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Les temps forts de 2018

À quelques heures de la nouvelle année, la victoire toute fraîche, le 15 décembre, de Vaimalama Chaves à l’élection de Miss France est évidemment dans toutes les têtes. Mais 2018 a aussi été l’année de feuilletons politiques sur la réforme des retraites ou le toilettage du statut, de l’inéligibilité d’Oscar Temaru, de la réhabilitation de Pouvanaa, d’une libéralisation de l’économie, et aussi de grands rassemblements pour le record du monde de ukulele ou la victoire de la France à la coupe du monde de football.

Les élections territoriales

2018 aura été l’année des élections territoriales avec six listes en lice : Tavini, Tahoeraa et Tapura mais aussi Te ora api no Porinetia de Marcel Tuihani,  E reo Manahune de Tauhiti Nena et la liste UPR de Jérôme Gasior. Finalement, seuls le Tavini, le Tapura et le Tahoeraa se sont hissés au deuxième tour. Et c’est le Tapura d’Edouard Fritch qui l’a emporté avec 66 730 voix valant 38 sièges à l’assemblée, suivi par le Tahoeraa avec 37 591 voix soit 11 sièges et enfin le Tavini avec 31 378 pour 8 sièges.

Les feuilletons politiques

La réforme des retraites a été un vrai feuilleton à rebondissement cette année. Étudiée par les représentants dès le mois de février, elle a été ajournée après une grève générale, plusieurs manifestations dans Papeete et un envahissement de l’assemblée le 8 mars, puis finalement votée dans le calme en septembre ! Parmi les protagonistes du feuilleton figure Angélo Frébault, qui a commencé l’année comme leader syndical demandant le retrait de la réforme des retraite, qui a fait un très court passage par le Tahoeraa pour être élu à l’assemblée, avant de finalement s’abstenir lors du vote de la réforme en septembre et de finir l’année dans les rangs du Tapura. C’est la girouette de l’année.

Autre feuilleton de 2018, les discussions entre le Pays et le gouvernement central sur le toilettage du statut du Pays et sur le recadrage de la loi Morin. L’histoire nucléaire a été au cœur des débats et chacun y est allé de ses propositions : l’État, le Tapura, le Tavini et même le CESC ! Le toilettage du statut de 2004 et le recadrage de l’indemnisation des victimes du nucléaire doivent maintenant être débattus au parlement français début 2019.

Les indépendantistes secoués

L’inéligibilité prononcée contre Oscar Temaru à cause du rejet de ses comptes de campagne aux territoriales a été un séisme en Polynésie française. Le Tavini accuse l’État français de sanctionner le leader indépendantiste après son annonce à l’ONU d’une plainte pour crimes contre l’humanité lors des essais nucléaires en Polynésie.

Comme la justice a parfois d’étranges calendriers, Oscar Temaru s’est retrouvé un mois plus tard en garde à vue, puis convoqué pour un procès au tribunal correctionnel, dans l’affaire Radio Tefana. Le haut-commissaire et le procureur se sentant obligés de démentir toute consigne du gouvernement central.

Les militants indépendantistes se sont consolés en regardant du côté de la Nouvelle-Calédonie : où le score très serré du référendum d’autodétermination leur redonne de l’espoir. Le Tavini réclame un référendum.

Pouvanaa a Oopa était innocent

Sur le plan judiciaire, l’histoire se souviendra de l’annulation de la condamnation de Pouvana’a a Oopa en 1959. Soixante ans après les faits, à l’audience le 5 juillet 2018, l’avocate générale a reconnu les faits nouveaux et requis l’annulation de la condamnation. Le 25 octobre, la cour a suivi ces réquisitions et réhabilité le metua.

Au palais de justice de Papeete, l’événement marquant de 2018 a été le procès du crash d’Air Moorea le 9 août 2007. Un procès hors normes conclu par des réquisitions de peines d’emprisonnement et d’amendes contre les responsables de la compagnie et de l’aviation civile à l’époque.

La planète chauffe

De fortes pluies sont encore tombées sur Tahiti en janvier et en février 2018. Inondations, éboulements… Pas de victime cette année mais des dégâts matériels importants. 2018 est sur le point d’être sacrée quatrième année la plus chaude de l’histoire de la planète, derrière 2015, 2016 et 2017 ! Et Météo France en Polynésie annonce l’augmentation de l’intensité des épisodes météorologiques extrêmes à l’avenir.

Fin juin, on n’est pas passé loin de la catastrophe à Raroia où le cargo Thorco Lineage s’est échoué sur le récif de l’atoll des Tuamotu après trois jours de dérive, avec à bord de la poudre de zinc et du fioul. La compagnie et le capitaine ont été condamnés par le tribunal pour n’avoir pas prévenu les autorités locales des difficultés rencontrées en mer.

L’économie libéralisée

Une libéralisation de l’économie polynésienne a été opérée en 2018. Viti a obtenu sa licence d’opérateur de téléphonie mobile, Vodafone sa licence d’opérateur internet et Islands Airline sa licence de transporteur aérien domestique. Le secteur aérien international a vu l’arrivée de deux nouveaux concurrents de taille, French Bee et United Airlines.

Le Pays mise aussi sur les investisseurs étrangers. Des investisseurs chinois pour l’aquaculture de Hao ou le monorail de Papeete. Des investisseurs samoans et kiwis pour le Village tahitien. La Polynésie française a décidé de participer pleinement au grand marché mondial.

London calling

Les Polynésiens avaient  rendez-vous à Londres cette année. La Royal Academy a accueilli l’exposition Oceania, 200 pièces océaniennes, dont une quinzaine de Polynésie française : le dieu A’a des Australes, ou Rao de Mangareva, et un dessin de Tupaia, qui accompagna le capitaine Cook lors de son premier voyage.

C’est aussi dans la capitale britannique que le groupe de rock paumotu Tikahiri a enregistré son dernier album dont un premier single, Te Maru o Havaiki, est sorti fin octobre. Dans les pas de Peter Gabriel et du rock anglais !

L’union sacrée

Se sentir appartenir à une communauté. Recréer du lien social, même pour une courte durée. C’est à cela que servent les grands moments d’euphorie collective. Plusieurs milliers de Tahitiens se sont abandonnés à l’exercice, à l’aube d’un dimanche de juillet 2018 place Vaiete, au pied d’un grand écran qui diffusait la finale de la coupe du monde de football France-Croatie.

C’est un peu à cela aussi qu’a servi la tentative, même ratée, de record du monde du plus grand rassemblement de joueurs de ukulele, le 24 février au stade Pater. Tout comme, bien sûr, la foule venue saluer Vaimalama Chaves à Papeete, une semaine après son sacre comme Miss France.

2018 c’est aussi…

Les disparitions de Ronald Terorotua et Ronald Tumahai, le record de médailles tahitiennes aux championnats du monde de va’a de vitesse dans la baie du Taaone, la qualification des Aito Taurea pour le mondial de football des moins de 20 ans en Pologne en 2019…

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