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Les "Experts" de la gendarmerie dévoilent leur travail dans une exposition à Melun

Melun (AFP) – Dans la peau des « Experts »: le musée de la gendarmerie nationale à Melun (Seine-et-Marne) propose à partir de samedi de mener l’enquête en se familiarisant avec les méthodes scientifiques utilisées dans de nombreuses affaires, de Diana à l’attentat de Nice.

Un bidon d’essence qui jonche le sol, un scooter calciné et la silhouette de la victime dessinée au scotch blanc: le musée a reconstitué une scène de crime pour cette exposition baptisée « Les sciences du crime », qui propose au public de « lever le mystère sur le travail de la gendarmerie scientifique », explique Patrick Touron, directeur de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN).

Livret d’investigation dans les mains, le visiteur peut analyser les différents indices collectés sur la scène de crime, comparer des empreintes, ou constituer son équipe d’experts prête à être déployée sur une opération.

« Nous avons voulu le plonger dans le travail des laboratoires de l’institut », raconte Sophie Liger, du cabinet de muséographie Scénos-Associés, partenaire de l’exposition. Ambiance sonore et collection d’ossements ou armes à feu sont aussi exposées, pour montrer les réalités d’un travail largement popularisé par les séries télés, et dans lequel la gendarmerie est à la pointe.

L’IRCGN, l’équivalent pour la gendarmerie de l’Institut national de la police technique et scientifique et de ses cinq laboratoires, a été créé à la suite de l’affaire Grégory. Un « électrochoc », se souvient la capitaine Elinor Boularand, directrice du musée. Preuves matérielles, recueillies dans de mauvaises conditions, sous-exploitées, ou scène de crime « polluée »: l’affaire avait mis en évidence la nécessité de se doter d’une structure dédiée pour répondre aux insuffisances en matière d’investigation criminelle. 

– Science de la goutte de sang –

Depuis, l’IRCGN a fait évoluer ses méthodes sur de nombreuses scènes de crime, de l’expertise du véhicule de Diana tuée sous le pont de l’Alma à Paris à l’identification des victimes du crash de la Germanwings ou de l’attentat du 14 juillet à Nice. 

L’institut, qui fêtera ses 30 ans en 2017, reçoit aujourd’hui 600 demandes par jour dans ses locaux de Pontoise – « à 80% des demandes d’analyse ADN », qui peuvent désormais être réalisées en 3 heures, selon Patrick Touron.

Organisée comme l’est l’institut, l’exposition comporte quatre sections: physique et chimie, ingénierie et numérique, identification humaine et enfin biologie et génétique. 

De grands panneaux illustrés expliquent les missions de chacune d’entre elles: analyse balistique ou toxicologique, extraction de données numériques, ou étude des projections de sang par exemple. « Un grand domaine d’investigation », souligne Patrick Touron quant à cette dernière, popularisée par la série Dexter et qui peut permettre de déterminer la violence du coup porté ou l’arme utilisée, en fonction de la taille et de la localisation des gouttes. 

Dans ce domaine, l’institut travaille actuellement sur l’étude du vieillissement des traces de sang. Ces dernières années, de nombreux outils ou logiciels brevetés y ont été développés, en matière de comparaison vocale par exemple ou avec la création d’un drone adapté aux nouveaux besoins. 

L’exposition se tient jusqu’au 17 avril. Elle est déconseillée au moins de six ans.

Reconstitution d'une scène de crime au Musée national de la gendarmerie de Melun le 6 octobre 2016. © AFP

© AFP Tiphaine LE LIBOUX
Reconstitution d’une scène de crime au Musée national de la gendarmerie de Melun le 6 octobre 2016

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