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Les économies de façade des ministères

Le rapport de la chambre territoriale des comptes sur l’action de l’administration depuis 2013, que Radio 1 s’est procuré, révèle que les économies imposées aux cabinets ministériels ces dernières années ont en fait été compensées par l’explosion des recours aux prestataires d’études. « Si le coût des collaborateurs est effectivement en baisse », écrit la chambre « le coût total des cabinets ministériels, loin d’avoir baissé, s’est maintenu à un niveau supérieur à 1 milliard de Fcfp ».

Dans son rapport sur l’action de l’administration territoriale en Polynésie française entre 2013 et 2018, la chambre territoriale des comptes révèle que les économies imposées depuis 2011 aux cabinets ministériels ont en réalité été compensées par l’explosion des recours aux « prestataires d’études ».

En effet, dans un souci général d’économie et pour montrer l’exemple de la rationalisation des dépenses de la collectivité, le toilettage du statut de 2011 a limité la taille du gouvernement à dix ministres, plafonné le montant de l’indemnité mensuelle des membres du gouvernement et fait passer leur indemnité de fin de fonction de trois à un mois d’indemnité.

Autres mesures d’économie : le nombre maximum de collaborateurs a été fixé à 150 -même s’il plafonne aujourd’hui à 50 agents environ- et surtout les crédits alloués aux ministères ont été limités à 3% de la masse salariale globale de l’administration polynésienne.

De 68 à 242 millions en quatre ans pour des études

La chambre territoriale des comptes confirme d’abord que ce seuil de 3%, rendu obligatoire en 2014, n’a en fait été respecté par le gouvernement qu’en 2016. Mais surtout, la juridiction financière pointe du doigt l’explosion des recours aux prestataires d’études dans les ministères. Des prestations dont le coût global est passé de 68 millions de Fcfp en 2012 à 242 millions de Fcfp en 2016 !

D’une part, la chambre s’étonne que les ministères préfèrent passer par des prestataires extérieurs privés, alors qu’ils ont des services à disposition pour réaliser le même travail. La juridiction recommande d’ailleurs de « coordonner » ces études pour éviter d’éventuels « doublons » avec des travaux déjà réalisés par l’administration. D’autre part, la chambre constate que l’effort d’économie des ministères est entièrement effacé par ces dépenses en études : « In fine, si le coût des collaborateurs est effectivement en baisse de 10% sur la période, le coût total des cabinets ministériels, loin d’avoir baissé, s’est maintenu à un niveau supérieur à 1 milliard de Fcfp. »

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1 Commentaire

  1. Viniura
    6 février 2019 à 4h42 — Répondre

    Selon l’article, la CTC « s’étonne que les ministères préfèrent passer par des prestataires extérieurs privés, alors qu’ils ont des services à disposition pour réaliser le même travail »
    Le fait que l’administration ne fasse pas concurrence au secteur privé est sain il me semble ? Cela devrait être la norme d’ailleurs.
    Je suis perplexe.

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