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Les Etats-Unis fermement aux côtés de l'UE, selon Mike Pence

Bruxelles (AFP) – Les Etats-Unis sont déterminés à « poursuivre la coopération et le partenariat avec l’Union européenne », a affirmé lundi le vice-président américain Mike Pence à l’occasion de sa première visite officielle à Bruxelles.

« Aujourd’hui j’ai le privilège, au nom du président Trump, d’exprimer l’engagement fort des Etats-Unis à poursuivre la coopération et le partenariat avec l’Union européenne », a déclaré Mike Pence lors d’un point presse avec le président du Conseil européen Donald Tusk.

A l’issue de leur entretien, ce dernier a évoqué les récentes critiques de Donald Trump à l’égard de l’UE et de l’Otan, jugée « obsolète » par le président américain.

« Nous devrions, je crois, nous entendre sur une chose: l’idée d’une Alliance atlantique n’est pas obsolète », a déclaré l’ex-Premier ministre polonais, se décrivant comme « un pro-Américain incurable ».

« Il s’est passé trop de choses au cours du mois écoulé (…) pour prétendre que tout va comme d’habitude », a relevé M. Tusk.

Il a expliqué avoir abordé trois « sujets clés » avec le vice-président américain: l’ordre international, la sécurité et l’attitude de la nouvelle administration américaine vis-à-vis de l’UE.

Et sur chacun d’eux, Mike Pence s’est engagé avec un « Yes » à respecter les volontés européennes, a assuré M. Tusk, exprimant notamment le voeu que l’UE puisse compter sur « un soutien sans équivoque » des Etats-Unis.

Bruxelles, où Mike Pence a été accueilli dimanche soir pour un dîner avec le Premier ministre belge Charles Michel, est l’ultime halte de son premier voyage officiel en Europe, après l’Allemagne ce week-end.

Dès le premier entretien de la matinée, à l’ambassade des Etats-Unis, avec la responsable de la diplomatie de l’UE Federica Mogherini, Mike Pence a été accueilli par des manifestants hostiles.

Au pied des institutions européennes, où se sont rassemblées une centaine de personnes en début de matinée, les slogans visaient tour à tour les politiques jugées inquiétantes sur l’immigration, le droit des femmes ou la santé, ont constaté des journalistes de l’AFP.

« Nous protestons contre la visite de Pence parce que nous sommes révoltés par les décisions de l’administration américaine qui attaquent les droits des femmes dans le monde entier », a expliqué à l’AFP Irene Donadio, de la Fédération internationale des planning familiaux (IPPF), tandis que deux femmes manifestaient seins nus non loin de là.

– Une Europe ‘à dompter’ –

Federica Mogherini, qui insiste régulièrement sur l’importance pour l’Europe de thèmes comme le réchauffement climatique ou un fonctionnement efficace de l’ONU, entre autres sur le dossier israélo-palestinien, est sortie plusieurs fois de sa réserve depuis l’entrée en fonction de Donald Trump.

La semaine dernière, dans un entretien à plusieurs journaux européens, elle avait prévenu que la relation UE-USA risquait désormais d’être « moins automatique ».

« Nous entrons dans une phase où nous devrons voir dossier par dossier, sujet par sujet, en nous basant sur nos propres valeurs, intérêts et priorités », a-t-elle prôné.

De ce côté-ci de l’Atlantique, tout le monde a à l’esprit les propos lapidaires de Donald Trump sur l’UE, qu’il considère à la solde des intérêts allemands et promise à davantage encore de fragmentation après un Brexit qu’il a qualifié de « merveilleux ».

Début février, beaucoup d’Européens ont été ulcérés par les déclarations de Ted Malloch, présenté comme possible futur ambassadeur américain auprès de l’UE, qui a affirmé que l’Europe « devait être domptée » à l’image, avant elle, de l’Union soviétique. 

« Pas question de permettre la fragmentation de l’Union européenne! », a plaidé dimanche soir Charles Michel, à l’issue du dîner avec Mike Pence.

« Ce message-là a été donné. J’ai le sentiment qu’il a été entendu », a ajouté le Premier ministre belge, cité par l’agence Belga.

« Les Etats-Unis ont besoin d’une UE forte et unifiée sur tous les sujets », a dit de son côté le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, citant en premier lieu la défense.

En début d’après-midi, Mike Pence était attendu au siège bruxellois de l’Otan par le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg.

Le vice-président américain Mike Pence (G) et le président du Conseil européen Donald Tusk, le 20 février 2017 à Bruxelles. © AFP

© POOL/AFP Virginia Mayo
Le vice-président américain Mike Pence (G) et le président du Conseil européen Donald Tusk, le 20 février 2017 à Bruxelles

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