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Les étudiants interpellent sur le coût de la rentrée


L’Avenir Étudiant a présenté son « indicateur du coût de la rentrée » pour les études supérieures en Polynésie. Une étude qui chiffre à 155 000 francs en moyenne la somme à débourser par chaque élève de l’université en début d’année. Le syndicat demande aux autorités des efforts de simplification et de renforcement des aides. 

Frais d’inscriptions, loyer, caution, cotisations, équipement, internet ou encore billet d’avion depuis les îles… Le début de l’année universitaire marque aussi une période de tensions financières pour certains jeunes Polynésiens. C’est en tout cas ce que dénonce l’Avenir Étudiant, premier et seul syndicat de l’université, aussi représenté à l’Isepp, à l’ECT et dans certains BTS. Le collectif a calculé que la rentrée coûtait en moyenne 155 000 francs par étudiant. Un chiffre qui cache de nombreuses disparités : cette dépense oscillerait en fait entre 27500 francs pour un étudiant originaire des îles du Vent, boursier et qui bénéficie d’un logement près de son établissement, à plus de 340 000 francs pour un habitant des archipels éloignés (les Marquises notamment), non boursier et non hébergé. Des données qui valent pour l’université uniquement : s’y ajoutent pour l’Isepp et l’ECT, des frais de scolarité qui peuvent atteindre 550000 francs sur l’année.

250 à 300 étudiants en grande précarité
Cette première édition de  »l’indicateur du coût de la rentrée » doit bien sûr servir à mesurer des évolutions d’année en années Mais surtout à négocier de nouvelles aides avec les autorités, pointe Léonard Puputauki Jr, qui connait les bien les bancs de l’UPF pour les fréquenter depuis une vingtaine d’année. L’élu du conseil d’administration de l’UPF suit à l’heure actuelle un master de droit.

Si le syndicat veut interpeller sur cette question, c’est plus globalement pour parler de la situation économique des plus 3000 étudiants supérieurs du fenua. 250 à 300 d’entre eux seraient chaque année « en situation de grande précarité ». Et d’après Keanu Faatau, président du syndicat rattaché à la Fage, beaucoup d’autres auraient des difficultés pour se loger – « y compris en cité étudiante » – à s’équiper en matériel informatique « nécessaire pour mener à bien ses études »… Certains s’imposeraient même des « privations de nourriture ».

Bourse sur 10 mois, repas à « un euro », guichet unique…
Les élus du campus comptent donc bien faire avancer leurs revendications sur le développement des aides et sur la simplification des démarches. L’Avenir étudiant demande depuis longtemps un guichet unique de type Crous pour éviter le parcours du combattant entre le Pays, l’Etat, l’OPH ou l’UPF.  Le syndicat parle aussi de l’extension de « l’indemnité de 1er équipement » à tous les étudiants boursiers, l’extension de la bourse du Pays à 10 mois au lieu de 9 (comme celle de l’État), appelle à des réflexions sur la pérennisation de l’aide au logement étudiant (ALE), conditionnée à un vote annuel des élus, ou encore l’application du repas à « un euro » (120 francs).

Le syndicat, qui doit rencontrer une nouvelle fois les décideurs politiques et administratifs dans les jours à venir, n’est pas resté les bras croisés ces dernières semaines. Des contacts ont été pris avec les agences de voyages pour réduire les coûts de déplacements depuis les îles pour les étudiants. Et surtout, l’Avenir Étudiant fait partie du collectif fondateur de E’Ora, association devrait entrer en activité dans les semaines à venir. Cette épicerie solidaire, basée dans les bureaux de la MEJ, à la Mission, va proposer aux étudiants de l’UPF, de BTS ou de l’ISEPP des boites de conserves, sachets de pâtes ou de riz à des prix très abordables. Pour faire fonctionner son activité, E’Ora accepte les dons, notamment les dons de denrées non périssables.

 

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