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Les écoles de Polynésie restent ouvertes, l’Unsa-Éducation n’est pas d’accord

La ministre de l’Éducation Christelle Lehartel lors d’un point presse du gouvernement sur le coronavirus, ce jeudi matin. ©C.R.

Malgré la fermeture généralisée des établissements scolaires en métropole, les écoles, collèges et lycées du fenua resteront bien ouverts. C’est ce qu’a martelé ce matin la ministre de l’Éducation Christelle Lehartel, appelant les parents à « avoir confiance ». Et pourtant le syndicat Unsa-Éducation réclame lui une fermeture au plus vite. Certains de ses adhérents envisageraient même de faire valoir leur droit de retrait.

Classe ou pas classe ? L’annonce par le président Emmanuel Macron de la fermeture de tous les établissements scolaires, à partir de lundi, a soulevé des interrogations au fenua. Ce matin, le gouvernement et le haussariat se sont donc employés a faire le distinguo entre la situation de la métropole et de la Polynésie, qui avec un seul cas avéré, est toujours en « phase 1 » de la gestion de l’épidémie. Les mots d’ordre : « éviter la panique et la paralysie », faire « une réponse graduée », préserver « l’équilibre économique et social »… Traduction concrète, côté enseignement : « à ce stade, aucun établissement scolaire n’est fermé », a martelé la ministre de l’Éducation Christelle Lehartel.

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Si des cas sont signalés chez les élèves – ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle d’après les inspecteurs du vice-rectorat – des fermetures pourraient avoir lieu au cas par cas, précise tout de même la ministre. En attendant, la responsable interpelle les parents inquiets : « Nous avons mis toutes les dispositions en place pour préserver les élèves, faites-nous confiance, insiste Christelle Lehartel, parlant de « procédures prêtes à être appliquées », et de « contacts » avec le Centre national d’étude à distance (CNED) en cas de besoin. Les élèves ont la chance de pouvoir continuer à aller à l’école, laissez-les y aller ».

« Il ne faut pas attendre qu’il y ait des morts »

Un message qui n’a visiblement pas convaincu tout le monde. « Il ne faut pas attendre qu’il y ait des morts »,  disait jeudi après-midi le secrétaire général de Unsa-Éducation, Thierry Barrère. Le syndicat, bien implanté dans le secteur de l’éducation, « propose d’avoir déjà une réaction, de bloquer la circulation des personnes et d’empêcher tout rassemblement ». 

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« Vu ce qu’il s’est passé partout en Europe, en Espagne, au Portugal, et surtout en Italie… tout le monde est confiné chez soi. Ici, on est dans un milieu clos, c’est une île et bien évidemment ça va se propager encore plus rapidement, il faut anticiper », interpelle le responsable syndical. À l’entendre, certains personnels d’enseignement n’excluent pas de faire valoir leur droit de retrait.

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©Wallis Gleize/Archives Radio1