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Les policiers nombreux dans la rue, les syndicats à l'Elysée

Paris (AFP) – Les policiers ont manifesté mercredi dans de nombreuses villes de France, avant une rencontre entre les syndicats et François Hollande à l’Elysée qui devrait voir l’annonce d' »un ensemble de mesures » pour tenter de calmer le mouvement de colère entamé il y a dix jours.

Le président devait rencontrer à l’Elysée les syndicats de police à 18H00, puis le Conseil de la fonction militaire de la gendarmerie à 19H30. Le Premier ministre, Manuel Valls, les ministres de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, devaient également participer.

Peu avant la réunion, Bernard Cazeneuve a promis « un ensemble de mesures » visant à « renforcer le plan d’équipement, déterminer les tâches indues à alléger et à faire en sorte de répondre à un certain nombre d’attentes, notamment concernant la légitime défense » ainsi que des demandes comme « l’anonymisation des policiers ».

Débordés par la base, les syndicats ont échoué jusque-là à prendre la main sur le mouvement. Mais mercredi, de nombreux policiers ont répondu l’appel à manifester lancé par Unité-SGP police FO (deuxième syndicat de gardiens de la paix).

En régions, ont constaté des journalistes de l’AFP, 500 à 600 personnes ont défilé à Nancy, 400 à Strasbourg, 350 personnes à Nantes et Nice, A Marseille, 300 à 400 à Marseille.

D’autres rassemblements ont notamment réuni, souvent avec le renfort de citoyens, 300 personnes à Reims, 250 à Pau, 200 à Rouen ainsi qu’à La Réunion, 150 à 200 à Grenoble comme à Orléans, 250 à 300 à Montpellier et 150 à La Rochelle, Tours, Carcassonne ou Perpignan, 120 à Clermont-Ferrand, une centaine à Rennes et Périgueux, une cinquantaine à Lyon.

A Paris, quelques centaines de manifestants – un millier, selon SGP-FO – ont défilé derrière une banderole « Policiers attaqués, citoyens en danger » jusqu’à l’hôpital Saint-Louis, où un de leurs collègues grièvement brûlé par un cocktail Molotov à Viry-Châtillon (Essonne) le 8 octobre est soigné.

Dans le cortège, Delphine, policière de 33 ans, dit vouloir « faire comprendre à notre gouvernement que notre police nationale est dans le déclin ».

Les policiers protestataires demandent eux aussi une rencontre « sans les syndicats » avec François Hollande ou Bernard Cazeneuve, faute de quoi les manifestations « continueront », a assuré l’un d’eux mardi.

Ils étaient plusieurs centaines devant l’Assemblée nationale mercredi en présence de plusieurs responsables politiques Les Républicains ou FN comme les députés Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard.

– « Sacs de congélation » –

Depuis le 17 octobre, le mouvement, animé par des collectifs sur les réseaux sociaux ou par SMS, s’est surtout manifesté lors de rassemblements nocturnes quasi quotidiens. 

Près de 9 Français sur 10 le soutiennent et les policiers bénéficient d’une image positive auprès de plus de 80% des gens, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi.

Manque de moyens – « On achète des sacs de congélation sur nos deniers personnels pour pouvoir faire des scellés », selon un brigadier-chef du Val-de-Marne – , révision des règles de légitime défense ou « une réponse pénale plus répressive », les policiers veulent faire entendre leurs revendications auprès du chef de l’Etat.

Concernant la légitime défense, le ministre de la Justice a rappelé mercredi qu’il n’était pas favorable à une révision jugeant qu' »aujourd’hui, la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme et la loi permettent à un policier de se défendre ». 

Les syndicats demandent également la « mise en place de peines plancher pour les agresseurs de membres des forces de l’ordre et services de secours », disposition abrogée sous François Hollande, et « l’alignement de la répression des outrages à personne dépositaire de l’autorité publique sur celle des outrages à magistrats dont les peines sont doubles ».

Manifestation de policiers, le 26 octobre 2016 à Paris. © AFP

© AFP LIONEL BONAVENTURE
Manifestation de policiers, le 26 octobre 2016 à Paris

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