D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? se questionnait Paul Gauguin au travers de l’une de ses œuvres. Des questions qui à l’époque restaient plus ou moins sans réponse. Des réponses, Lluís Quintana-Murci, biologiste franco-espagnol, en a. Aussi il se propose de nous les faire connaître lors d’une conférence, jeudi à 17h30 à l’Intercontinental Resort Tahiti, où il nous expliquera comment à partir de notre ADN on peut retracer l’histoire des peuples, des migrations, du métissage et notre adaptation à l’environnement.

Jeudi 9 décembre à 17h30 à l’Intercontinental Resort Tahiti, Lluis Quintana-Murci, directeur de l’Unité de Génétique évolutive humaine à l’Institut Pasteur de Paris, professeur au Collège de France et membre de l’Académie des Sciences donnera une conférence où il expliquera comment à partir de notre ADN on peut retracer l’histoire des peuples, des migrations et du métissage et notre adaptation à l’environnement. Un voyage dans le temps qui nous emmènera 60 000 ans en arrière, au moment où nos ancêtres ont quitté l’Afrique, jusqu’au peuplement de la Polynésie, il y a quelques millénaires.

Mais la génétique peut aussi aider à une meilleure compréhension de l ’émergence de certaines maladies actuelles telles que les maladies auto-immunes, les allergies, l’hypertension, l’obésité, et aussi la covid-19. Et l’une de ces maladies est étudiée particulièrement car elle touche principalement les populations du Pacifique sud ; l’obésité. Pour autant le gène de l’obésité n’existe pas, mais cette pathologie pourrait être due à la combinaison de plusieurs gènes, ou des variants de ces gènes fréquemment observés dans le Pacifique sud, selon le professeur Quintana-Murci.

Jusqu’à présent, la grande majorité des études génétiques se sont focalisées sur les populations d’origine européenne, alors qu’elles ne représentent que 16% de la population mondiale. Aussi les chercheurs de l’Institut Louis Malardé ont lancé un programme de recherche « Mataea » qui permettra de dresser une cartographie de l’état de santé des populations des différents archipels de la Polynésie française. Lluis Quintana-Murci qui participe à ces travaux avec l’Institut Pasteur, s’occupera du volet génétique de cette étude pour mieux comprendre l’histoire, le métissage des populations de Polynésie française et leur adaptation à l’environnement et aux agents pathogènes (virus, bactéries etc…)

La collecte d’échantillons biologiques sur 2 000 adultes résidant sur 18 îles des cinq archipels que compte le fenua s’est terminée ce mercredi, et les chercheurs vont pouvoir se pencher sur les échantillons prélevés et « d’ici un an ou deux, nous pourront livrer à la population nos premiers résultats » avance Lluís Quintana-Murci.