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Les eurosceptiques crient victoire et appellent à un référendum dans leurs pays

La Haye (AFP) – Les eurosceptiques ont crié victoire vendredi matin et appelé à un référendum dans leurs pays sur une éventuelle sortie de l’Union européenne (UE), faisant grandir les craintes sur le futur de l’unité européenne.

« Victoire de la liberté! Comme je le demande depuis des années, il faut maintenant le même référendum en France et dans les pays de l’UE », a déclaré la présidente du parti français d’extrême droite Front National (FN) Marine Le Pen sur son compte Twitter.

Selon les résultats définitifs publiés vendredi matin, les Britanniques ont voté jeudi à 51,9% des voix pour sortir de l’Union européenne, contre 48,1% pour rester. Quelque 17,4 millions de personnes ont voté pour le Brexit et 16,1 millions pour rester dans l’UE.

« Le jeudi 23 juin 2016 sera marqué dans l’histoire comme le jour de l’indépendance de la Grande-Bretagne. L’élite europhile a été vaincue. Les Britanniques montrent à l’Europe le chemin vers le futur et la libération », a déclaré le député néerlandais d’extrême droite Geert Wilders.

Alors que les Pays-Bas comptent parmi les six pays fondateurs de l’Union européenne, tout comme la France, ce député, connu pour sa rhétorique anti-islam, réclame un « référendum sur un +Nexit+, une sortie néerlandaise de l’UE ».

L’UE fait face à des divisions profondes sur la manière de gérer la crise migratoire, la plus importante sur le continent depuis la Seconde Guerre mondiale, mais aussi les problèmes financiers de plusieurs pays membres, dont la Grèce.

Geert Wilders assure qu’il y aura un référendum aux Pays-Bas s’il devient Premier ministre : « nous voulons être en charge de notre propre pays, notre propre monnaie, nos propres frontières et avec notre propre politique d’immigration ».

Les élections aux Pays-Bas sont attendues en mars, mais depuis l’année dernière, les sondages ont invariablement placé le PVV en tête alors que sa popularité croît face à la crise des réfugiés.

Nombreux sont ceux qui craignent un effet domino poussant d’autres Etats membres à quitter l’UE, suivant l’exemple de la Grande Bretagne et portant un coup plus terrible encore au projet européen.

– « Retour de manivelle » –

En Italie, Matteo Salvini, dirigeant du parti eurosceptique et anti-immigration de la Ligue du Nord, a salué sur Twitter le « courage des citoyens libres »: « coeur, esprit et fierté battent mensonges, menaces et chantages. Merci Royaume-Uni, maintenant, c’est à notre tour #Brexit. »

« C’est formidable que les auteurs de cette campagne d’intimidation aient subi un retour de manivelle », a pour sa part déclaré le Parti populaire danois, parti de droite populiste et fortement eurosceptique.

Depuis des années, le parti plaide pour un référendum non sur l’adhésion, mais sur une renégociation en vue d’obtenir « une collaboration moins contraignante avec l’UE ».

« Il est évident que nous ne devons pas l’organiser après-demain », a souligné à la télévision publique DR son porte-parole aux affaires européennes Kenneth Kristensen Berth. « Pour l’instant, il faut garder son sang-froid et attendre de savoir ce que présenteront les Britanniques au Conseil européen. Mais il est clair que c’est un soufflet pour tout le système UE, qu’on ne doit pas minimiser ici. »

Le Parti de gauche suédois, parti d’opposition le plus à gauche des sept représentés au Parlement suédois, a également appelé le gouvernement de Stockholm à « renégocier » ses conditions d’adhésion du pays à l’Union, afin de « réduire le pouvoir de l’UE », a indiqué son président Jonas Sjöstedt.

Favorable au projet européen, le Parti de gauche dénonce régulièrement l’orientation économique de l’UE qu’il juge trop libérale.

Pour le chef britannique du parti anti-Europe et anti-immigration Ukip Nigel Farage, un Brexit est néanmoins « une victoire pour les personnes vraies, ordinaires et respectables ».

Le leader du FPO autrichien Heinz-Christian Strache (à gauche) et Marine Le Pen posent à Voesendorf en Autriche le 17 juin 2016. © AFP

© AFP/Archives VLADIMIR SIMICEK
Le leader du FPO autrichien Heinz-Christian Strache (à gauche) et Marine Le Pen posent à Voesendorf en Autriche le 17 juin 2016

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