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[MàJ] L’interdiction de la vente d’alcool est prolongée « jusqu’à la fin du confinement »

[Mise à jour 18h30 : publication de l’arrêté de prolongation]

Le ministre de la Santé Jacques Raynal avait expliqué hier qu’une décision serait prise en cette fin de semaine sur la levée ou non de l’interdiction de la vente d’alcool. La question a bien été évoquée en conseil des ministres et lors d’une rencontre avec les tavana de Tahiti. Réunions au terme desquelles le Pays a finalement modifié l’arrêté du 23 mars pour prolonger l’interdiction « jusqu’à la fin du confinement ».

« Je pense raisonnablement que puisqu’on confine jusqu’au 15 avril, il paraîtrait logique que l’on poursuive dans la mesure de ce qui a été fait » déclarait en fin d’après-midi Jacques Raynal. Le ministre de la Santé déclarait toutefois « ne pas pouvoir présager » de la décision du conseil des ministres. Et précisait, au passage, que la date de fin du confinement pourrait « très probablement » être repoussée par le Haut-commissariat.

Le verdict est finalement tombé en tout début de soirée par une publication au journal officiel : l’arrêté du 23 mars, qui prévoyait une interdiction de vente d’alcool jusqu’au 5 avril, a été modifié. Il stipule désormais que la vente est fermée « jusqu’à la fin du confinement »,  qui pour l’instant est fixé au 15 avril.

« Les maires ne sont pas prêts à rouvrir la vente d’alcool » assure Édouard Fritch

Le ministre de la Santé avait participé, plus tôt dans l’après-midi à une réunion organisée à la Présidence avec les tavana de Tahiti. Une rencontre pour avoir le « pouls du terrain » et « apporter des compléments d’information quant aux mesures prises par le Pays et l’État ». Et où la question de la vente d’alcool a bien sûr été abordée. « Les maires ne sont pas prêts à rouvrir la vente d’alcool », a assuré Édouard Fritch en fin de rencontre.

« Je n’ai pas voulu insister parce que c’était évident que la situation actuelle de paix sociale, de non violence dans les familles et de peu d’accidents de la route est une situation qui plaît à pas mal d’entre nous, a-t-il précisé au micro de Tahiti Infos. Il ne faut pas rompre cet équilibre mais à côté de cela, il faut tenir compte d’autres difficultés liées à la fermeture de la vente ».

Des contrôles sur la production de komo puaka

Jacques Raynal avait évoqué jeudi une réouverture de la vente sous condition. Il expliquait alors que la réflexion sur le sujet était notamment motivée par des signes de manque observés chez les pensionnaires du centre d’hébergement des sans-abri. « J’ai demandé aux médecins qui s’occupent de ces personnes de se pourvoir en médicaments de lutte contre les addictions » a expliqué le ministre de la Santé.

Il a aussi été interrogé sur l’impact de la mesure sur la consommation d’autres produits, dont le komo puaka, alcool distillé à partir de levure, de sucre et de fruits. Le ministre a rappelé que la boisson était potentiellement dangereuse et sa fabrication illégale. « Il y aura bien sûr des contrôles », assure-t-il.

 

 

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6 Commentaires

  1. Allison Low
    3 avril 2020 à 19h21 — Répondre

    Les raisons données par un médecin sur TNTV justifiant la prolongation de l’interdiction de la vente d’alcool est extrêmement infantilisantes et condescendantes. Selon lui, ceux qui ne sont pas aujourd’hui dépendants de l’alcool peuvent le devenir pendant cette période de confinement. Nous sommes donc les enfants incapables de nous contrôler. Au même temps, il parle des dangers de l’alcool artisanal, ce qui reste supposer que cette interdiction n’empêche pas la consommation si quelqu’un est enclin à s’en procurer. M. Fritch se soucie du nombre d’accidents qui peut augmenter si la vente est autorisée. Quels accidents puisque nous sommes censés être confinés et en plus il y a le couvre-feu? Tout cela me semble très moralisateur et donne l’impression que les citoyens sont tous irresponsables.
    Et la vente de paka? Puisqu’il est déjà interdit, on ne peut faire grand-chose, je suppose.

  2. 4 avril 2020 à 5h57 — Répondre

    Finalement, le port du masque devrait être obligatoire, selon l’Académie de Médecine ! Comment va-t-on faire maintenant pour se protéger puisqu’il parait, aux dernières nouvelles (scientifiques Américains), que le virus reste en suspension quelque heures dans l’air ? Il semble que l’on va se trouver en grande difficulté, l’avion qui doit rentrer de Shangai n’en rapporte qu’environ 4 millions. Faisons un calcul simple : Tout le monde est fourni, 250.000 habitants en Polynésie, un masque n’étant valable que durant 4 heures et en admettant qu’un seul masque soit utilisé chaque jour (pas possible pour les personnels soignants), en 16 jours les masques seront épuisés.
    Il en faudrait 10 fois plus pour tenir 160 jours, ce qui serait l’idéal, c’est utopique n’est ce pas ?

  3. 4 avril 2020 à 7h19 — Répondre

    Cette mesure prise par le gouvernement s’apparente plus à une punition collective qu’à une mesure efficace prise à l’encontre de quelques soifards ou fêtards du coin de la rue ou du quartier. Elle est d’autant inefficace que la bière, principale boisson de ces réunions circule sous le manteau ; or dans cette période de confinement, difficile mais au combien nécessaire, là on est tous d’accord, le fait d’ouvrir une bouteille de vin le dimanche n’est plus possible, sauf si vous aviez constitué une réserve au préalable. Chose qu’ont dû faire tous les initiés et décideurs de cette interdiction. Mesure discriminatoire et qui flirte avec l’illégalité. Pour ma part cela m’est égal car je ne consomme pas d’alcool …mais beaucoup d’électeurs pourraient s’en souvenir le moment venu !

    • ROBERT
      5 avril 2020 à 17h40 — Répondre

      Il est bien évident que ces « décideurs » doivent déjà avoir constitué leur réserves.
      Dans quel pays DEMOCRATIQUE:
      – un haut fonctionnaire de pacotilles parachuté de Métropole s’octroie le droit d’autoriser 2 membres de la famille d’un maire de Raiatea de louer un hélicoptère (711.000 francs CFP le vol!) de nuit (en catimini) en plein confinement et COUVRE-FEU qu’il a lui même imposés à la population? En d’autres temps il aurait déjà été prié de rentrer chez lui illico presto…
      – un « gouvernement » interdit à sa population de boire son vin du dimanche sous des prétextes fallacieux car IMPUISSANT à punir ces soifards? Son arrêté ne résisterait pas longtemps à un recours au Tribunal Administratif que je vais peut-être saisir…

  4. tam
    4 avril 2020 à 9h15 — Répondre

    Hahaha!!! des contrôles maison par maison sur la production du Komo Puaka, mais Monsieur le ministre la production et le trafic ont déjà commencé. Le pic de la vente sera en fin de semaine prochaine donc ce marché noir fera un très grand bénéf(prix x/4), merci le gouvernement et youpi! pour les Al Capone polynésiens…

  5. NICOLAS
    4 avril 2020 à 10h15 — Répondre

    Trouver les Komo-culteurs , vous révez vous les influents à 1,5 patate par mois 2 pour le boss . Le paka cela se voit, se sent; hors une cocotte minute dans une cuisine et des fruits ( locaux !!! ) que néni tout à fait normal , vous auriez dû réduire la vente de biére à 1 / 2 bouteilles et pas de caisses et pack ??? . La baisse des accidents de circulation : interdiction de circuler + zéro accidents = enfantin comme déduction . Laissez ces mesures toute l’ année et à vous le GUINESS des ânes .

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