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Les tavana demandent le rétablissement du couvre-feu au Haussariat

Les tavana des îles du Vent réunis en mars à la présidence du Pays. ©PresidencePF


Le président Édouard Fritch s’est exprimé ce jeudi soir sur la suspension par la justice de plusieurs mesures prises par le Haut-commissariat dans le cadre de la crise sanitaire, et notamment le couvre-feu. Selon lui les tavana des Îles
du Vent ont demandé au représentant de l’État de le rétablir au plus vite.

« J’ai consulté les maires ce matin et naturellement, tous désapprouvent ce qui a été fait » a expliqué le président du Pays lors d’un point presse, ce jeudi soir, à propos de la levée du couvre-feu. Mercredi, à la suite d’une requête en référé déposée par l’avocat Thibault Millet, le tribunal administratif a prononcé la suspension de plusieurs articles de l’arrêté du Haut-commissariat du 28 avril qui organise la prolongation du confinement. Les juges ont considéré que le couvre-feu et l’interdiction de tout rassemblement sur la voie publique portaient atteinte de manière grave et pas suffisamment justifiée aux libertés individuelles. Hier soir, le Haut-commissariat se limitait à « prendre acte » de la décision. Et constatait que, en attendant une décision sur le fond du tribunal administratif, le couvre-feu était, de fait, immédiatement levé.

Pas un ordre, mais presque

Mais les tavana ne l’entendent visiblement pas de cette oreille. D’après Édouard Fritch, lui-même premier édile de Pirae, les maires étaient en première ligne pour demander cette mesure. Et ils comptent bien obtenir son rétablissement : « Nous avons décidé, tous les maires des Îles du Vent, d’écrire au Haut-commissaire pour lui demander de maintenir ce couvre-feu », cette fois entre 22 heures et 5 heures du matin. Visiblement, la demande est ferme : « Je n’ai pas envie de vous dire que nous avons donné ordre au Haut-commissaire, mais c’est presque cela ».

Réussite collective contre « intérêts particuliers »

Pourquoi un tel empressement à rétablir la mesure, alors que le confinement va plutôt en s’allégeant ? Parce qu’elle a « porté ses fruits », assure le président du Pays, en parlant, aussi, de l’interdiction stricte des rassemblements (aujourd’hui ramenée aux rassemblements de plus de 100 personnes). « Beaucoup moins de délits », moins de « jeunes adolescents » dans les rues le soir… À entendre le responsable, il est « indispensable » de maintenir ces mesures qui ont « contribué à la réussite de notre mission », même si une plus grande « souplesse » était envisageable. D’où l’idée de repousser l’heure du confinement à 22 heures, comme le demandent, entre autres, les restaurateurs. « J’entends beaucoup de choses. Mais n’oublions jamais que c’est au prix d’énorme efforts que nous sommes arrivés aujourd’hui à la possibilité d’envisager le déconfinement, martèle Édouard Fritch. Je ne veux pas que les efforts soient mis à la poubelle pour certains intérêts particuliers ».

 

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6 Commentaires

  1. 8 mai 2020 à 4h53 — Répondre

    : « Je n’ai pas envie de vous dire que nous avons donné ordre au Haut-commissaire, mais c’est presque cela ». Le couvre feu partait d’un bon sentiment, évitez les rassemblements dans le cadre de la lutte contre le Covid, mais finalement c’est surtout pour mettre un frein à la délinquance et bien sur c’est surtout la nuit que les méfaits de certains voyous sont perpétrés. Peu de rapport avec le Covid, donc pour limiter au maximum ce genre de délinquance instituons alors un couvre feu toute l’année, et nous retombons dans le cas de la punition collective au détriment des libertés individuelles. Qu’en pensent la restauration, les bars, les boites de nuit ?

  2. Louis Bresson
    8 mai 2020 à 9h18 — Répondre

    Il faut dire que Me Millet est de mauvais foi lorsqu’il affirme que le couvre-feu est une mesure qui a pour seul but de lutter contre la délinquance. Il ignore volontairement que l’absence de couvre-feu permet des rassemblements « amicaux » de personnes qui ne s’étaient pas vues depuis longtemps, et qui ne vont donc pas, à l’évidence, respecter les « gestes barrières ».

    • l'Arbitre
      8 mai 2020 à 13h23 — Répondre

      Qu’en savez-vous pour avancer cela ? Croyez-vous que tous les polynésiens sont des gens irresponsables. On peut se retrouver tout en respectant les gestes barrières. Par contre si vous êtes invités un soir à Taravao et que vous habitez Papeete, la route pour rentrer chez vous avant 21 h 00 risque d’être compliquée. Je crois que c’est vous qui êtes de mauvaisE foi.

  3. lesagetahiti
    8 mai 2020 à 15h23 — Répondre

    il faut de toute façon harmoniser un éventuel couvre-feu ( pourquoi 22h00 et pas 23h00 ou minuit ?)
    avec les règles des rassemblements amicaux, pas plus de 10 par exemple avec « distanciation » minimum;

    il faut bien voir que cette présence permanente des forces de l’ordre ( et même les mutoi, qui n’ont aucune compétence en la matière, dixit le Conseil constitutionnel) devient pénible, car ils sont dénués de tout discernement;
    on a besoin d’enquêteurs pour la poursuite des infractions, mais pas de surveillants pour les citoyens normaux.

  4. Vaitoare Heiarii
    8 mai 2020 à 16h14 — Répondre

    Le président du gouvernement QUI COMMENTE UNE DÉCISION DE JUSTICE !!!!!!!
    QUI en supplément EXIGE DU HAUT-COMMISSAIRE un retour du couvre-feu , mais a partir de 22 heures . le président….avec une majorité des maires de la Polynésie-française…!!!! Alors que cela ne concerne actuellement que l’île de Tahiti et de Moorea …

    CECI est  » DU PUR FOU*** DE GUEULE ». Demandez donc a la population son avis !!!!! sur le couvre-feu . Les délinquants,les voleurs, et autres tristes sires …croyez-vous,pensez-vous qu’ils le respectent votre couvre-feu ??? Mr le president ???

    La baisse de la délinquance est surtout le fait de la présence des personnes a leurs domiciles , a la fermeture des commerces non essentiels et absence de vie nocturne dans les restaurants, bars, dancings,etc etc. PENDANT VOTRE COUVRE-FEU , MR LE PRÉSIDENT.
    A cause d’une minorité …..vous privez une très grande majorité de la population polynésienne de leurs droits a la circulation…de leurs droits fondamentaux …etc etc .Qui sont des libertés inscritES dans la constitution , Mr le président…Maître Edouard Varrod ainsi que le tribunal administratif ont fais une lecture de la loi ….que vous COMMENTEZ ALLÈGREMENT…Ceci face au média…

    Ceci a cause de votre incapacité a faire face aux dérives de quelques individus …un petit % de la population..les îles ne sont plus concernées .autre que Tahiti et Moorea .

    Avant le deuxième tour des élections municipales…EXIGER DES MAIRES QUI VOUS SOUTIENNENT DANS VOTRE DÉMARCHE DE RÉTABLISSEMENT DU COUVRE-FEU : une déclaration dans les médias et auprès de leurs ÉLECTEURS..

    Vous êtes aussi le maire ré-élu de Pirae ….avec quels % déjà des votants ??? Sur combien d’électeurs inscrits a Pirae ??

    Me semble t-il : +61% des votants sur 60% des électeurs venus voter ..

    Vous êtes maire de Pirae par lassitude d électeurs qui ne sont pas venuS accomplir/remplir leur devoiR civique et a cause des restrictions due au covid-19 pour aller voter….

    A QUAND LA RÉOUVERTURE DES VOLS INTER-ILES , ET DES VOLS INTERNATIONAUX , MR LE PRÉSIDENT ???? Çà est la question PRIMORDIALE, lorsque une grande partie de l économie actuelle a pour base le TOURISME,LA CROISIÈRE …ETC ETC .

    Faites un couvre-feu qui concerne les mineurs qui traînent, qui errent dans la ville, dans les rues a la recherche de ….au lieu d être a leurs domiciles .

    Voila une des faceS de ce problème de la délinquance ….que vous ne traitez toujours pas mr le président….

    Veillez a croire , Mr le président…en mes civilit2s .

    Heiarii Vaitoare.

  5. Heitiare
    10 mai 2020 à 14h04 — Répondre

    Le poltique ne peut se substituer à une décision de justice. Nous sommes fort heureusement, encore en démocratie.
    Pour rappel le couvre-feu avait été mis en place en toute illégalité dans les communes de Papeete, Pirae et Arue avant même la crise sanitaire et de jeunes ados qui ne faisaient rien de mal,raccompagnés chez eux comme de vulgaires voyous..punis par la faute d’une poignée d’énergumènes sortant des clous. Et par ignorance des lois, aucune plainte n’était déposée par les familles.
    Qu’on nous laisse notre liberté de déplacement ,à charge aux policiers d’intervenir quand dérapages il y a.Ils sont payés pour ça, non?
    Et tant qu’à faire qu’ils sortent davantage le week-end rappeler à l’ordre ces familles entières qui se retrouvent pour un barbecue à la plage, glacières remplies de bière, , qui boivent sans limite sous les yeux de leurs enfants prennent ensuite le volant pour rentrer chez eux.De vrais voyous ceux-là.

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