INTERNATIONAL

Les forces irakiennes resserrent l'étau sur Mossoul-Ouest

Point de contrôle d’Akarab (Irak) (AFP) – Les forces irakiennes soutenues par des avions et des hélicoptères se sont rapprochées lundi de la périphérie sud et de l’aéroport de Mossoul malgré la résistance des jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Cette vaste opération lancée dimanche a reçu le soutien du nouveau secrétaire américain à la Défense Jim Mattis, qui a effectué sa première visite à Bagdad depuis l’entrée en fonction de l’administration Trump.

Après avoir pris une quinzaine de localités, les forces fédérales ont atteint le point de contrôle d’Akarab, sur l’autoroute menant du sud à Mossoul.

« C’est très important parce qu’il est considéré comme la porte sud de Mossoul », a déclaré à l’AFP le général Haider al-Mtoury, de la police, l’une des forces fédérales participant aux opérations.

Il a précisé que ses troupes étaient désormais à deux kilomètres de la périphérie de la ville malgré les actions de guérilla de l’EI comme les attentats suicide et les explosions de véhicules piégés.

Il reste « quelque 2.000 » jihadistes dans la partie occidentale de Mossoul, a indiqué lundi un responsable américain du renseignement. Leur nombre était estimé à entre 5.000 et 7.000 avant le début de la vaste offensive, le 17 octobre, pour reprendre à l’EI son dernier grand bastion en Irak.

Les forces irakiennes ont également sécurisé lundi une zone stratégique sur les collines dominant l’aéroport de Mossoul.

– Vers le Tigre –

La conquête de cet aéroport, qui ne fonctionne plus, et d’une ancienne base militaire adjacente ouvrirait la voie à un assaut sur la périphérie sud-ouest de Mossoul, à proximité du Tigre, le fleuve qui coupe en deux cette ville conquise par l’EI en juin 2014.

Les jihadistes ont établi une ligne de défense renforcée au nord de cet aéroport. Elle protège notamment la vieille ville, au coeur de Mossoul, une zone densément construite où les véhicules blindés de l’armée irakienne auront du mal à se déplacer.

Plus à l’ouest, les unités paramilitaires du Hachd al-Chaabi (Mobilisation populaire) ont progressé pour atteindre la route reliant Mossoul à Tal Afar, une ville encore sous le contrôle de l’EI. Elles renforcent ainsi l’encerclement des jihadistes défendant Mossoul-Ouest.

La partie orientale de la ville avait été déclarée « totalement libérée » fin janvier, trois mois après le lancement de l’offensive sur Mossoul.

En chassant l’EI de la deuxième ville d’Irak, Bagdad espère porter un coup fatal au groupe ultraradical sunnite qui avait proclamé en 2014 un « califat » à cheval sur l’Irak et la Syrie. C’est à Mossoul que son chef Abou Bakr Al-Baghdadi avait fait son unique apparition publique.

Les experts s’attendent donc à ce que les jihadistes défendent chèrement leur peau dans leur dernier grand fief irakien en menant leurs traditionnelles actions de guérilla.

– La coalition prête à rester –

Les forces irakiennes peuvent compter sur les frappes de la coalition internationale qui a utilisé plus de 12.000 munitions contre l’EI depuis le début de l’opération sur Mossoul.

Le commandant de cette coalition, le général Stephen Townsend, a laissé entendre qu’elle devrait rester en Irak au delà de la bataille de Mossoul. « Je n’anticipe pas que le gouvernement irakien nous demande de partir immédiatement après Mossoul », a-t-il déclaré à la fin de la visite de Jim Mattis.

« Je pense que les autorités irakiennes réalise qu’il s’agit d’une lutte extrêmement complexe et qu’elles auront besoin du soutien de la coalition même après Mossoul », a-t-il ajouté.

A son arrivée à Bagdad, M. Mattis avait tenu à apaiser les craintes irakiennes après des déclarations et des décisions controversées du président Donald Trump. 

Ce dernier a en particulier affirmé que les Etats-Unis auraient dû voler le pétrole irakien avant de retirer leurs troupes de ce pays en 2011, pour financer l’effort de guerre et pour priver l’EI d’une source vitale de financement.

Mais M. Mattis, un ancien général à la retraite qui a combattu en Irak et en Afghanistan, a tenu à relativiser ces propos. « Nous en Amérique, nous avons généralement payé pour le gaz et le pétrole et je suis sûr que nous allons continuer à le faire dans l’avenir (…) Nous ne sommes pas en Irak pour accaparer le pétrole », a-t-il déclaré.

Les forces irakiennes approche du village d'Husseinyah, au sud de Mossoul, le 20 février 2017 lors de l'offensive contre Mossoul-ouest. © AFP

© AFP AHMAD AL-RUBAYE
Les forces irakiennes approche du village d’Husseinyah, au sud de Mossoul, le 20 février 2017 lors de l’offensive contre Mossoul-ouest

Article précedent

Brexit: les Lords démarrent l'examen du projet de loi

Article suivant

Journal de 07:30 le 20/02/17

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Les forces irakiennes resserrent l'étau sur Mossoul-Ouest