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L’amour des langues et les défis de la culture sur le campus de l’UPF

©CommunicationUPF

Toute l’université était mobilisée ce mercredi pour une journée dédiée aux langues polynésiennes. En chant, danse, ou ’orero, en reo tahiti, marquisien ou dans les autres langues du fenua, les étudiants ont créé l’échange mais aussi la discussion sur le développement culturel.

Pas de cours, mais beaucoup de concentration, sur le campus de l’UPF. Plus d’une centaine d’étudiants avaient par petits groupes, préparé des prestations de chants, de danses ou de ‘orero, confectionné des costumes ou organisé des saynètes et cérémonies traditionnelles… Pour la première fois, cette « journée des langues polynésiennes », qui fêtait sa 11e édition, a mobilisé toutes les sections et pas seulement les étudiants en langue de l’établissement. L’idée : célébrer sa culture et la partager avec le plus grand nombre. Hoanui Mariassouce, le vice-président étudiant de l’université, explique le message de cette journée, placée sous le thème « Te here-aroha », un mot créé pour l’occasion.

Sous le chapiteau dressé autour de la scène, on croise des étudiants, bien sûr, des professeurs, mais aussi des membres de l’Académie tahitienne ou des responsables politiques. Ainsi a-t-on vu l’ancien président Gaston Flosse participer à une cérémonie du kava avec le ministre de la culture Heremoana Maamaatuaiahutapu. Aucun doute pour le responsable : la langue doit rassembler, bien au-delà des clivages politiques, et ce genre d’initiatives se multiplier.

Une grande enquête sur la pratique des langues polynésiennes

La journée était d’ailleurs propice aux réflexions sur la politique culturelle. Le ministre, citant entre autres le travail de son père à la tête de l’académie, regrette que les autorités se soient trop concentrées par le passé sur la formalisation du reo tahiti plutôt que sur la recherche de méthodologie. Et insiste sur deux chantiers indispensables : « recréer des circuits de transmission » et faire comprendre à toutes les familles que « le plurilinguisme est une chance ».

Quant à savoir si les langues polynésiennes se portent mieux ou continuent à perdre du terrain, les avis sont très partagés. D’après le recensement de 2017, plus de 75% des adultes polynésiens déclarent avoir une maîtrise d’une langue du fenua, mais seulement 25% pratique « en famille » (43000 en reo tahiti, 5500 pour le marquisien, 2500 en langue des Australes, 2000 en paumoutu, 300 en mangarévien…). Des « estimations » qui ne suffisent pas pour bien orienter les politiques publiques, estime le ministre de la culture, qui prépare une grande enquête sur la pratique des langues.

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1 Commentaire

  1. simone grand
    13 février 2020 à 7h38 — Répondre

    Si la création par le gouverneur Sicurani de l’Académie tahitienne fut une bonne idée, l’absence de processus d’évaluation de la qualité du travail fourni fut une lacune grave. Un locuteur n’est pas forcément un expert. Et pour traduire il faut bien maîtriser les deux langues et au-delà des langues, les concepts culturels de chacune des cultures. Le nombre d’âneries contenues dans le dico de l’Acad est impressionnant mais cela n’empêche pas les autorités de continuer à les applaudir et à financer comme s’il s’agissait de chef-d’oeuvres.

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