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Les soldes d'hiver débutent loin de l'euphorie d'antan

Paris (AFP) – Quelques centaines de personnes devant les grands magasins parisiens mais peu d’affluence dans les commerces indépendants de la capitale, à Lyon ou à Bordeaux: le début des soldes d’hiver ne déclenche plus l’euphorie d’antan chez des clients habitués aux promotions toute l’année.

Plusieurs centaines de clients ont, comme à l’accoutumée, fait le déplacement pour être présents dès les premières heures sur les grands boulevards à Paris.

« Décembre a été un excellent mois pour nous, cela laisse des perspectives encourageantes pour les soldes. On sent que les gens ont à nouveau envie de se faire plaisir », estime Agnès Vigneron, directrice des Galeries Lafayette.

Parmi eux, beaucoup de touristes asiatiques venus pour les réductions sur les marques de luxe, qui ne réduisent leur prix qu’à cette période. 

« Le premier jour des soldes, c’est une petite tradition, on vient tous les ans », explique Sacha, qui déclare ne pas s’être fixé de budget et fonctionner « essentiellement au coup de coeur ».

Mais à quelques rues de là, l’ambiance est tout autre. A 9h30, beaucoup de rideaux étaient encore baissés, et dans les quelques boutiques ouvertes, l’affluence des clients était quasi inexistante.

Les commerçants indépendants ne croient plus guère aux soldes. 

« Je n’attends pas de miracle. La fréquentation des soldes baisse chaque année. A cause de la multiplication des promotions toute l’année, notamment sur internet, les clients sont complètement perdus », déclare David Mamane, gérant de la boutique de chemises italiennes Naracamicie.

« Le mois des soldes est devenu un mois normal pour nous en termes de ventes », ajoute-t-il.

« Le premier jour ne suscite plus vraiment d’intérêt. On fait aujourd’hui 30 à 40% de chiffre d’affaires en moins par rapport à il y a 5 ou 6 ans », ajoute-t-il.

– Démarrage ‘un peu mou’ –

Même calme à Bordeaux devant Michard Ardillier, magasin de chaussures de 330 m2 sis depuis 39 ans rue Ste-Catherine, grande rue piétonne et commerçante de Bordeaux. Peu après l’ouverture, vers 10H00, une quinzaine, vingtaine de clients prennent le temps d’inspecter, calmement les modèles.

« Cela démarre un peu mou. Habituellement au premier jour des soldes on a 50 personnes qui attendent à la porte, là il y en avait une quinzaine à l’ouverture à 9H30. Mais on ne s’inquiète pas trop, on sait qu’on aura une grosse journée samedi », estime Colas Michard, 35 ans, gérant de cette enseigne familiale remontant à cinq générations. 

A Lyon aussi, les -50% fleurissaient un peu partout dès mercredi matin. Pourtant les premières heures des soldes ne rassemblaient guère les foules.

Liliane, 66 ans, est l’une des rares à s’être levée exprès. « Après il y a trop de monde et on ne trouve plus de tailles. Mais je suis déçue, d’habitude c’est plus intéressant », explique-t-elle.

Un peu plus loin, le Printemps Homme attirait un peu plus. « J’ai pris ma demi-journée car il faut que je renouvelle mes costumes. Et maintenant avec les ventes privées j’espère que les rabais seront à la hauteur en début de soldes », explique Naoufel, ingénieur de 40 ans.

Pour la secrétaire d’Etat au Commerce, Martine Pinville, venue lancer officiellement ces six semaines de bonnes affaires à Paris, « les soldes restent un moment important » malgré la multiplication des promotions toute l’année. 

La période a valeur de repère pour les consommateurs: « le fait d’avoir des dates précises — contrairement aux promotions qui se font de manière erratiques et sont propres à chaque enseigne — est de nature à favoriser la consommation », estime-t-elle.

La secrétaire d’Etat se déclare « plutôt optimiste » pour ce cru 2017 des soldes d’hiver. « On sent des signes de reprise depuis novembre, donc je pense que les soldes vont venir consolider ce mouvement et être un temps fort économique » cette année.

Pour tenter de doper la fréquentation, certaines enseignes ont frappé fort, avec des réductions importantes (-60 à -70%), mais aussi des animations. Les Galeries Lafayette ont ainsi fait venir la troupe de la comédie musicale « Saturday Night Fever » pour rythmer l’ouverture des soldes.

Des clients à l'entrée d'un grand magasin le 11 janvier 2017 à Paris, au premier jour des soldes d'hiver. © AFP

© AFP PHILIPPE LOPEZ
Des clients à l’entrée d’un grand magasin le 11 janvier 2017 à Paris, au premier jour des soldes d’hiver

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