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L'Irak lance une offensive contre l'EI dans l'ouest

Bagdad (AFP) – Les autorités irakiennes accentuent leur pression sur le groupe Etat islamique (EI) en lançant une offensive pour reprendre les zones proches de la Syrie encore contrôlées par les jihadistes, déjà sur la défensive à Mossoul.

L’armée a annoncé jeudi qu' »une opération militaire » avait « débuté dans les zones occidentales » de la province d’Al-Anbar « pour les libérer de Daech » (acronyme en arabe de l’EI).

Cette région est essentiellement désertique et peu peuplée, mais elle est stratégiquement importante car elle est située au centre du « califat » autoproclamé par l’EI à cheval sur l’Irak et la Syrie.

La situation sécuritaire reste précaire dans Al-Anbar, également frontalière de la Jordanie et de l’Arabie saoudite, en dépit de la reprise en 2016 par les forces irakiennes de ses deux principales villes, Ramadi et Fallouja.

Le premier objectif de la nouvelle offensive est la localité de Aanah, suivie de celles de Rawa et de Al-Qaïm, à plus de 300km de Bagdad, les plus à l’ouest du pays sur les rives de l’Euphrate.

Cette opération est dirigée par la 7e division de l’armée, des unités de la police et des combattants de tribus locales, soutenus par l’aviation de la coalition internationale sous commandement américain.

« Nos forces ont commencé à avancer depuis Haditha en direction de Aanah », a indiqué à l’AFP le général Qassem Mohammedi, qui dirige les opérations.

Située à 200 km au nord-ouest de Bagdad, Haditha est la troisième ville de la province d’Al-Anbar et se trouve près du deuxième plus grand barrage hydraulique du pays. Elle a été la cible de nombreuses attaques jihadistes mais les tribus locales ont réussi à les contrer.

« L’heure est venue de libérer les zones occidentales », a affirmé Nadhom al-Joughaifi, un commandant des tribus de Haditha.

En 2016, les forces irakiennes avaient repris à l’EI de vastes pans de la province d’Al-Anbar, notamment son chef-lieu Ramadi et la ville de Fallouja.

Au total, l’EI a perdu plus de la moitié des vastes territoires conquis en Irak au cours de l’offensive fulgurante lancée en 2014 par ce groupe ultraradical sunnite qui a profité de la faiblesse de l’Etat central à la suite de la chute de Saddam Hussein et de l’invasion américaine.

– Avancée dans Mossoul –

Les jihadistes défendent avec acharnement leur bastion de Mossoul, la deuxième ville du pays sur laquelle Bagdad a lancé une vaste offensive à la mi-octobre.

Cette opération, dont la deuxième phase a débuté le 29 décembre, a permis aux forces irakiennes de « faire des progrès importants » en vue de « libérer Mossoul », a indiqué mercredi le porte-parole de la coalition internationale, le colonel John Dorrian.

Il a précisé que ces avancées étaient notamment liées à une implication plus forte de la coalition, qui a doublé à environ 450 le nombre des conseillers militaires assistant les troupes irakiennes.

Ces conseillers restent « derrière la ligne de front », mais ils ont déjà pénétré à plusieurs reprises dans la ville elle-même, a-t-il souligné.

La tâche des forces d’élite du contre-terrorisme (CTS) irakiennes, en première ligne, est difficile car elles doivent « nettoyer » chaque immeuble de tout combattant ennemi ou piège explosif, selon le porte-parole militaire américain.

Dans chaque bâtiment, « souvent de quatre étages ou plus », il faut faire ce nettoyage « du toit aux tunnels construits en sous-sol, en vérifiant chaque pièce ou chaque placard ». « Cela prend du temps » et « c’est extrêmement dangereux », a-t-il souligné, précisant qu’il y avait « environ 200.000 bâtiments » dans la ville.

Mais petit à petit les forces irakiennes progressent, et leurs trois axes d’entrée dans l’est de Mossoul « commencent à converger », selon le porte-parole. Les jihadistes, coupés de l’ouest de Mossoul par la destruction des ponts sur le Tigre, « n’ont pas les ressources pour défendre » ces trois axes. 

« Il y a eu beaucoup d’informations sur les pertes des forces irakiennes, mais les pertes (des jihadistes) sont bien supérieures », a insisté le colonel Dorrian.

Parallèlement, le nombre de civils déplacés augmente: plus de 125.000 habitants de l’agglomération ont fui leurs foyers depuis la mi-octobre, selon l’ONU.  

La prise de Mossoul est l’un des deux grands objectifs de la coalition, avec celle de Raqa, le fief de l’EI en Syrie. 

Un membre de la division de réaction rapide irakienne à Mossoul, le 4 janvier 2017. © AFP

© AFP Ahmad MOUSA
Un membre de la division de réaction rapide irakienne à Mossoul, le 4 janvier 2017

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