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Les yeux rivés sur Hillary, Trump veut rassembler son camp

Cleveland (Etats-Unis) (AFP) – Fort de son investiture par le Parti républicain après un début de convention chaotique, le magnat de l’immobilier Donald Trump espère mercredi souder son camp avant d’affronter Hillary Clinton en novembre.

Avant le grand show final de jeudi – discours en prime time, lâcher de 125.000 ballons dans l’enceinte de Cleveland où sont rassemblés quelque 2.500 délégués -, l’homme d’affaires new-yorkais veut consolider son emprise sur un parti que sa candidature a profondément divisé.

« C’est maintenant le parti Trump », a lancé mercredi matin sur CBS son porte-parole Paul Manafort dans une formule provocatrice tant les cicatrices restent à vif.

Pour Jeff Anderson, délégué de Californie, il y a une période délicate « car il a battu 16 candidats », mais « tout le monde va se rassembler autour de Trump ». « Je pense qu’il va écraser Hillary. L’Amérique est vraiment prête pour lui », prédit-il.

Dans un court message vidéo diffusé après le vote des délégués en sa faveur, Donald Trump a promis mardi soir d' »aller jusqu’au bout ».

Soucieux de se projeter vers le scrutin qui désignera le successeur de Barack Obama, il a lancé mercredi sur Twitter un appel aux habitants de l’Ohio, les exhortant à ne pas oublier, à l’heure du vote, que « les républicains ont choisi Cleveland plutôt qu’un autre Etat ».

Mais cet Etat clé, qui peut basculer dans un camp ou l’autre à la présidentielle, symbolise les déchirements du « Grand Old Party ». Le gouverneur de l’Ohio, John Kasich, ancien rival de Trump, a toujours refusé de le soutenir et boude sa consécration sous les projecteurs.

D’autres anciens concurrents du milliardaire feront eux leur apparition mercredi, avant le discours d’acceptation du gouverneur de l’Indiana Mike Pence, choisi par Trump pour devenir son éventuel vice-président.

Le sénateur de Floride Marco Rubio, régulièrement humilié par Trump qui le surnommait « Petit Marco » durant les primaires, s’exprimera, mais par vidéo, comme pour mieux garder ses distances.

Ted Cruz, le sénateur ultraconservateur du Texas, montera lui à la tribune. Le discours du champion de la droite religieuse sera scruté avec attention, pour voir jusqu’où il est prêt à aller pour aider le septuagénaire à l’emporter.

– Farage pour parler Brexit –

Il devrait, comme nombre d’autres avant lui, user et abuser du seul véritable ciment d’un camp conservateur fragmenté: le rejet de la candidate démocrate, Hillary Clinton.

« Enfermez-la! », ont lancé mardi les délégués surchauffés lors d’un discours au vitriol de Chris Christie, gouverneur du New Jersey et ancien procureur fédéral, en forme de réquisitoire contre l’ancienne chef de la diplomatie de Barack Obama.

La convention a accueilli mercredi un invité singulier: Nigel Farage, ex-dirigeant du parti britannique europhobe Ukip.

Selon lui, nombre de républicains sont curieux de comprendre « comment la campagne du Brexit a réussi à toucher des gens qui ne votent pas d’habitude ».  « Il se disent: comment pouvons-nous, nous aussi, parler à ces gens? », a-t-il expliqué lors d’un débat organisé par le groupe de médias McClatchy.

Ironisant sur l’attitude de Barack Obama, qui s’était rendu à Londres en avril pour dire tour le mal qu’il pensait du Brexit, il a jugé que c’était « une erreur » de s’immiscer dans des élections ailleurs.

« Mais je dois dire que je ne voterais pas pour Hillary même si j’étais payé », a-t-il aussitôt ajouté, se disant prêt à rencontrer le candidat républicain.

Ce dernier a reçu cette semaine l’aide de ses enfants, en particulier son fils Donald Jr, qui a prononcé un discours rythmé mêlant questions politiques – immigration, éducation, économie – et anecdotes personnelles.

« Quand les gens lui disent que c’est infaisable, c’est la garantie qu’il y arrivera », a affirmé ce père de cinq enfants, présentant la détermination inébranlable de son père comme un atout précieux pour la Maison Blanche.

Eric Trump, 32 ans, doit à son tour parler mercredi soir.

Hillary Clinton tentera de reprendre la main dès la fin de la semaine avec l’annonce attendue de son colistier.

Tim Kaine, ancien gouverneur de Virginie, est donné favori mais l’incertitude demeure. Ce proche de Barack Obama, qui parle couramment espagnol, dispose d’une solide expérience en affaires étrangères.

A partir du lundi 25 juillet, l’épouse de Bill Clinton accaparera à son tour toute l’attention médiatique avec la convention démocrate à Philadelphie (est).

Donald Trump parle sur écran à la la Convention républicaine le 19 juillet 2016 à Cleveland
. © AFP

© AFP JIM WATSON
Donald Trump parle sur écran à la la Convention républicaine le 19 juillet 2016 à Cleveland

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