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Les virements frauduleux explosent en Polynésie

L’IEOM vient de publier un rapport sur les fraudes bancaires qui explosent dans le Pacifique français. La Polynésie est particulièrement touchée, principalement par les « virements frauduleux » dont sont victimes les professionnels et les institutions.

L’IEOM vient de réaliser un recensement des fraudes bancaires dans le Pacifique, c’est-à-dire en Polynésie française, en Nouvelle-Calédonie et à Wallis-et-Futuna. En 2016, cette fraude a représenté en tout 813,3 millions de Fcfp pour 10 900 cas de déclarés dans le Pacifique.

Par fraude bancaire, il faut entendre trois préjudices différents. Premièrement, le « phishing », la collecte abusive d’informations personnelles et professionnelles avec une émission d’un faux ordre destiné à l’étranger : 376,6 millions de Fcfp de fraude dans les trois collectivités. Deuxièmement, les fraudes à la carte bancaire : 310 millions de Fcfp. Et troisièmement, les fraudes aux chèques volés, falsifiés ou perdus : 124 millions de Fcfp.

Plus spécifiquement en Polynésie, 1 650 fraudes ont été comptabilisées pour une valeur de 246,6 millions de Fcfp pour l’année 2016. Paradoxalement, le nombre de fraudes a bondi de 54%, alors que leur valeur a baissé de 3,7% par rapport à 2015. Nos voisins calédoniens sont biens plus touchés avec des fraudes qui explosent pour s’élever en 2016 à 9 200 cas pour 563,7 millions de Fcfp.

Le faux virement, principal préjudice en Polynésie

En 2016, ce sont 129,7 millions de Fcfp qui ont été frauduleusement acquis par des virements en provenance de la Polynésie. Il s’agit principalement d’émissions de faux ordres de virement à destination de l’étranger. Le montant moyen de cette fraude est en augmentation de 330% au fenua pour atteindre les 18,5 millions de Fcfp. Pour l’IEOM : « Les montants unitaires en jeu laissent présumer que les victimes appartiennent très majoritairement à la sphère professionnelle ou institutionnelle ».

L’information sur la fraude à la carte bancaire efficace

Les fraudes à la carte bancaire sont en baisse sur le fenua de -20% pour atteindre tout de même 83,7 millions de Fcfp en 2016. A l’origine de ces fraudes, pour 72% il s’agit d’une usurpation du numéro de carte, pour 26% d’une altération ou contrefaçon de la carte et pour seulement 1% d’une perte de carte.

Les montants de ces fraudes ont été divisés par trois depuis 2015. Le montant moyen est de 55 000 Fcfp en Polynésie, contre 26 000 Fcfp en Nouvelle-Calédonie. Des sommes bien au-delà de la moyenne française de 9 785 Fcfp. Une différence notamment due « au renforcement des technologies embarquées sur les cartes qui ne sont pas encore développées dans les même proportions dans le Pacifique ».

Le montant moyen des chèques frauduleux deux fois plus élevés en Polynésie qu’en Nouvelle-Calédonie

Le montant total des chèques frauduleux dans le Pacifique (volés, falsifiés ou perdus) est de 123,9 millions de Fcfp. Un montant en baisse de 54% par rapport à 2015, notamment dû « à la communication renforcée et à l’amélioration du contrôle des mentions obligatoires ». En Polynésie, les chèques frauduleux atteignent 30,3 millions de Fcfp. Un chiffre en baisse de 76% par rapport à 2015. Explication de l’IEOM : « deux cas de montants très significatifs ont pesé sur les chiffres en 2015 ».

Pour autant, le montant moyen d’un chèque frauduleux est deux fois plus élevé en Polynésie qu’en Nouvelle-Calédonie : 316 000 Fcfp contre 166 500 Fcfp. Par comparaison, ce montant moyen est de 275 000 Fcfp sur l’ensemble du territoire français.

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