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Les délires complotistes d’une harceleuse

Une femme comparaissait ce mardi en première instance pour envois réitérés de messages malveillants et injure non publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion. Le destinataire principal ? Un entrepreneur au patronyme qui fleure bon l’Italie, qui avait construit sa maison, mais aussi ses nombreuses malfaçons. Durant l’audience, elle s’en est également pris aux avocats et aux magistrats.

C’est un petit bout de femme de 54 ans qui s’est présentée seule à la barre. Énergique et déterminée, elle n’a pas besoin de l’assistance d’un avocat, sa diatribe fait passer au second plan tous les ténors du barreau. Pas sûr qu’ils auraient pu en placer une. Et à entendre la teneur de ses messages, difficile de plaider quoi que ce soit. L’avocat partait au casse-pipe, la fleur au fusil. D’autant qu’elle ne les porte pas spécialement dans son cœur, au même titre que l’appareil judiciaire.

Pour situer les faits, Isabel L. avait intenté un procès contre son entrepreneur. Il avait été condamné et tous deux avaient signé un protocole d’accord par lequel il s’engageait à lui verser 50 000 Fcfp par mois pendant 10 années. Malgré ce protocole, la femme très remontée contre lui l’a littéralement inondé de messages, par SMS ou par mail, plutôt injurieux voire orduriers, et ce durant une année. « Mafioso de mes c…, maquereau, proxénète de la pire espèce, etc».

Des messages avec copie au Mossad

« Des messages gravement injurieux, racistes et diffamatoires » fait remarquer l’avocat de l’entrepreneur. « Ce n’est pas de la diffamation, mais la vérité », lui rétorque la femme et d’ajouter avec un petit sourire ironique, « Vous êtes un avocat et les avocats sont véreux, vous êtes franc-maçon et la franc-maçonnerie est un groupe nazi. » Mine dépitée de l’avocat regardant la cour, genre « je vous avais prévenu ».

D’autant que la femme envoyait une copie de ses messages au Mossad, les services secrets israéliens, car elle se serait convertie au judaïsme. Les messages injurieux dont elle était l’auteure ne mettaient pas en cause seulement l’entrepreneur, mais aussi les autorités judiciaires, leur prêtant des penchants « pédophiles », des « qui mangent leur propre m…. ». « Je maintiens ce que j’ai écrit », répond-elle au juge qui l’interrogeait sur des éventuels regrets.

Elle a été condamnée à 30 000 Fcfp d’amende pour injures et 50 000 Fcfp de dommages et intérêts à verser à l’entrepreneur. Pas certain cependant que cette condamnation sonne le glas de sa correspondance à la prose délicatement imagée.

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