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Les forces irakiennes entrent à Mossoul-Ouest, frappent l'EI en Syrie

Athbah (Irak) (AFP) – Les forces irakiennes soutenues par l’aviation ont enfoncé vendredi les lignes du groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans l’ouest de Mossoul, progressant rapidement dans la bataille pour la reconquête de ce secteur de la deuxième ville d’Irak.

Le même jour, l’armée de l’air irakienne a bombardé « avec succès » des positions de l’EI dans des régions frontalières en Syrie voisine, selon le Premier ministre Haider al-Abadi qui a lié les cibles visées à des attentats sanglants à Bagdad commis par cette organisation.

Responsable d’atrocités et d’attentats sanglants dans des pays arabes et occidentaux, le groupe ultraradical est la cible d’offensives en Irak et en Syrie menées pour le chasser des régions qu’il occupe. 

Mais malgré les revers des derniers mois, l’EI parvient toujours à frapper.

En Syrie, 42 personnes ont péri dans un attentat suicide près d’Al-Bab, son dernier grand fief dans la province d’Alep, que des groupes rebelles soutenus par la Turquie affirment avoir repris. A l’entrée d’Al-Bab, deux soldats turcs ont été tués dans un autre attentat suicide. Et, en Irak, 15 gardes-frontières sont morts dans une attaque près de la frontière jordanienne.

Ces trois attentats n’ont pas encore été revendiqués mais portent tous la marque de l’EI, selon des experts.

Deuxième ville d’Irak, Mossoul est le dernier grand bastion de l’EI dans ce pays. Les forces progouvernementales cherchent à la reprendre totalement à la faveur d’une vaste offensive lancée le 17 octobre 2016 avec le soutien crucial de l’aviation de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. 

Près d’un mois après la reprise du secteur oriental de Mossoul, le 24 janvier, des milliers d’hommes de la Force d’intervention rapide (FIR), des unités d’élite du contre-terrorisme (CTS) et de la police fédérale participent depuis dimanche à l’assaut pour reconquérir le secteur occidental de la ville.

Vendredi, les forces irakiennes sont entrées dans ce secteur, pour la première fois depuis le début de l’offensive, une avancée facilitée par la reconquête de l’aéroport désaffecté de Mossoul et d’une base militaire proche.

– Progression rapide –

« Je peux confirmer que l’aéroport est totalement libéré », a déclaré le général Abbas al-Joubouri, commandant de la FIR qui a dirigé l’assaut, au sixième jour de l’opération pour la reprise de Mossoul-Ouest.

Les membres du CTS ont eux repris une base militaire de Ghazlani ainsi qu’un village au sud-ouest de Mossoul avant de pénétrer dans le quartier résidentiel d’Al-Maamoun, dans l’ouest de la cité, a précisé le lieutenant Sami al-Aridhi.

« Nous avons attaqué et repris le contrôle total de la base de Ghazlani, ainsi que de Tal al-Rayyan et nous attaquons (actuellement) le quartier de Al-Maamoun », a-t-il dit.

C’est lors d’une opération éclair en juin 2014 que l’EI avait pris Mossoul et d’autres régions du pays avant de proclamer un « califat » à cheval sur l’Irak et la Syrie. C’est aussi à Mossoul que le chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, avait fait sa seule apparition publique la même année.

Alors que les attentats suicide sont largement utilisés par l’EI pour ralentir la progression des forces irakiennes, le lieutenant Aridhi a affirmé qu’une attaque de ce type a visé ses forces à Tal-Rayyan sans faire de victime. Trois autres voitures piégées ont été trouvées dans le secteur.

Des tirs d’artillerie et d’obus de mortier pouvaient être entendus des limites sud de la ville, alors que des avions menaient des raids, selon des correspondants de l’AFP.

Outre l’aviation de la coalition, des conseillers militaires américains sont présents sur la ligne de front.

– Raids irakiens en Syrie –

Dans l’ouest de Mossoul, la bataille s’annonce difficile avec des ruelles étroites et des jihadistes mieux implantés et tentés de recourir aux civils comme boucliers humains.

Quelque 2.000 jihadistes s’y trouvent, selon le renseignement américain et ils sont encerclés de toutes parts.

L’ONU et les ONG s’inquiètent pour les 750.000 habitants de Mossoul-Ouest, dont près de la moitié sont des enfants. Leurs conditions de vie sont de plus en plus difficiles dans cette zone désormais coupée de l’extérieur et privée d’approvisionnement.

Tous les ponts sur le fleuve Tigre qui relie l’est à l’ouest de la ville ont été détruits.

Selon des sources médicales et des habitants de Mossoul-Ouest, certains commencent à mourir de malnutrition et du manque de médicaments.

Une perte totale de Mossoul représenterait un terrible revers pour l’EI qui ne contrôlerait plus alors qu’une région autour de la ville irakienne de Hawija, à 180 km au sud-est de Mossoul, la cité de Tal Afar, à l’ouest, et de petites localités dans l’ouest irakien.

© AFP AHMAD AL-RUBAYE
Des forces irakiennes se rassemblent aux abords de l’aéroport de Mossoul, le 23 février 2017

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