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Les Marquises offrent à Macron une cérémonie « inoubliable »

Une Marseillaise qu’Emmanuel Macron « n’est pas prêt d’oublier ». Photo : C.R.

Le chef de l’Etat est arrivé ce dimanche soir à Hiva Oa pour une visite de moins de 24 heures, considérée comme « historique » par les élus locaux. Les six îles de l’archipel, qui accueillent pour la première fois un président de la République, se sont mobilisées pour lui offrir spectacle « grandiose ». En retour, le président a assuré du lien indéfectible à la France et du soutien de l’Etat pour les procédures d’inscription à l’Unesco.

Dans le stade d’Atuona, les pahu ont commencé à résonner et la foule à se rassembler dès le milieu d’après-midi. Il faut dire que cette visite officielle, les Marquises réclamaient depuis longtemps. « Nous les Marquisiens nous sommes les premiers à avoir été pris en possession par la France en 1842, et nous sommes le dernier archipel où le président de la République va poser les pied » rappelle Teiki huukena, président de l’association Patutiki et de celle des anciens combattants de Nuku Hiva. Pour lui, la venue du président dans cet archipel « dont tout le monde connait le lien particulier avec la France » est une  le résultat « du combat de nos anciens et de Hakaiki ».

Photo : Bertrand Prevost / La Dépêche de Tahiti / Pool

Un spectacle commun à toutes les îles, une première

Un enthousiasme qui semblait très largement partagé, ce vendredi à Atuona, où plus de 500 danseurs et musiciens, venus de tout l’archipel s’étaient donné rendez-vous. « On avait déjà dansé une fois tous ensemble, à Ua Pou, mais c’était seulement pour une danse, là c’est toutes les îles ensemble, pendant tout le spectacle, c’était jamais arrivé avant », pointe Hitapu, un des chefs de troupe de Hiva Oa. En comptant les cuisiniers, officiels et le public, installés dans les gradins remplis de drapeaux, près de 3000 personnes étaient présentes d’après les autorités. Sans la grande inscription « Kaoha Peretiteni » dominant la tribune d’honneur, et les pupitres officiels, l’aire de spectacle aurait pu avoir des airs de Matavaa. « C’était important pour nous de montrer que c’est un honneur de le recevoir, reprend Hitapu et aussi pour promouvoir nos îles et ainsi qu’on rentre dans l’Unesco. Qu’il voit comme quoi la culture est très importante chez nous ».

Photo : Charlie Réné

« Le grand chef qui marche et qui va loin »

Les organisateurs avaient soigné l’arrivée du convoi présidentiel, passé rapidement par la tombe de Paul Gauguin et Jacques Brel avant de faire son entrée au stade d’Atuona, en toute fin d’après-midi. Aux danseurs de tout âge, formant une haie d’honneur, s’ajoutent les cavaliers marquisiens, à cru et drapeaux au vent, qui ont ouvert la voie au président, arrivé aux côtés de Joëlle Frébault. « Notre part d’identité française est voulue et assumée: nous sommes Marquisiens, Polynésiens, Français, et nous en sommes fiers« , a appuyé la maire d’Hiva Oa, invitant le président aider à faire reconnaitre le patrimoine naturel et culturel de la terre des hommes. Au passage, la Hakaiki affuble le chef de l’Etat d’un nouveau titre : « te Hakaiki o taha’oa », le « grand chef qui marche et qui va loin ».

Emmanuel Macron attendra la fin du spectacle, marqué par de nombreux haka et danses traditionnelles, pour prendre la parole. En commençant par des mots en de salutations et de remerciement en marquisien, geste qui semble avoir beaucoup marqué les esprits dans le public. Comme chez les élus : « C’est vraiment une grande surprise pour nous, il a l’air de s’être entrainé, se réjouit Benoit Kautai, le maire de Nuku Hiva. C’est magnifique, parce que ça veut dire que la langue marquisienne existe et ira loin ».

Photo : Charlie Réné

Soutien clair, mais peu détaillé, à l’inscription à l’Unesco

Dans son discours, bien plus bref que le bain de foule qui l’a suivi, le président a remercié l’auditoire pour une cérémonie « inoubliable » et fait des Marquises un exemple de « renaissance ». Et appelé à « résister en préservant la terre et en transmettant la culture ». « Il y a ici une part de France qui vibre, s’est félicité le chef de l’Etat. Je me battrai à vos côtés pour que nous puissions classer à l’Unesco les Marquises ». Une sortie sans surprise très applaudie, même si l’engagement manque de précision. Les Marquises portent une double démarche devant l’Unesco. D’une part l’inscription de l’archipel, en tant que bien mixte culturel et naturel au patrimoine mondial de l’humanité. De l’autre l’inscription portée par l’association Patutiki et soutenue par les élus, de l’art graphique traditionnel, le Matatiki, au patrimoine immatériel national puis mondial. Comment le président compte appuyer ces démarches ? « Nous le verrons, mais nous lui faisons confiance, explique Félix Barsinas maire de Tahuata. L’important c’est qu’il nous a dit d’être fier de notre culture et nos racines avant de faire la fierté de la France ».

Photo : Bertrand Prevost / La Dépêche de Tahiti / Pool

Photo : Bertrand Prevost / La Dépêche de Tahiti / Pool

Photo : Bertrand Prevost / La Dépêche de Tahiti / Pool

Photo : Charlie Réné

Photo : Charlie Réné

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