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Les dérives financières du syndicat intercommunal des Tuamotu-Gambier

Dans son dernier rapport publié mercredi, la chambre territoriale des comptes dépeint l’hallucinante gestion du syndicat intercommunal à vocation multiple (SIVOM) des Tuamotu-Gambier : des dépenses qui explosent dans des proportions mirobolantes, des projets immobiliers « hasardeux » à plusieurs centaines de millions de Fcfp et un syndicat qui n’arrive même plus à remplir ses missions…

Créé en 1974 pour remplir les missions de secrétariat général des communes des archipels des Tuamotu et Gambier, le Syndicat intercommunal à vocation multiple des Tuamotu-Gambier (SIVMTG) a été épinglé une nouvelle fois dans un rapport de la chambre territoriale des comptes, après deux examens précédents par la juridiction financière.

Premier constat, l’explosion des dépenses pendant la période observée entre 2014 et 2018 : +446% de frais de mission des élus du syndicat, +708% des frais « fêtes et cérémonies » et une indemnité de fonction accordée en 2015 au président du syndicat et « fixée au taux maximal du barème par les textes ».

Problème, dans le même temps la chambre note que le syndicat a eu bien du mal à exercer ses missions. Notamment en raison d’un nombre de cadres trop faible dans ses personnels.

Par ailleurs, le syndicat ne tient pas de registre des délibérations et ne tient pas de rapport d’activité. Sa première « conférence biannuelle » organisée fin 2016 n’a débouché sur aucun « travail d’évaluation » comme prévu. Mais la conférence a coûté la bagatelle de 6,7 millions de Fcfp pour le transport aérien, les repas et « achats divers ».

Les projet et investissements immobiliers « hasardeux »

Autre point noir du rapport, les acquisitions immobilières du syndicat. Dans son rapport de 2002, la chambre territoriale des comptes avait déjà « émis un doute sérieux » sur l’achat de l’immeuble Fare Miro sur l’avenue du Prince Hinoï à Papeete pour accueillir le syndicat. Un achat à 299,7 millions de Fcfp pour un immeuble vétuste, sans parking et inadapté à l’activité du syndicat.

Résultat, en 2016, les délégués syndicaux du syndicat intercommunal ont dénoncé des locaux « exigus et inadaptés » et l’absence de parking, le syndicat ne s’est jamais mis aux normes de sécurité pour les établissements recevant du public et n’a jamais obtenu, ni demandé une telle autorisation auprès du service de l’urbanisme. « La chambre rappelle au président et au directeur général l’étendue de leur responsabilité en cas d’accident », conclut le rapport.

Dans ces conditions, le syndicat a tout de même eu l’idée de céder l’immeuble pour se lancer dans un nouveau projet immobilier tout aussi mirobolant : une parcelle de 8 000 m² pour y implanter son siège social, ainsi qu’un centre d’hébergement des étudiants originaire des Tuamotu-Gambier à 1 milliard de Fcfp !

Problème, d’une part France Domaine a estimé l’immeuble Fare Miro -acheté 300 millions de Fcfp- à une valeur de 200 millions de Fcfp… D’autre part, le syndicat comptait sur une subvention du Pays de 80% pour leur nouvel immeuble. Sans surprise, il n’ont obtenu « aucune réponse » du Pays.

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2 Commentaires

  1. moana
    7 décembre 2018 à 20h38 — Répondre

    comment encore s’étonner ? alors qu’en France beaucoup d’élus ne se représenteront plus , ici c’est le trop plein de candidats….une fois élu on s’en met plein les poches, indemnité, voyage, restaurants, logements, on truste tous les comités, syndicats, conseil d’administrations., on va là où l’herbe la plus verte (ex frebault)…pour toucher le max…TOUS POURRIS;

  2. COROSOL
    8 décembre 2018 à 7h16 — Répondre

    La justice doit être saisie afin de déterminer s’il n’y a pas eu, de la part de la direction ou des membres du SIVOM, enrichissement personnel, détournement de fonds publics, abus de bien sociaux ou autres. C’est trop facile de mener la belle vie avec l’argent des concitoyens. Mais depuis le temps que ça dure, cela n’a l’air de choquer personne.

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