondre aux besoins des usagers et aux obligations du CGCT » qui ont été repoussées à 2024, et « fiabiliser l’information financière pour un meilleur pilotage stratégique et financier », une manière de dire que les communes doivent mieux tenir leur comptabilité et qu’elles sont invitées à prendre avantage de la fonction de conseil de l’AFD en ingénierie financière.

 

L’Agence française de développement

Mounia Ait Ofkir, nouvelle directrice de l’Agence française de développement en Polynésie. ©CP/Radio1

L’AFD est un des organismes bancaires publics de l’État qui finance, ou co-finance avec des banques de la place, les investissements à long terme du secteur public, que ce soit le Pays, les communes ou les établissements publics marchands, à des taux bonifiés.

Mais l’AFD co-finance aussi des projets privés « générateurs d’emploi, tout en étant dans nos marqueurs stratégiques que sont l’adaptation au changement climatique et le renforcement du lien social », dit sa directrice. La Sogefom, filiale à 100% de l’AFD, est un fonds de garantie qui permet aux TPE des collectivités françaises du Pacifique d’obtenir des prêts bancaires. 319 TPE polynésiennes ont été accompagnées ainsi en 2021. L’Agence française de développement est aussi actionnaire à 35% de la Socredo : Mounia Ait Ofkir et son adjoint Kevin Cariou sont administrateurs de la Socredo, où ils sont notamment chargés de valider la stratégie « développement durable » de la banque au ‘uru.

L’AFD assure également le pilotage du Fonds Outre-mer pour le compte du ministère du même nom. Son action consiste à apporter une assistance à maîtrise d’ouvrage pour l’étude et pour la réalisation des projets structurants retenus au titre du Livre bleu Outre-mer et du Plan de relance.

 

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