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Les premières pistes de Macron pour répondre au "malaise démocratique"

Strasbourg (AFP) – A deux jours d’une intervention de François Hollande sur le thème « refaire la démocratie », Emmanuel Macron a dévoilé mardi soir à Strasbourg de premières pistes pour répondre au « malaise démocratique », au cours d’un meeting rassemblant plus d’un millier de ses partisans.

Pas de catalogue de propositions  -l’ex-ministre a martelé tout au long de la journée qu’il voulait d’abord présenter son « diagnostic » sur l’état de la France – mais des « idées », des « pistes », sur lesquelles M. Macron et son mouvement, En marche!, vont « élaborer dans les prochaines semaines ».

Ce meeting est le premier d’une série de trois devant permettre à l’ex-ministre, pas candidat à ce stade à l’élection présidentielle, de présenter ce diagnostic: après celui-ci, sur le thème de « la vie engagée », deux autres suivront, l’un au Mans le 11 octobre sur la « vie quotidienne, les sujets économiques et sociaux », et l’autre à Montpellier, le 18, sur les sujets de la « vie ensemble, l’intégration ».

La réunion, qui a commencé peu après 19H00 avec l’intervention d’une dizaine de « marcheurs » -étudiant, chef d’entreprise, professeurs-, devait se conclure par un discours d’une quarantaine de minutes de M. Macron.

Plus tôt dans la journée, le fondateur d’En marche! a expliqué à la presse avoir identifié trois « problèmes » de fond: manque « d’adhésion » à la démocratie, faute de représentativité des élus et d’association des citoyens, trop faible « responsabilité » des élus et du gouvernement devant les citoyens, manque d' »efficacité » des politiques publiques.

Premier axe: la démocratie est « rejetée », « c’est le sujet de la « représentation et de l’association des citoyens à la vie politique ». Pour répondre aux doutes sur la représentativité des élus, M. Macron propose l’introduction d’une dose de proportionnelle, car « on ne règle pas les extrêmes, la difficulté démocratique que pose par exemple la présence du Front national dans la représentation de notre pays, en l’excluant. Au contraire, on les renforce ».

M. Macron, qui ne s’est jamais présenté à une élection, souhaite ensuite réfléchir à aller « au-delà de ce qui a été fait au cours de ce mandat » concernant la limitation des mandats.

– Sur les traces de Rocard –

Deuxième sujet, celui de la « responsabilité » des élus devant les citoyens. Pour M. Macron, c’est avant tout un problème de « pratique » politique, et non de norme, même s’il ne « ferme pas le débat » quant à d’éventuels changements constitutionnels.

L’essentiel, c’est la « clarté de l’engagement initial », avec un engagement sur « dix ou douze » orientation phares. « Plus personne ne pense qu’on engage sa responsabilité sur quatre livres, 200 propositions ou 1.000 pages », a raillé M. Macron en fustigeant également le système des primaires, qui conduit les candidats à empiler des propositions « contradictoires ».

Il souhaite que sur cette base « un compte rendu (soit) fait par le président de la République à une commission de citoyens sur la mise en oeuvre de ses engagements », « la commission étant aidée par la Cour des comptes ».

L’ancien conseiller de M. Hollande envisage également d' »aller plus loin sur l’exercice des commissions d’enquête et des commissions parlementaires », et de soumettre les futurs ministres à un grand oral devant le parlement, avant leur nomination. Il souhaite en outre que « l’on s’intéresse à la situation pénale et au casier judiciaire des ministres » car « il n’est pas normal qu’ils n’aient pas les mêmes contraintes que certains fonctionnaires ».

Troisième axe, « celui de l’efficacité ». M. Macron veut marcher sur les traces de Michel Rocard, en promouvant « un vrai principe d’autonomie et de déconcentration », et en confortant la « décentralisation ».

Il veut enfin « ouvrir une voie de dévolution en direction de la société civile ». « Sur des actions clés de notre société », « par exemple sur la gestion de certains grands risques », « il y a des choses qu’on peut remettre au secteur privé, à des associations », a-t-il souligné.

L'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron (c), le 4 octobre 2016 à Strasbourg. © AFP

© AFP PATRICK HERTZOG
L’ex-ministre de l’Economie Emmanuel Macron (c), le 4 octobre 2016 à Strasbourg

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