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Les nouveaux mousquetaires écrivent l'Histoire: trois Français en quarts d'un Grand Chelem

New York (AFP) – La performance est historique: il y aura trois Français en quarts de finale d’un Grand Chelem après l’exploit de Lucas Pouille contre Rafael Nadal à l’US Open, qui lui permet de rejoindre Gaël Monfils, son futur adversaire, et Jo-Wilfried Tsonga.

Le duel Monfils-Pouille assure la présence d’au moins un Français en demie. Pour Tsonga, la marche à franchir sera une montagne puisqu’il sera opposé au N.1 mondial, le Serbe Novak Djokovic.

« C’est une très belle journée », s’est félicité Yannick Noah, le capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis, présent en tribunes. « Ils arrivent en forme au bon moment. Ils méritent, ils bossent tous », a ajouté Noah, dernier Français à avoir remporté un titre du Grand Chelem (Roland-Garros 1983).

C’est la première fois depuis le début de la professionnalisation du tennis -l’ère Open en 1968- que trois Français se retrouvent aussi haut dans un des quatre tournois majeurs (Open d’Australie, Roland-Garros, Wimbledon, US Open). 

Il faut même remonter à 1947 pour trouver trois Tricolores à ce stade d’un tournoi du Grand Chelem, à Roland-Garros.

Et si l’on se borne au seul US Open, le bond en arrière est encore plus impressionnant puisqu’il ramène en… 1927. Cette année-là, trois des quatre joueurs qu’on surnommait les Mousquetaires avaient disputé les quarts du tournoi américain: Jean Borotra, Jacques Brugnon et Henri Lacoste, qui avait même remporté la victoire finale.

L’héritage est donc lourd à porter pour les Mousquetaires de 2016.

« C’est top de se retrouver à trois, il faut essayer qu’il y en ait un en finale, j’espère que cela sera moi… », a souri Pouille après sa victoire incroyable contre l’ancien N.1 mondial Rafael Nadal en 8e dimanche (6-1, 2-6, 6-4, 3-6, 7-6 (8/6)).

– Pouille, le rêve éveillé –

A seulement 22 ans, Pouille a réussi dimanche un exploit majeur dont ne font que rêver la plupart des autres joueurs professionnels.

Né d’un père français et d’une mère finlandaise qui se sont rencontrés en Angleterre lors de leurs études, il dispute seulement son douzième tournoi du Grand Chelem. Et alors qu’il avait commencé l’année au 78e rang mondial, il va disputer son deuxième quart de finale de Grand Chelem en moins de deux mois, après Wimbledon.

Dans le plus grand stade de tennis du monde, l’imposant Arthur Ashe Stadium, qu’il découvrait, dans une ambiance surchauffée qui ne l’a pas intimidé, Pouille a décroché de son propre aveu « la plus belle victoire de (sa) carrière », au terme de quatre heures d’un match d’une rare intensité, souvent étouffant.

A 30 ans, tout juste revenu d’une blessure à un poignet qui l’a privé de compétition pendant deux mois, Nadal n’est certes plus l’indiscutable roi du tennis mondial qu’il était encore en 2010 lorsqu’il avait remporté trois des quatre tournois du Grand Chelem de l’année.

Mais l’Espagnol, 5e mondial et neuf fois vainqueur de Roland-Garros, reste un sacré client: avant d’arriver à New York, il s’était offert à Rio le titre olympique en double avec son compatriote Marc Lopez et avait atteint le dernier carré du tournoi de simple.

Et ses trois premiers matchs à « Flushing » avaient viré à la démonstration avec seulement vingt petits jeux abandonnés à ses adversaires.

– Monfils impressionne –

Pouille aurait pu paniquer quand il a gaspillé trois balles de match et vu « Rafa » revenir à sa hauteur. Mais il s’est offert la victoire avec un énième coup droit qui a flirté avec les lignes, avant de s’effondrer, comme assommé par son exploit.

« Je n’ai jamais perdu espoir, parce qu’il est comme tous les autres joueurs, il ressent aussi la pression. Après la balle de match, je me suis juste dit +Ca y est, tu l’as fait+ », a-t-il glissé.

Son futur adversaire, Monfils, n’a lui pas traîné face au Chypriote Marcos Baghdatis en 8e (6-3, 6-2, 6-3). 

Depuis son retour après le virus et la blessure qui l’avaient privé de Roland-Garros en juin, Monfils, 30 ans depuis jeudi, fait forte impression. Il est 12e mondial après avoir remporté le tournoi de Washington, atteint les demi-finales à Toronto et les quarts de finale du tournoi olympique.

Mais « La Monf » refuse de s’emballer, comme si atteindre les quarts de finale était désormais le tarif minimum depuis qu’il travaille avec le Suédois Mikael Tillstrom.

« Pour l’instant, tout se passe bien, il y a du mieux dans mon jeu, mais je peux encore mieux jouer », a-t-il estimé.

Tsonga, lui, a dû s’employer un peu plus face au surpuissant Jack Sock, dernier Américain en lice (6-3, 6-3, 6-7 (7/9), 6-2). Et le plus dur est à venir contre Djokovic, qui a balayé le Britannique Kyle Edmund (N.84) 6-2, 6-1, 6-4.

Tout comme Monfils, Tsonga disputera son 3e quart à « Flushing » où aucun des deux n’a jamais atteint le dernier carré.

Lucas Pouille après avoir battu Rafael Nadal lors de l'US Open de tennis le 4 septembre 2016 à New York. © AFP

© AFP Don EMMERT
Lucas Pouille après avoir battu Rafael Nadal lors de l’US Open de tennis le 4 septembre 2016 à New York

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