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L'Italie en deuil après une catastrophe ferroviaire qui a fait au moins 23 morts

Andria (Italie) (AFP) – Erreur humaine ou incident mécanique, l’Italie cherchait mercredi à expliquer les raisons d’un des plus graves accidents ferroviaires de ces dernières années avec au moins 23 morts, officiellement décomptés, après une collision entre deux trains dans les Pouilles (sud).

« Le nombre de morts est de 23 dont 22 ont été identifiés », a déclaré mercredi lors d’une conférence de presse Vitangelo Dattoli, drecteur général de l’hôpital de Bari, ville des Pouilles située près du lieu de l’accident. Un homme âgé d’une cinquantaine d’années restait encore à identifier, mais il est vraisemblablement de nationalité italienne, comme les autres victimes, selon ce responsable.

Le ministre italien des Transports, Graziano Delrio, a indiqué de son côté devant le Parlement que le bilan était de 27 victimes, semblant prendre en compte la possibilité de quatre disparus, évoquée par la préfette de la province où a lieu l’accident, Clara Minerva.

L’accident, d’une violence extrême selon les secouristes, a également fait 52 blessés, dont 24 sont toujours hospitalisés, selon Giovanni Gorgoni, responsable de la santé pour la région des Pouilles. 

Dès mardi, plusieurs responsables, de la police et de la société des chemins de fer exploitant ce tronçon qui relie Bari à Barletta, une cinquantaine de km plus au nord sur la côte adriatique, avaient énoncé une évidence: « un des deux trains ne devait pas se trouver sur cette voie unique » au moment de l’accident.

« Une chose est sûre: sur une seule voie il ne devait pas y avoir deux trains en même temps”, a souligné à l’AFP-TV Enrico Curzio, un responsable des pompiers de Bari.

Le tronçon entre Corato, situé à mi-chemin entre les deux villes, et Andria, à une dizaine de kilomètres en direction de Barletta, est constitué d’une voie unique sur laquelle un convoi ne peut s’engager que si les chefs de gare des deux villes se mettent téléphoniquement d’accord pour laisser passer un train dans une direction ou dans l’autre.

« C’est l’un des systèmes les moins évolués et les plus risqués », a déclaré le ministre des Transports Graziano Delrio devant les députés, annonçant « 1,8 milliard d’euros supplémentaires » pour le réseau ferroviaire régional.

« Nous ne nous arrêterons pas tant que toute la lumière ne sera pas faite », a promis mardi le chef du gouvernement Matteo Renzi. Le président de la République, Sergio Mattarella, avait dénoncé « un accident inadmissible » réclamant d’établir « avec précision les responsabilités » alors que trois enquêtes sont en cours.

« Nous avons mis à disposition des autorités judiciaires tous les registres des communications entre les gares. Nous avons toutes les informations, mais maintenant elles doivent être analysées », a déclaré de son côté Massimo Nitti, directeur général de Ferrotramviaria, dans une interview à une télévision locale, TeleNorba.

Massimo Mazzilli, maire de Corato, n’a pas de doute: « La responsabilité dans un événement pareil est sûrement attribuable à  une personne, car cela n’aurait pas pu arriver autrement », a-t-il déclaré à l’AFP-TV.

– Beaucoup de jeunes victimes –

Les pompiers ont travaillé toute la nuit avec les autres secouristes pour dégager les amas de tôle enchevêtrée. La violence de ce choc frontal entre deux trains circulant à grande vitesse a été telle que des débris ont été propulsés à pusieurs dizaines de mètres. Un éclat métallique a tué un paysan travaillant dans son champ, selon les médias italiens, citant les secouristes.

Le travail d’identification des victimes a été particulièrement éprouvant pour les familles, celles-ci devant parfois se limiter à reconnaître un tatouage ou un signe particulier sur des débris humains.

« Une sale histoire, car pour un grand nombre d’entre-eux il ne sera possible de les identifier que de manière indirecte à cause de l’état des victimes. Le choc a été terrifiant », avait ainsi confié en début de journée l’un des médecins légistes.

« Il y a beaucoup de jeunes parmi les victimes, nous essayons de nous mettre dans la peau de ces personnes qui cherchent à comprendre si leurs proches sont parmi les victimes. Ce n’est pas facile pour nous non plus », a déclaré à la presse Maria Storelli, une des psychologues mobilisés pour soutenir les familles.

Les deux trains transportaient essentiellement des jeunes, des étudiants et des employés faisant la navette entre Bari et les petites villes du littoral.

Le dernier accident ferroviaire important date du 24 novembre 2012, lorsqu’un train régional en Calabre (sud) était entré en collision avec une voiture qui transportait des travailleurs roumains, faisant six morts.

Les trains accidentés près de Corato, dans les Pouilles, le 12 juillet 2016. © AFP

© AFP MARIO LAPORTA
Les trains accidentés près de Corato, dans les Pouilles, le 12 juillet 2016

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